[12] Διαπραξάμενοι δὲ ταῦτα καὶ τοῖς περὶ Μέλωνα
συμβαλόντες, ἔπεμψαν μὲν εἰς τὴν Ἀττικὴν ἐπὶ τοὺς
ὑπολελειμμένους ἐκεῖ τῶν φυγάδων, ἐκάλουν δὲ τοὺς πολίτας
ἐπὶ τὴν ἐλευθερίαν, καὶ τοὺς προσιόντας ὥπλιζον, ἀφαιροῦντες
ἀπὸ τῶν στοῶν τὰ περικείμενα σκῦλα, καὶ τὰ περὶ τὴν οἰκίαν
ἐργαστήρια δορυξόων καὶ (2) μαχαιροποιῶν ἀναρρηγνύντες.
ἧκον δὲ βοηθοῦντες αὐτοῖς μετὰ τῶν ὅπλων οἱ περὶ
Ἐπαμεινώνδαν καὶ Γοργίδαν, συνειλοχότες οὐκ ὀλίγους τῶν
νέων καὶ τῶν πρεσβυτέρων τοὺς (3) βελτίστους. ἡ δὲ πόλις ἤδη
μὲν ἀνεπτόητο πᾶσα, καὶ πολὺς θόρυβος ἦν καὶ φῶτα περὶ τὰς
οἰκίας καὶ διαδρομαὶ πρὸς ἀλλήλους, οὔπω δὲ συνειστήκει τὸ
πλῆθος, ἀλλ' ἐκπεπληγμένοι πρὸς τὰ γινόμενα καὶ σαφὲς
οὐδὲν (4) εἰδότες, ἡμέραν περιέμενον. ὅθεν ἁμαρτεῖν οἱ τῶν
Λακεδαιμονίων ἄρχοντες ἔδοξαν, εὐθὺς οὐκ ἐπιδραμόντες οὐδὲ
συμβαλόντες, αὐτὴ μὲν ἡ φρουρὰ περὶ χιλίους πεντακοσίους
ὄντες, ἐκ δὲ τῆς πόλεως πρὸς αὐτοὺς πολλῶν συντρεχόντων,
ἀλλὰ τὴν βοὴν καὶ τὰ πυρὰ καὶ τὸν ψόφον ἄνω χωροῦντα
πανταχόθεν πολὺν φοβηθέντες ἡσύχαζον, (5) αὐτὴν τὴν
Καδμείαν κατέχοντες. ἅμα δ' ἡμέρᾳ παρῆσαν μὲν ἐκ τῆς
Ἀττικῆς οἱ φυγάδες ὡπλισμένοι, (6) συνήθροιστο δ' εἰς τὴν
ἐκκλησίαν ὁ δῆμος, εἰσῆγον δὲ τοὺς περὶ Πελοπίδαν
Ἐπαμεινώνδας καὶ Γοργίδας, ὑπὸ τῶν ἱερέων περιεχομένους,
στέμματα προτεινόντων καὶ παρακαλούντων τοὺς πολίτας τῇ
πατρίδι καὶ τοῖς θεοῖς (7) βοηθεῖν. ἡ δ' ἐκκλησία πρὸς τὴν ὄψιν
ὀρθὴ μετὰ κρότου καὶ βοῆς ἐξανέστη, δεχομένων τοὺς ἄνδρας
ὡς εὐεργέτας καὶ σωτῆρας.
| [12] L'entreprise ainsi terminée, ils vont rejoindre Mélon,
font partir des courriers pour ceux des bannis qui étaient restés
dans l'Attique, et appelant les citoyens à la liberté, ils donnent à tous ceux qu'ils
rencontrent, les armes qu'ils enlèvent des portiques où elles étaient suspendues, et
celles qu'ils prennent dans les boutiques des armuriers et des fourbisseurs, qui
étaient voisines de la maison de Charon, et qu'ils font ouvrir de force. XIII.
Cependant Épaminondas et Gorgidas viennent à leur secours bien armés, et leur
amènent un grand nombre de jeunes gens, et quelques vieillards des plus honnêtes
qu'ils avaient rassemblés. Déjà le trouble et la frayeur s'étaient répandus dans la ville;
toutes les maisons étaient éclairées, et les rues pleines de gens qui couraient de côté
et d'autre. Le peuple n'était pas encore assemblé; étonné de ce qui venait d'arriver, et
ne sachant rien de certain, il attendait que le jour vînt l'instruire de ce qui s'était
passé. Aussi blâmat-on les chefs des Lacédémoniens de n'être pas sortis de la
citadelle pour attaquer sur-le-champ les conjurés. La garnison était d'environ quinze
cents hommes, et un grand nombre de citoyens étaient allés se réunir à eux. Mais les
cris du peuple, les feux dont les maisons étaient éclairées et les courses précipitées de
la multitude les effrayaient tellement, qu'ils restèrent immobiles, contents de garder
la Cadmée. Le lendemain, à la pointe du jour, tous les autres bannis arrivent de
l'Attique bien armés, et le peuple s'assemble. Épaminondas et Gorgidas présentent à
l'assemblée Pélopidas avec sa troupe, entourée des prêtres qui portaient dans leurs
mains des bandelettes, et appelaient les citoyens au secours de leur patrie et de leurs
dieux. A cette vue tout le peuple se lève en jetant des cris, en battent des mains, et
reçoit les bannis comme les bienfaiteurs et les libérateurs de la ville.
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