HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Pélopidas

Chapitre 11

  Chapitre 11

[11] Τῆς δὲ πράξεως δοκούσης ἔχειν ἤδη τὸν οἰκεῖον καιρόν, ἐξώρμων δίχα διελόντες αὑτούς, οἱ μὲν περὶ Πελοπίδαν καὶ Δαμοκλείδαν ἐπὶ τὸν Λεοντίδαν καὶ τὸν Ὑπάτην, ἐγγὺς ἀλλήλων οἰκοῦντας. Χάρων δὲ καὶ Μέλων ἐπὶ τὸν Ἀρχίαν καὶ Φίλιππον, ἐσθῆτας ἐπενδεδυμένοι γυναικείας τοῖς θώραξι καὶ δασεῖς στεφάνους ἐλάτης τε καὶ (3) πεύκης περικείμενοι, κατασκιάζοντας τὰ πρόσωπα. διὸ καὶ ταῖς θύραις τοῦ συμποσίου τὸ πρῶτον ἐπιστάντες κρότον ἐποίησαν καὶ θόρυβον, οἰομένων ἃς πάλαι προσεδόκων (4) γυναῖκας ἥκειν. ἐπεὶ δὲ περιβλέψαντες ἐν κύκλῳ τὸ συμπόσιον, καὶ τῶν κατακεκλιμένων ἕκαστον ἀκριβῶς καταμαθόντες, ἐσπάσαντο τὰς μαχαίρας καὶ φερόμενοι διὰ τῶν τραπεζῶν ἐπὶ τὸν Ἀρχίαν καὶ Φίλιππον ἐφάνησαν οἵπερ ἦσαν, ὀλίγους μὲν Φυλλίδας τῶν κατακειμένων ἔπεισεν ἡσυχίαν ἄγειν, τοὺς δ' ἄλλους ἀμύνεσθαι μετὰ τῶν πολεμάρχων ἐπιχειροῦντας καὶ συνεξανισταμένους διὰ τὴν μέθην οὐ πάνυ χαλεπῶς ἀπέκτειναν. (5) Τοῖς δὲ περὶ τὸν Πελοπίδαν ἐργωδέστερον ἀπήντα τὸ πρᾶγμα· καὶ γὰρ ἐπὶ νήφοντα καὶ δεινὸν ἄνδρα τὸν Λεοντίδαν ἐχώρουν, καὶ κεκλεισμένην τὴν οἰκίαν εὗρον ἤδη καθεύδοντος, καὶ πολὺν χρόνον κόπτουσιν αὐτοῖς (6) ὑπήκουεν οὐδείς. μόλις δέ ποτε τοῦ θεράποντος αἰσθόμενοι προϊόντος ἔνδοθεν καὶ τὸν μοχλὸν ἀφαιροῦντος, ἅμα τῷ πρῶτον ἐνδοῦναι καὶ χαλάσαι τὰς θύρας ἐμπεσόντες ἀθρόοι καὶ τὸν οἰκέτην ἀνατρέψαντες, ἐπὶ τὸν θάλαμον (7) ὥρμησαν. δὲ Λεοντίδας αὐτῷ τεκμαιρόμενος τῷ κτύπῳ καὶ δρόμῳ τὸ γιγνόμενον, ἐσπάσατο μὲν τὸ ἐγχειρίδιον ἐξαναστάς, ἔλαθε δ' αὐτὸν καταβαλεῖν τὰ λύχνα καὶ διὰ σκότους αὐτοὺς ἑαυτοῖς περιπετεῖς ποιῆσαι τοὺς ἄνδρας, ἐν δὲ φωτὶ πολλῷ καθορώμενος ὑπήντα πρὸς τὰς θύρας αὐτοῖς τοῦ θαλάμου, καὶ τὸν πρῶτον εἰσιόντα Κηφισόδωρον (8) πατάξας κατέβαλε. πεσόντος δὲ τούτου, δευτέρῳ συνεπέπλεκτο τῷ Πελοπίδᾳ, καὶ τὴν μάχην χαλεπὴν ἐποίει καὶ δύσεργον στενότης τῶν θυρῶν καὶ κείμενος ἐμποδὼν (9) ἤδη νεκρὸς Κηφισόδωρος. ἐκράτησε δ' οὖν Πελοπίδας, καὶ κατεργασάμενος τὸν Λεοντίδαν, ἐπὶ τὸν Ὑπάτην (10) εὐθὺς ἐχώρει μετὰ τῶν σὺν αὐτῷ. καὶ παρεισέπεσον μὲν εἰς τὴν οἰκίαν ὁμοίως, αἰσθόμενον δὲ ταχέως καὶ καταφεύγοντα πρὸς τοὺς γείτονας ἐκ ποδῶν διώξαντες εἷλον καὶ διέφθειραν. [11] Les conjurés, trouvant l'occasion favorable pour exécuter leur complot, sortent de chez Charon, et se partagent en deux bandes; les uns, ayant à leur tête Pélopidas et Damoclides, marchent contre Léontidas et Hypatès, voisins l'un de l'autre; Charon et Mélon vont contre Archias et Philippe. Ils avaient tous des robes de femme sur leurs cuirasses, et portaient de larges couronnes de pin et de peuplier qui leur couvraient tout le visage. Dès qu'ils parurent à la porte de la salle, les convives jetèrent de grands cris, persuadés que c'étaient les femmes qu'ils attendaient depuis longtemps. Les conjurés font des yeux le tour de la salle; et après avoir considéré tous ceux qui étaient assis, ils tirent leurs épées, et, s'élançant à travers les tables sur Archias et sur Philippe, ils se font connaître pour ce qu'ils sont. Philidas conseille à un petit nombre de convives de se tenir tranquilles; les autres, s'étant levés, font mine de se défendre avec les polémarques; mais, déjà noyés de vin, ils sont tués sans beaucoup de peine. XII. Les conjurés que conduisait Pélopidas éprouvèrent plus de difficulté; ils avaient affaire à Léontidas, homme sobre et courageux. Ils le trouvèrent couché, et sa porte fermée. Ils frappèrent longtemps sans que personne leur ouvrît. Enfin un esclave les ayant entendus, vint à la porte : il eut à peine tiré le verrou, que les conjurés se précipitent en foule, poussent la porte avec violence, renversent l'esclave, et montent à la chambre de Léontidas. Au bruit et à la précipitation de leur marche, le tyran ayant soupçonné ce que c'était, se lève, et tire son épée; mais il ne songea pas à éteindre les lampes, afin que les conjurés se heurtant les uns les autres dans l'obscurité, il pût échapper à leurs coups; au lieu qu'on le distinguait sans peine à la faveur d'une grande lumière : il court à la porte de sa chambre, frappe Céphisodore qui entrait le premier, et l'étend à ses pieds. Ensuite s'attachant à Pélopidas, qui venait après Céphisodore, ils se livrèrent à la porte même, qui était étroite, et dont le corps de Céphisodore embarrassait l'entrée, un combat long et rude. Mais enfin Pélopidas fut vainqueur ; et après avoir fait tomber Léontidas sous ses coups, il court chez Hypatès avec tous ceux qui l'accompagnaient. Ils entrent dans sa maison, comme dans celle de Léontidas. Au bruit qu'Hypatès avait entendu, il s'était sauvé dans la maison voisine; mais les conjurés l'atteignirent et le massacrèrent.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007