HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marcellus

Chapitre 8

  Chapitre 8

[8] Ψηφισαμένης δὲ τῆς συγκλήτου μόνῳ Μαρκέλλῳ θρίαμβον, εἰσήλαυνε, τῇ μὲν ἄλλῃ λαμπρότητι καὶ πλούτῳ καὶ λαφύροις καὶ σώμασιν ὑπερφυέσιν αἰχμαλώτων ἐν ὀλίγοις θαυμαστός, ἥδιστον δὲ πάντων θέαμα καὶ καινότατον ἐπιδεικνύμενος αὑτὸν κομίζοντα τῷ θεῷ τὴν <2> τοῦ βαρβάρου πανοπλίαν. δρυὸς γὰρ εὐκτεάνου πρέμνον ὄρθιον καὶ μέγα τεμών, καὶ ἀσκήσας ὥσπερ τρόπαιον, ἀνεδήσατο καὶ κατήρτησεν ἐξ αὐτοῦ τὰ λάφυρα, κόσμῳ <3> διαθεὶς καὶ περιαρμόσας ἕκαστον. προϊούσης δὲ τῆς πομπῆς, ἀράμενος αὐτὸς ἐπέβη τοῦ τεθρίππου, καὶ τροπαιοφόρων ἀγαλμάτων ἐκεῖνο κάλλιστον καὶ διαπρεπέστατον <4> ἐπόμπευε διὰ τῆς πόλεως. δὲ στρατὸς εἵπετο, καλλίστοις ὅπλοις κεκοσμημένος, ᾄδων ἅμα πεποιημένα μέλη καὶ παιᾶνας ἐπινικίους εἰς τὸν θεὸν καὶ τὸν στρατηγόν. <5> οὕτω δὲ προβὰς καὶ παρελθὼν εἰς τὸν νεὼν τοῦ Φερετρίου Διός, ἀνέστησε καὶ καθιέρωσε τρίτος καὶ τελευταῖος <6> ἄχρι τοῦ καθ' ἡμᾶς αἰῶνος. πρῶτος μὲν γὰρ ἀνήνεγκε σκῦλα Ῥωμύλος ἀπ' Ἄκρωνος τοῦ Καινινήτου, δεύτερος δὲ Κόσσος Κορνήλιος ἀπὸ Τολουμνίου Τυρρηνοῦ, μετὰ δὲ τούτους Μάρκελλος ἀπὸ Βριτομάτου βασιλέως Γαλατῶν, μετὰ δὲ Μάρκελλον οὐδ' εἷς. <7> Καλεῖται δ' μὲν θεὸς πέμπεται Φερέτριος Ζεύς, ὡς μὲν ἔνιοί φασιν, ἀπὸ τοῦ φερετρευομένου τροπαίου κατὰ τὴν Ἑλληνίδα γλῶσσαν, ἔτι πολλὴν τότε συμμεμειγμένην τῇ Λατίνων, ὡς δ' ἕτεροι, Διός ἐστιν προσωνυμία κεραυνοβολοῦντος. τὸ γὰρ τύπτειν φέρειν οἱ Ῥωμαῖοι <8> καλοῦσιν. ἄλλοι δὲ παρὰ τὴν τοῦ πολεμίου πληγὴν γεγονέναι τοὔνομα λέγουσι· καὶ γὰρ νῦν ἐν ταῖς μάχαις, ὅταν διώκωσι τοὺς πολεμίους, πυκνὸν τὸ φέρε, τουτέστι παῖε, <9> παρεγγυῶσιν ἀλλήλοις. τὰ δὲ σκῦλα σπόλια μὲν κοινῶς, ἰδίως δ' ὀπίμια ταῦτα καλοῦσι. καίτοι φασὶν ἐν τοῖς ὑπομνήμασι Νομᾶν Πομπίλιον καὶ πρώτων ὀπιμίων καὶ δευτέρων καὶ τρίτων μνημονεύειν, τὰ μὲν πρῶτα ληφθέντα τῷ Φερετρίῳ Διῒ κελεύοντα καθιεροῦν, τὰ δεύτερα δὲ τῷ Ἄρει, τὰ δὲ τρίτα τῷ Κυρίνῳ, καὶ λαμβάνειν γέρας ἀσσάρια τριακόσια τὸν πρῶτον, τὸν δὲ δεύτερον διακόσια, <10> τὸν δὲ τρίτον ἑκατόν. μέντοι πολὺς οὗτος ἐπικρατεῖ λόγος, ὡς ἐκείνων μόνων ὀπιμίων ὄντων, ὅσα καὶ παρατάξεως οὔσης καὶ πρῶτα καὶ στρατηγοῦ <καὶ> στρατηγὸν ἀνελόντος. περὶ μὲν οὖν τούτων ἐπὶ τοσοῦτον. <11> Οἱ δὲ Ῥωμαῖοι τὴν νίκην ἐκείνην καὶ τοῦ πολέμου τὴν κατάλυσιν οὕτως ὑπερηγάπησαν, ὥστε καὶ τῷ Πυθίῳ χρυσοῦν κρατῆρα ἀπὸ λιτρῶν Εἰς Δελφοὺς ἀποστεῖλαι χαριστήριον, καὶ τῶν λαφύρων ταῖς τε συμμαχίσι μεταδοῦναι πόλεσι λαμπρῶς, καὶ πρὸς Ἱέρωνα πολλὰ πέμψαι τὸν Συρακοσίων βασιλέα, φίλον ὄντα καὶ σύμμαχον. [8] IX. Le sénat n'accorda qu'à Marcellus les honneurs du triomphe; et ce fut un des plus beaux qu'on eût vus, par la richesse et la beauté des dépouilles, par la taille prodigieuse des captifs, et par la magnificence de son appareil. Mais le spectacle le plus agréable et le plus nouveau pour les Romains, fut le triomphateur lui-même, qui portait à Jupiter l'armure du roi barbare. Il avait fait couper le tronc d'un grand chêne, et l'ayant taillé en forme de trophée, il l'avait revêtu de ces armes, placées chacune dans leur rang avec beaucoup d'ordre. Quand toute la pompe se fut mise en marche, Marcellus monta sur un char à quatre chevaux, et traversa la ville, chargé de ce trophée, qui ressemblait à un homme armé, et qui faisait le plus bel ornement de son triomphe. Son armée le suivait, couverte d'armes brillantes, et chantant des chansons et des airs de victoire, faits pour cette occasion, à la louange de Jupiter et du général. Arrivé au temple de Jupiter Férétrien, il dressa le trophée et le consacra à ce dieu. Il fut le troisième et le dernier général qui obtint cet honneur. Romulus remporta le premier ces dépouilles opimes, en tuant de sa main Acron, roi des Céniniens; le second qui les gagna fut Cornélius Cossus, qui avait mis à mort Tolumnius, roi des Toscans; Marcellus fut le troisième, pour avoir tué Britomartus, roi des Gaulois. Depuis Marcellus, aucun général n'a eu cette gloire. X. Le dieu à qui on consacra ces dépouilles se nomme Jupiter Férétrien; et ce nom, suivant quelques auteurs, vient du trophée qu'on lui porte; il est dérivé du mot grec qui signifie porter : car alors les termes de la langue grecque étaient fort mêlés avec ceux de la langue latine. D'autres veulent que ce surnom de Férétrien signifie qui lance la foudre; et ils le tirent du mot latin "ferire", qui veut dire frapper; il y en a qui le font venir des coups qu'on se donne à la guerre. Encore aujourd'hui, quand les Romains combattent ou qu'ils poursuivent l'ennemi, ils s'exhortent les uns les autres, en criant : "Feri", frappe. Ils donnent en général le nom de dépouilles aux armes prises sur les ennemis; mais celles qu'un général romain enlève au général ennemi, après l'avoir tué, sont appelées spécialement dépouilles opimes. On dit cependant que Numa Pompilius, dans ses commentaires, fait mention de trois sortes de dépouilles opines; qu'il ordonne de consacrer les premières à Jupiter, les secondes à Mars, et les troisièmes à Quirinus. Il veut que ceux qui les ont remportées reçoivent pour les premières trois cents as, pour les secondes deux cents, et cent pour les troisièmes. Cependant l'opinion la plus générale est que les premières, celles que gagne en bataille rangée le général lui-même, lorsqu'il tue le général ennemi, sont seules les dépouilles opimes. Mais c'en est assez sur cette matière. Cette victoire et la paix qui termina la guerre firent tant de plaisir aux Romains, qu'ils prirent sur le butin de quoi faire une coupe d'or du poids de cent livres, et l'envoyèrent à Delphes pour témoigner au dieu leur reconnaissance ; ils partagèrent aussi libéralement les dépouilles avec les villes qui les avaient secourus dans cette guerre, et firent en particulier des dons considérables à Hiéron, roi de Syracuse, leur ami et leur allié.


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Dernière mise à jour : 23/08/2007