HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marcellus

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] Ἐν τούτῳ δὲ κατιδὼν τῶν Γαλατῶν βασιλεὺς καὶ τεκμηράμενος ἀπὸ τῶν συμβόλων ἄρχοντα τοῦτον εἶναι, πολὺ πρὸ τῶν ἄλλων ἐξελάσας τὸν ἵππον ὑπηντίασεν, ἅμα τῇ φωνῇ προκλητικὸν ἐπαλαλάζων καὶ τὸ δόρυ κραδαίνων, ἀνὴρ μεγέθει τε σώματος ἔξοχος Γαλατῶν, καὶ πανοπλίᾳ <διαφέρων> ἐν ἀργύρῳ καὶ χρυσῷ καὶ βαφαῖς καὶ ποικίλμασι πᾶσιν ὥσπερ ἀστραπῇ <διαφέρων> <2> στιλβούσῃ. ὡς οὖν ἐπιβλέψαντι τὴν φάλαγγα τῷ Μαρκέλλῳ ταῦτα τῶν ὅπλων ἔδοξε κάλλιστα, καὶ κατὰ τούτων ὑπέλαβε πεποιῆσθαι τῷ θεῷ τὴν κατευχήν, ὥρμησεν ἐπὶ τὸν ἄνδρα, καὶ τῷ δόρατι διακόψας τὸν θώρακα, καὶ συνεπερείσας τῇ ῥύμῃ τοῦ ἵππου, ζῶντα μὲν αὐτὸν περιέτρεψε, δευτέραν δὲ καὶ τρίτην πληγὴν ἐνσείσας εὐθὺς <3> ἀπέκτεινεν. ἀποπηδήσας δὲ τοῦ ἵππου καὶ τῶν ὅπλων τοῦ νεκροῦ ταῖς χερσὶν ἐφαψάμενος, <ἀναβλέψας> πρὸς τὸν <4> οὐρανὸν εἶπεν· " μεγάλα στρατηγῶν καὶ ἡγεμόνων ἔργα καὶ πράξεις <καὶ> ἐπιβλέπων ἐν πολέμοις καὶ μάχαις, Φερέτριε Ζεῦ, μαρτύρομαί σε Ῥωμαίων τρίτος ἄρχων ἄρχοντα καὶ βασιλέα στρατηγὸς ἰδίᾳ χειρὶ τόνδε τὸν ἄνδρα κατεργασάμενος καὶ κτείνας, σοὶ καθιεροῦν τὰ πρῶτα καὶ κάλλιστα τῶν λαφύρων. σὺ δὲ <δια>δίδου τύχην ὁμοίαν ἐπὶ <5> τὰ λοιπὰ τοῦ πολέμου προστρεπομένοις." ἐκ τούτου συνέμισγον οἱ ἱππεῖς οὐ διακεκριμένοις τοῖς ἱππεῦσιν, ἀλλὰ καὶ πρὸς τοὺς πεζοὺς ὁμοῦ προσφερομένους μαχόμενοι, καὶ νικῶσι νίκην ἰδέᾳ τε καὶ τρόπῳ περιττὴν καὶ παράδοξον· ἱππεῖς γὰρ ἱππέας καὶ πεζοὺς ἅμα τοσοῦτοι τοσούτους οὔτε πρότερον οὔθ' ὕστερον νικῆσαι λέγονται. <6> Κτείνας δὲ τοὺς πλείστους καὶ κρατήσας ὅπλων καὶ χρημάτων, ἐπανῆλθε πρὸς τὸν συνάρχοντα, μοχθηρῶς πολεμοῦντα Κελτοῖς περὶ πόλιν μεγίστην καὶ πολυανθρωποτάτην <7> τῶν Γαλατικῶν· Μεδιόλανον καλεῖται, καὶ μητρόπολιν <μὲν> αὐτὴν οἱ τῇδε Κελτοὶ νομίζουσιν· ὅθεν ἐκθύμως μαχόμενοι περὶ αὐτῆς, ἀντεπολιόρκουν τὸν Κορνήλιον. <8> ἐπελθόντος δὲ τοῦ Μαρκέλλου, καὶ τῶν Γαισατῶν, ὡς ἐπύθοντο τὴν τοῦ βασιλέως ἧτταν καὶ τελευτήν, ἀπελθόντων, τὸ μὲν Μεδιόλανον ἁλίσκεται, τὰς δ' ἄλλας πόλεις αὐτοὶ παραδιδόασιν οἱ Κελτοὶ καὶ τὰ καθ' ἑαυτοὺς ἐπιτρέπουσι πάντα Ῥωμαίοις. καὶ τούτοις μὲν ἦν εἰρήνη μετρίων τυχοῦσι. [7] Dans cet instant même, le roi des Gaulois l'ayant aperçu, et jugeant aux marques dont il était décoré que c'était le général romain, il pousse son cheval loin des rangs; et, branlant une longue pique, il l'appelle à haute voix au combat. Il surpassait par la hauteur de sa taille tous les autres Gaulois; et ses armes, enrichies d'or, d'argent, de pourpre et de plusieurs autres couleurs, jetaient un éclat aussi vif que le feu même des éclairs. VIII. Marcellus parcourt des yeux tous les rangs de la phalange ennemie, et ne voyant pas de plus belles armes que celles-là, il ne doute point que ce ne soient celles qu'il a vouées à Jupiter; il pousse droit à lui, et de sa pique il lui perce la cuirasse; le coup, dont la roideur fut augmentée par l'impétuosité du cheval, renverse le Gaulois par terre : comme il vivait encore, Marcellus lui porte un second et un troisième coup qui l'achèvent. Il saute à bas de son cheval, le dépouille de ses armes, et les prenant dans ses mains, il élève les yeux vers le ciel. « Jupiter Férétrien, s'écria-t-il, toi qui du haut des cieux contemples dans les guerres et dans les combats les exploits des généraux et des capitaines, je te prends à témoin que je suis le troisième général romain qui, après avoir tué de ma main le roi et le général des ennemis, t'ai consacré ses plus belles dépouilles. Daigne donc nous accorder, dans tout le cours de cette guerre, une fortune semblable. » Dès qu'il eut fini sa prière, la cavalerie romaine chargea celle des Gaulois, qui combattait pêle-mêle avec l'infanterie, et remporta une victoire si complète et si singulière, qu'elle parait à peine croyable. On assure que jamais, ni avant ni depuis cette bataille, un si petit nombre de gens à cheval ne défit une cavalerie et une infanterie si nombreuse. Après en avoir tué la plus grande partie, et pris leurs armes avec tout leur bagage, il alla rejoindre son collègue, qui n'avait pas le même succès contre les autres Gaulois. Il était devant Milan, ville considérable, que son étendue et sa population font regarder par les Gaulois comme la métropole de tout le pays. Aussi la défendaient-ils avec la plus grande ardeur, et ils tenaient autant Scipion assiégé qu'il les assiégeait lui-même. Mais Marcellus fut à peine arrivé, que les Gessates, apprenant la défaite et la mort de leur roi, se retirèrent. Milan fut pris; les Gaulois rendirent toutes leurs autres villes, et se remirent à la discrétion des Romains, qui leur accordèrent la paix à des conditions équitables.


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Dernière mise à jour : 23/08/2007