HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marcellus

Chapitre 6

  Chapitre 6

[6] Ὡς δ' οὖν ἐξωμόσαντο τὴν ἀρχὴν οἱ περὶ τὸν Φλαμίνιον, διὰ τῶν καλουμένων μεσοβασιλέων ὕπατος ἀποδείκνυται Μάρκελλος, καὶ παραλαβὼν τὴν ἀρχὴν <2> ἀποδείκνυσιν αὑτῷ συνάρχοντα Γναῖον Κορνήλιον. ἐλέχθη μὲν οὖν ὡς πολλὰ συμβατικὰ τῶν Γαλατῶν <προτεινάντων>, καὶ τῆς βουλῆς εἰρηναῖα βουλευομένης, Μάρκελλος <3> ἐξετράχυνε τὸν δῆμον ἐπὶ τὸν πόλεμον· οὐ μὴν ἀλλὰ κἂν γενομένης εἰρήνης ἀνακαινίσαι τὸν πόλεμον οἱ Γαισάται δοκοῦσι, τὰς Ἄλπεις ὑπερβαλόντες καὶ τοὺς Ἰνσόμβρους <4> ἐπάραντες· τρισμύριοι γὰρ ὄντες, προσεγένοντο πολλαπλασίοις ἐκείνοις οὖσι, καὶ μέγα φρονοῦντες εὐθὺς ἐπ' Ἀκέρρας ὥρμησαν, πόλιν ὑπὲρ ποταμοῦ Πάδου συνῳκισμένην· ἐκεῖθεν δὲ μυρίους τῶν Γαισατῶν βασιλεὺς Βριτόματος ἀναλαβὼν τὴν περὶ Πάδον χώραν ἐπόρθει. <5> ταῦτα Μάρκελλος πυθόμενος, τὸν μὲν συνάρχοντα πρὸς Ἀκέρραις ἀπέλιπε, τὴν πεζὴν καὶ βαρεῖαν ὁμοῦ πᾶσαν <6> ἔχοντα δύναμιν καὶ τῶν ἱππέων μέρος τρίτον· αὐτὸς δὲ τοὺς λοιποὺς ἱππεῖς ἀναλαβὼν καὶ τοὺς ἐλαφροτάτους τῶν ὁπλιτῶν περὶ ἑξακοσίους ἤλαυνεν, οὔθ' ἡμέρας οὔτε νυκτὸς ἀνιεὶς τὸν δρόμον, ἕως ἐπέβαλε τοῖς μυρίοις Γαισάταις περὶ τὸ καλούμενον Κλαστίδιον, Γαλατικὴν κώμην οὐ πρὸ πολλοῦ Ῥωμαίοις ὑπήκοον γεγενημένην. <7> ἀναλαβεῖν δὲ καὶ διαναπαῦσαι τὸν στρατὸν οὐχ ὑπῆρξεν αὐτῷ· ταχὺ γὰρ αἴσθησιν τοῖς βαρβάροις ἀφικόμενος παρέσχε, καὶ κατεφρονήθη, πεζῶν μὲν ὀλίγων παντάπασιν ὄντων σὺν αὐτῷ, τὸ δ' ἱππικὸν ἐν οὐδενὶ λόγῳ τῶν <8> Κελτῶν τιθεμένων. κράτιστοι γὰρ ὄντες ἱππομαχεῖν καὶ μάλιστα τούτῳ διαφέρειν δοκοῦντες, τότε καὶ πλήθει πολὺ τὸν Μάρκελλον ὑπερέβαλλον. εὐθὺς οὖν ἐπ' αὐτὸν ὡς ἀναρπασόμενοι μετὰ βίας πολλῆς καὶ δεινῶν ἀπειλῶν <9> ἐφέροντο, τοῦ βασιλέως προϊππεύοντος. δὲ Μάρκελλος, ὡς μὴ φθαῖεν αὐτὸν ἐγκυκλωσάμενοι καὶ περιχυθέντες ὀλιγοστὸν ὄντα, τὰς ἴλας ἦγε πόρρω τῶν ἱππέων καὶ παρήλαυνε, λεπτὸν ἐκτείνων τὸ κέρας, ἄχρι οὗ μικρὸν ἀπέσχε τῶν πολεμίων. <10> Ἤδη δέ πως εἰς ἐμβολὴν ἐπιστρέφοντος αὐτοῦ, συντυγχάνει τὸν ἵππον πτυρέντα τῇ γαυρότητι τῶν πολεμίων ἀποτραπέσθαι καὶ βίᾳ φέρειν ὀπίσω τὸν Μάρκελλον. <11> δὲ τοῦτο δείσας μὴ ταραχὴν ἐκ δεισιδαιμονίας τοῖς Ῥωμαίοις ἐνεργάσηται, ταχὺ περισπάσας ἐφ' ἡνίαν τῷ χαλινῷ καὶ περιστρέψας τὸν ἵππον ἐναντίον τοῖς πολεμίοις, τὸν ἥλιον <αὐτὸς> προσεκύνησεν, ὡς δὴ μὴ κατὰ τύχην, ἀλλ' ἕνεκα τούτου τῇ περιαγωγῇ χρησάμενος· <12> οὕτω γὰρ ἔθος ἐστὶ Ῥωμαίοις προσκυνεῖν τοὺς θεοὺς περιστρεφομένοις, Αὐτὸν ἤδη προσμειγνύντα τοῖς ἐναντίοις προσεύξασθαι τῷ Φερετρίῳ Διῒ τὰ κάλλιστα τῶν παρὰ τοῖς πολεμίοις ὅπλων καθιερώσειν. [6] VI. Lorsque Flaminius se fut démis du consulat, les magistrats qui avaient gouverné dans l'intervalle élurent pour consul Marcellus, qui, étant entré tout de suite en charge, se donna Cnéius Cornélius pour collègue. On dit que les Gaulois ayant fait des propositions de paix, et le sénat étant disposé à la leur accorder, Marcellus avait déterminé le peuple à faire la guerre. Cependant la paix fut conclue, mais presque aussitôt les Gessates, renouvelant la guerre, passèrent les Alpes au nombre de trente mille; et s'étant joints aux Insubriens, beaucoup plus nombreux encore, fiers de leur multitude, ils s'approchèrent de la ville d'Acerres, située au delà du Pô, et que les Romains assiégeaient. Là, Britomartus leur roi, prenant avec lui dix mille Gessates, alla faire le dégât dans tout le pays aux environs du fleuve. Marcellus, averti de ces courses, laisse son collègue devant Acerres, avec son infanterie, toutes ses troupes pesamment armées, et le tiers de la cavalerie. Il prend lui-même le reste de la cavalerie et six cents hommes de pied des plus légèrement armés, se met à la poursuite des ennemis, et ne s'arrête ni nuit ni jour, jusqu'à ce qu'il eût atteint les dix mille Gessates, près de Clastidium, petit bourg de la Gaule, que les Romains avaient soumis depuis peu. Marcellus n'eut pas le temps de laisser ses troupes se reposer et se refaire de cette marche forcée; car les Barbares, instruits aussitôt de son arrivée, et voyant le peu d'infanterie qu'il avait amenée, en conçurent du mépris : ils ne faisaient aucun cas de sa cavalerie, étant eux-mêmes fort adroits à cette sorte de combats; ils se voyaient d'ailleurs supérieurs en nombre à Marcellus, et ne doutaient pas que leur cavalerie ne leur donnât tout l'avantage; ils marchèrent donc avec impétuosité, ayant leur roi à leur tête, en faisant aux Romains de grandes menaces, et se croyant sûrs de les enlever sans résistance. VII. Marcellus, craignant qu'ils n'enveloppassent se petite armée, étendit les ailes de sa cavalerie, et leur fit occuper un grand espace, en les diminuant peu à peu de profondeur, jusqu'à ce qu'elles eussent un front à peu près égal à celui des ennemis. Comme on était sur le point de charger, son cheval, effrayé des cris confus de ces Barbares, tourna tout à coup en arrière, et l'emporta malgré lui. Pour empêcher que cet accident, pris à mauvais augure par la superstition, ne jetât le trouble dans son armée, il tourne promptement son cheval à gauche, lui fait achever le tour, et après l'avoir remis en présence de l'ennemi, il adore le soleil, pour faire croire que ce mouvement n'avait pas été l'effet du hasard, mais qu'il avait fait ce tour exprès, afin d'adorer cet astre; car c'est l'usage des Romains d'adorer les dieux en tournant. Quand la mêlée commença, il fit voeu à Jupiter Férétrien de lui consacrer les plus belles armes qu'on aurait prises sur les ennemis.


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Dernière mise à jour : 23/08/2007