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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Marcellus

Chapitre 13

  Chapitre 13

[13] δὲ Μάρκελλος ἀποδειχθεὶς ὕπατος τὸ τρίτον <2> εἰς Σικελίαν ἔπλευσεν. αἱ γὰρ Ἀννίβου περὶ τὸν πόλεμον εὐπραξίαι Καρχηδονίους ἐπῆραν αὖθις ἀντιλαμβάνεσθαι τῆς νήσου, μάλιστα τεταραγμένων τῶν περὶ τὰς Συρακούσας μετὰ τὴν Ἱερωνύμου τοῦ τυράννου τελευτήν. <3> διὸ καὶ Ῥωμαίων ἦν ἐκεῖ προαπεσταλμένη δύναμις καὶ στρατηγὸς Ἄππιος. ταύτην παραλαμβάνοντι τῷ Μαρκέλλῳ προσπίπτουσι Ῥωμαῖοι πολλοί, συμφορᾷ κεχρημένοι <4> τοιαύτῃ. τῶν περὶ Κάννας παραταξαμένων πρὸς Ἀννίβαν οἱ μὲν ἔφυγον, οἱ δὲ ζῶντες ἥλωσαν, τοσοῦτον πλῆθος, ὡς δοκεῖν Ῥωμαίοις ὑπολελεῖφθαι μηδὲ τοὺς <5> τὰ τείχη διαφυλάξοντας. τοῖς δ' ἄρα τοσοῦτον <τοῦ> φρονήματος καὶ μεγαλοψυχίας περιῆν, ὥστε τοὺς μὲν αἰχμαλώτους ἐπὶ μικροῖς λύτροις ἀποδιδόντος Ἀννίβου μὴ λαβεῖν, ἀλλ' ἀποψηφίσασθαι, καὶ περιϊδεῖν τοὺς μὲν <6> ἀναιρεθέντας, τοὺς δὲ πραθέντας ἔξω τῆς Ἰταλίας, τῶν δὲ φυγῇ περιγενομένων τὸ πλῆθος εἰς Σικελίαν ἀποστεῖλαι, διακελευσαμένους Ἰταλίας μὴ ἐπιβαίνειν, ἕως πολεμοῦσι <7> πρὸς Ἀννίβαν. οὗτοι δὴ τῷ Μαρκέλλῳ παραγενομένῳ προσπεσόντες ἀθρόοι καὶ χαμαὶ καταβαλόντες αὑτούς, ᾔτουν τάξιν ἐπιτίμου στρατείας, μετὰ πολλῆς βοῆς καὶ δακρύων ἐπαγγελλόμενοι δείξειν δι' ἔργων ἀτυχίᾳ τινὶ μᾶλλον δι' ἀνανδρίαν αὐτῶν τὴν τροπὴν ἐκείνην γενομένην. <8> οἰκτίρας οὖν αὐτοὺς Μάρκελλος ἔγραψε πρὸς τὴν σύγκλητον, αἰτούμενος ἐκ τούτων ἀεὶ τῆς στρατιᾶς <9> τὸ ἐπιλεῖπον ἀναπληροῦν. λόγων δὲ πολλῶν γενομένων, ἐποιήσατο γνώμην βουλή, μηδὲν εἰς δημόσια πράγματα δεῖσθαι Ῥωμαίους ἀνθρώπων ἀνάνδρων· εἰ δὲ βούλεται χρῆσθαι Μάρκελλος αὐτοῖς, <ἴς1> ὡς μηδενὶ τῶν ἐπ' ἀνδρείᾳ νομιζομένων στεφάνων καὶ γερῶν τυχεῖν <10> ὑπάρχον<τος>. τοῦτο τὸ δόγμα Μάρκελλον ἠνίασε, καὶ μετὰ τὸν ἐν Σικελίᾳ πόλεμον ἐπανελθών, ἐμέμψατο τὴν βουλήν, ὡς ἀντὶ πολλῶν καὶ μεγάλων οὐ παρασχοῦσαν αὐτῷ τοσούτων δυστυχίαν ἐπανορθώσασθαι πολιτῶν. [13] XVI. Marcellus, nommé à un troisième consulat, fit voile pour la Sicile, dont les Carthaginois, enflés des succès d'Annibal, pensaient à tenter de nouveau la conquête, surtout depuis que la mort d'Hiéronyme, tyran de Syracuse, avait mis le trouble dans cette ville. Les Romains y avaient déjà envoyé une armée, sous les ordres d'Appius Claudius, que Marcellus remplaça dans le commandement. Il fut à peine arrivé en Sicile, qu'un grand nombre de Romains vinrent se jeter à ses pieds, et implorer son secours dans le malheur qui les accablait, et dont voici l'occasion. De ceux qui avaient combattu à Cannes contre Annibal, les uns avaient pris la fuite, et les autres avaient été faits prisonniers : le nombre de ces derniers était si grand, qu'on croyait à peine qu'il restât aux Romains assez de soldats pour garder les murailles de leur ville. Mais ils avaient, dans ce désastre, conservé tant de confiance et de grandeur d'âme, qu'ils ne voulurent jamais racheter ces prisonniers qu'Annibal leur offrait pour une rancon modique; ils décrétèrent même qu'on les laisserait ou tuer ou vendre hors de l'Italie, sans s'en mettre en peine; et que ceux qui n'avaient dû leur salut qu'à la fuite seraient transportés en Sicile, et ne rentreraient pas en Italie tant qu'Annibal y ferait la guerre. Ils vinrent donc en foule trouver Marcellus; et se prosternant à ses pieds en jetant de grands cris, en versant des torrents de larmes, ils le conjurèrent de les incorporer honorablement dans son armée, et lui promirent de faire voir, par leurs actions, que leur fuite avait été plutôt l'effet du malheur que de la lâcheté. Marcellus, touché de leur sort, écrivit au sénat pour lui demander la permission de prendre parmi eux de quoi recruter les légions. Après une longue délibération, le sénat finit par arrêter que la république n' avait aucun besoin de soldats lâches; que si Marcellus croyait pouvoir employer ces gens-là, il en était le maître; mais à condition que quelque action de valeur qu'ils fissent, ils ne recevraient du général ni couronne, ni aucune autre récompense. Ce décret mortifia Marcellus; et quand il fut de retour à Rome, après la guerre de Sicile, il se plaignit au sénat de ce que tant de services signalés, qu'il avait rendus à la république, n'avaient pu lui faire obtenir de réparer l'infortune d'un si grand nombre de citoyens.


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Dernière mise à jour : 23/08/2007