| [9] Πρῶτον μὲν οὖν ἐγένοντο λοιδορίαι καὶ διαφοραὶ πρὸς 
ἀλλήλους αὐτοῖς· ἐκ δὲ τούτων μᾶλλον ἀεὶ τὸν Τίτον ἐλύπουν, 
ἑαυτοῖς ἀνατιθέντες τὸ νίκημα καὶ τῇ φήμῃ 
προκαταλαμβάνοντες τοὺς Ἕλληνας, ὥστε καὶ γράφεσθαι καὶ 
ᾄδεσθαι προτέρους ἐκείνους ὑπὸ ποιητῶν (2) καὶ ἰδιωτῶν, 
ὑμνούντων τὸ ἔργον. ὧν μάλιστα διὰ στόματος ἦν τουτὶ τὸ 
ἐπίγραμμα.
Ἄκλαυστοι καὶ ἄθαπτοι ὁδοιπόρε τῷδ' ἐπὶ νώτῳ
Θεσσαλίης τρισσαὶ κείμεθα μυριάδες,
Αἰτωλῶν δμηθέντες ὑπ' Ἄρεος ἠδὲ Λατίνων,
οὓς Τίτος εὐρείης ἤγαγ' ἀπ' Ἰταλίης,
Ἠμαθίῃ μέγα πῆμα. τὸ δὲ θρασὺ κεῖνο Φιλίππου
πνεῦμα θοῶν ἐλάφων ᾤχετ' ἐλαφρότερον.
(3) τοῦτ' ἐποίησε μὲν Ἀλκαῖος, ἐφυβρίζων Φιλίππῳ καὶ τὸν 
ἀριθμὸν τῶν ἀποθανόντων ἐπιψευσάμενος· λεγόμενον δὲ 
πολλαχοῦ καὶ ὑπὸ πολλῶν, μᾶλλον ἠνία τὸν Τίτον ἢ τὸν (4) 
Φίλιππον. ὁ μὲν γὰρ ἀντικωμῳδῶν τὸν Ἀλκαῖον τῷ ἐλεγείῳ, 
παρέβαλλεν·
Ἄφλοιος καὶ ἄφυλλος ὁδοιπόρε τῷδ' ἐπὶ νώτῳ
Ἀλκαίῳ σταυρὸς πήγνυται ἠλίβατος·
(5) τὸν δὲ Τίτον φιλοτιμούμενον πρὸς τοὺς Ἕλληνας οὐ 
μετρίως παρώξυνε τὰ τοιαῦτα. διὸ καὶ τὰ ὑπόλοιπα τῶν 
πραγμάτων ἔπραττε καθ' ἑαυτόν, ἐλάχιστα φροντίζων (6) τῶν 
Αἰτωλῶν. οἱ δ' ἤχθοντο, καὶ προσδεξαμένου λόγους αὐτοῦ καὶ 
πρεσβείαν ἐπὶ συμβάσεσι παρὰ τοῦ Μακεδόνος, τοῦτ' ἐκεῖνο 
περιϊόντες ἐπὶ τὰς ἄλλας πόλεις ἐβόων, πωλεῖσθαι τὴν εἰρήνην 
Φιλίππῳ, παρὸν ἐκκόψαι τὸν πόλεμον ἄρδην καὶ ἀνελεῖν ἀρχὴν 
ὑφ' ἧς πρώτης ἐδουλώθη τὸ Ἑλληνικόν. ταῦτα τῶν Αἰτωλῶν 
λεγόντων καὶ διαταραττόντων τοὺς συμμάχους, αὐτὸς ὁ 
Φίλιππος ἐλθὼν πρὸς τὰς διαλύσεις ἀνεῖλε τὴν ὑποψίαν, 
ἐπιτρέψας (8) τῷ Τίτῳ καὶ τοῖς Ῥωμαίοις τὰ καθ' αὑτόν. καὶ 
οὕτω καταλύεται τὸν πόλεμον ὁ Τίτος, καὶ τὴν μὲν 
Μακεδονικὴν ἀπέδωκεν αὐτῷ βασιλείαν, τῆς δ' Ἑλλάδος 
προσέταξεν ἀποστῆναι, χιλίοις δὲ ταλάντοις ἐζημίωσε, τὰς δὲ 
ναῦς πάσας παρείλετο πλὴν δέκα, τῶν δὲ παίδων τὸν ἕτερον, 
Δημήτριον, ὁμηρεύσοντα λαβὼν εἰς Ῥώμην ἀπέστειλεν, ἄριστα 
τῷ καιρῷ χρησάμενος καὶ προλαβὼν τὸ μέλλον. (9) Ἀννίβου 
γὰρ τοῦ Λίβυος, ἀνδρὸς ἐχθίστου τε Ῥωμαίοις καὶ φυγάδος, ἤδη 
τότε πρὸς Ἀντίοχον ἥκοντος τὸν βασιλέα καὶ παροξύνοντος 
αὐτὸν εἰς τὸ πρόσθεν προϊέναι, τῇ τύχῃ τῆς δυνάμεως 
εὐροούσης, ἤδη καὶ καθ' ἑαυτὸν ὑπὸ πραγμάτων μεγάλων, ἃ 
κατεργασάμενος μέγας ἐπωνομάσθη, πρὸς τὴν τῶν ἁπάντων 
ἡγεμονίαν ἀποβλέποντα, (10) μάλιστα δὲ κατὰ Ῥωμαίων 
ἀνιστάμενον, εἰ μὴ τοῦτο προϊδὼν ὁ Τίτος ἐμφρόνως ἐνέδωκε 
πρὸς τὰς διαλύσεις, ἀλλὰ τὸν Φιλιππικὸν ὁ Ἀντιοχικὸς 
κατειλήφει πόλεμος ἐν τῇ Ἑλλάδι, καὶ συνέστησαν ὑπ' αἰτιῶν 
ἀμφότεροι κοινῶν οἱ μέγιστοι τῶν τότε καὶ δυνατώτατοι 
βασιλέων ἐπὶ τὴν Ῥώμην, ἔσχεν ἂν ἀγῶνας ἐξ ὑπαρχῆς καὶ 
κινδύνους (11) τῶν πρὸς Ἀννίβαν οὐκ ἐλάττους. νῦν δὲ τῶν 
πολέμων μέσην κατὰ καιρὸν ἐμβαλὼν τὴν εἰρήνην ὁ Τίτος, καὶ 
πρὶν ἄρξασθαι τὸν μέλλοντα διακόψας τὸν παρόντα, τοῦ μὲν 
τὴν ἐσχάτην ἐλπίδα, τοῦ δὲ τὴν πρώτην ὑφεῖλεν.
 | [9] ce qui donna lieu, de leur part, à des reproches qui dégénérèrent en une querelle 
ouverte. Mais les Étoliens  offensèrent bien davantage Flamininus, en s'attribuant 
l'honneur de cette victoire, et se hâtant  de répandre, dans toute la Grèce, qu'elle était  
principalement leur ouvrage. 
Aussi, dans les  vers et dans les chansons publiques composés à ee 
sujet, les Étoliens étaient toujours nominés les  premiers; en particulier dans la 
chanson suivante  faite en forme d'épitaphe, et qui eut plus de vogue  qu'aucune 
autre : "Passant, tu vois ici, privés de funérailles,  Victimes des fureurs du démon des 
batailles,  Trente mille habitants des champs thessaliens,  Qu'ont moissonnés le fer 
des durs Étoliens,  Et le bras des vainqueurs de la fière Émathie,  Que Titus amena 
des bords de l'Italie. Philippe, ce héros jadis si confiant, A l'aspect des Romains a fui 
rapidement, Comme un agile cerf qui du sein des campagnes  Va chercher sa retraite 
au sommet des montagnes". Cette épigramme est d'Alcée, qui, pour insulter à  
Philippe, exagéra beaucoup le nombre des morts;  et comme elle était chantée 
partout, elle mortifia  Flamininus encore plus que Philippe, qui, loin de  s'en fâcher, 
fit, pour se venger d'Alcée, le couplet  suivant sur la même mesure : "Passant, ce tronc 
privé d'écorce et de feuillage,  Qui frappe tes regards d'un sinistre présage,  Est un 
gibet exprès dressé sur ce coteau;  Et le poète Alcée aura là son tombeau. XII. 
Flamininus, qui était jaloux de l'estime des  Grecs, fut très sensible à cet affront; et 
depuis il  fit seul toutes les affaires, sans tenir compte des  Étoliens. Ils en furent 
très piqués; et peu de temps  après , Flamininus ayant reçu une ambassade de  
Philippe pour des propositions de paix, qu'il parut écouter, ils parcoururent toutes 
les villes, et se  plaignirent hautement qu'on vendait la paix à Philippe, tandis qu'on 
pouvait déraciner entièrement  cette guerre, et anéantir une puissance qui, la  
première, avait mis la Grèce sous le joug. Ces  plaintes jetaient le trouble parmi 
les alliés; mais  Philippe étant venu traiter lui-même de la paix,  fit cesser tous les 
soupçons qu'on pouvait avoir,  en se remettant à la discrétion de Flamininus et  des 
Romains. Ainsi ce général termina la guerre  en laissant à Philippe le royaume de 
Macédoine,  en l'obligeant de renoncer à toute prétention sur  la Grèce, et de payer la 
somme de mille talents;  il lui ôta tous ses vaisseaux, à l'exception de dix,  et prit 
pour otage Démétrius, l'un de ses fils,  qu'il envoya à Rome. En faisant cette paix , il 
se  prêta sagement aux circonstances, et sut prévoir  l'avenir; car Annibal, cet 
implacable ennemi des  Romains, banni de son pays, et réfugié auprès  d'Antiochus, 
le pressait d'aller au-devant de la  fortune, en suivant le cours de ses brillantes 
prospérités. Ce prince, à qui ses exploits avaient  mérité le surnom de grand, y 
était assez porté de  lui-même. Il aspirait déjà à la monarchie universelle, et ne 
cherchait qu'une occasion d'attaquer les Romains. Si Flamininus, par une sage 
prévoyance de l'avenir, n'eût pas incliné à la paix ;  que la guerre d'Antiochus eût 
concouru avec celle  qu'on avait déjà dans la Grèce contre Philippe;  que les deux 
plus grands et plus puissants princes qu'il y eût alors, eussent uni leurs intérêts  et 
leurs forces, Rome aurait eu à soutenir des  combats aussi difficiles et aussi périlleux 
que dans  ses guerres contre Annibal. Flamininus, en plaçant à propos la paix entre 
ces deux guerres, en  terminant l'une avant que l'autre eût commencé,  ruina d'un 
seul coup la dernière espérance de Philippe et la première d'Antiochus. 
 |