HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Flamininus

Chapitre 8

  Chapitre 8

[8] Τῇ δ' ὑστεραίᾳ περὶ τὸν ὄρθρον ἐκ μαλακῆς καὶ νοτίου νυκτὸς εἰς ὁμίχλην τῶν νεφῶν τρεπομένων, ἀνεπίμπλατο ζόφου βαθέος πᾶν τὸ πεδίον, καὶ κατῄει παχὺς ἐκ τῶν ἄκρων ἀὴρ εἰς τὸ μεταξὺ τῶν στρατοπέδων, εὐθὺς (2) ἀρχομένης ἡμέρας ἀποκρύπτων τοὺς τόπους. οἱ δ' ὑπ' ἀμφοτέρων ἀποσταλέντες ἐφεδρείας ἕνεκα καὶ κατασκοπῆς ἐν πάνυ βραχεῖ περιπεσόντες ἀλλήλοις, ἐμάχοντο περὶ τὰς καλουμένας Κυνὸς κεφαλάς, αἳ λόφων οὖσαι πυκνῶν καὶ παραλλήλων ἄκραι λεπταὶ δι' ὁμοιότητα (3) τοῦ σχήματος οὕτως ὠνομάσθησαν. γενομένων δ' οἵων εἰκὸς ἐν τόποις σκληροῖς μεταβολῶν κατὰ τὰς φυγὰς καὶ διώξεις, ἑκάτεροι τοῖς πονοῦσιν ἀεὶ καὶ ὑποχωροῦσιν ἐπιπέμποντες βοήθειαν ἐκ τῶν στρατοπέδων, καὶ ἤδη τοῦ ἀέρος ἀνακαθαιρομένου καθορῶντες τὰ γινόμενα, πανστρατιᾷ συνέβαλον. τῷ μὲν οὖν δεξιῷ περιῆν Φίλιππος, ἐκ τόπων ἐπιφόρων ὅλην ἐπερείσας τὴν φάλαγγα τοῖς Ῥωμαίοις, τὸ βάρος τοῦ συνασπισμοῦ καὶ τὴν τραχύτητα τῆς προβολῆς οὐδὲ τῶν ἀρίστων ὑπομεινάντων· (5) τοῦ δ' εὐωνύμου διασπασμὸν ἀνὰ τοὺς λόφους καὶ περίκλασιν λαμβάνοντος, Τίτος τὸ μὲν ἡττώμενον ἀπογνούς, πρὸς δὲ θάτερον ὀξέως παρελάσας, προσέβαλε τοῖς Μακεδόσι, συστῆναι μὲν εἰς φάλαγγα καὶ πυκνῶσαι τὴν τάξιν εἰς βάθος, ἥπερ ἦν ἀλκὴ τῆς ἐκείνων δυνάμεως, κωλυομένοις διὰ τὴν ἀνωμαλίαν καὶ τραχύτητα τῶν χωρίων, πρὸς δὲ τὸ κατ' ἄνδρα συμπλέκεσθαι βαρεῖ καὶ (6) δυσέργῳ χρωμένοις ὁπλισμῷ. ζῴῳ γὰρ φάλαγξ ἔοικεν ἀμάχῳ τὴν ἰσχύν, ἕως ἕν ἐστι σῶμα καὶ τηρεῖ τὸν συνασπισμὸν ἐν τάξει μιᾷ, διαλυθείσης δὲ καὶ τὴν καθ' ἕνα ῥώμην ἀπόλλυσι τῶν μαχομένων ἕκαστος διά τε τὸν τρόπον τῆς ὁπλίσεως, καὶ ὅτι παντὸς ὅλου τοῖς παρ' ἀλλήλων μέρεσι μᾶλλον δι' αὑτὸν ἰσχύει. τραπομένων δὲ τούτων, οἱ μὲν ἐδίωκον τοὺς φεύγοντας, οἱ δὲ τοὺς μαχομένους τῶν Μακεδόνων παρεκδραμόντες ἐκ πλαγίων ἔκτεινον, ὥστε ταχὺ καὶ τοὺς νικῶντας περισπᾶσθαι καὶ (8) φεύγειν τὰ ὅπλα καταβάλλοντας. ἔπεσον μὲν οὖν ὀκτακισχιλίων οὐκ ἐλάττους, ἑάλωσαν δὲ περὶ πεντακισχιλίους. (9) τοῦ δὲ τὸν Φίλιππον ἀσφαλῶς ἀπελθεῖν τὴν αἰτίαν ἔλαβον Αἰτωλοί, περὶ ἁρπαγὴν γενόμενοι καὶ πόρθησιν τοῦ χάρακος ἔτι τῶν Ῥωμαίων διωκόντων, ὥστε μηθὲν εὑρεῖν ἐκείνους ἐπανελθόντας. [8] X. Le lendemain, dès le point du jour, après une nuit humide, les nuages s'étant épaissis en brouillard, toute la plaine fut couverte d'une sombre obscurité; dès que le jour eut paru, le brouillard tomba des montagnes, et couvrant tout l'espace qui était entre les deux camps, il en déroba entièrement la vue. Les détachements que les deux armées avaient envoyés pour reconnaître les lieux et s'emparer de quelques postes, s'étant bientôt rencontrés, s'attaquèrent près de Cynocéphales, nom qu'on a donné à de petites éminences terminées en pointe placées les unes devant les autres, et qui ressemblent assez à des têtes de chien. Les événements de cette escarmouche variant beaucoup, comme il était naturel dans des lieux difficiles, chaque parti fuyait et poursuivait à son tour; et des deux camps on envoyait continuellement du secours à ceux qui étaient pressés et qui reculaient : bientôt l'air en s'éclaircissant ayant laissé voir aux deux généraux ce qui se passait, ils en vinrent aux mains avec toutes leurs forces. Philippe, qui, avec la phalange de son aile droite, fondait de ses hauteurs sur les ennemis, fit plier les Romains, qui ne purent soutenir le poids de ce front de bataille, couvert de boucliers serrés l'un contre l'autre, et tout hérissé de piques. Mais, à son aile gauche, les rangs se trouvaient rompus et séparés par les enfoncements que formaient ces éminences. Flamininus, qui s'en aperçut, laissa son aile gauche qui était déjà vaincue; et passant avec rapidité à son aile doite, il tombe vivement sur les Macédoniens, que l'inégalité et les coupures du terrain empêchaient de conserver leur forme de phalange, et de donner à leurs rangs cette profondeur qui faisait toute leur force. D'un autre côté, embarrassés par la pesanteur de leurs armes, ils agissaient difficilement, et avaient de la peine à combattre d'homme à homme; car cette phalange, tant qu'elle ne fait qu'un seul corps, qu'elle conserve ses rangs serrés et ses boucliers joints, ressemble à un animal d'une force indomptable. Mais vient-elle à se rompre, chaque combattant perd sa force individuelle, soit par le poids de son armure, soit parce qu'il tirait des différentes parties de ce tout, qui se soutenaient mutuellement, plus de vigueur que de lui-même. XI. L'aile gauche des ennemis étant ainsi mise en fuite, une partie des Romains s'attache à sa poursuite; les autres courant sur l'aile droite qui combattait encore la chargent en flanc, et en font un grand carnage. Bientôt cette aile, déjà victorieuse, est enfoncée, et prend la fuite en jetant ses armes. Il n'y eut pas moins de huit mille Macédoniens tués à cette bataille, et environ cinq mille prisonniers. Les Étoliens furent accusés d'avoir laisse échapper Philippe, parce qu'ils s'arrêtèrent à piller son camp, pendant que les Romains étaient à sa poursuite : en sorte qu'à leur retour ceux-ci ne trouvèrent plus rien;


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Dernière mise à jour : 23/08/2007