| [6]  Τὰ μὲν οὖν ἄλλα προσεχώρει καθ' ἡσυχίαν αὐτῷ, τὴν δὲ 
Βοιωτίαν ἀπολέμως ἐπιπορευομένῳ Θηβαίων ἀπήντησαν οἱ 
πρῶτοι, φρονοῦντες μὲν τὰ τοῦ Μακεδόνος διὰ Βραχύλλην, 
ἀσπαζόμενοι δὲ καὶ τιμῶντες τὸν Τίτον, (2) ὡς φιλίας πρὸς 
ἀμφοτέρους ὑπαρχούσης. ὁ δ' ἐντυχὼν αὐτοῖς φιλανθρώπως 
καὶ δεξιωσάμενος, προῆγεν ἡσυχῇ καθ' ὁδόν, τὰ μὲν ἐρωτῶν 
καὶ πυνθανόμενος, τὰ δὲ διηγούμενος καὶ παράγων ἐπίτηδες, 
ἄχρι τοὺς στρα(3)τιώτας ἀναλαβεῖν ἐκ τῆς πορείας. οὕτω δὲ 
προάγων συνεισῆλθε τοῖς Θηβαίοις εἰς τὴν πόλιν, οὐ πάνυ μὲν 
ἡδομένοις, ὀκνοῦσι δὲ κωλύειν, ἐπεὶ στρατιῶται γε μέτριοι τὸ 
πλῆθος εἵποντο. καὶ μέντοι παρελθὼν ὁ Τίτος ὡς οὐκ ἔχων τὴν 
πόλιν ἔπειθεν ἑλέσθαι τὰ Ῥωμαίων, Ἀττάλου τοῦ βασιλέως 
συναγορεύοντος αὐτῷ καὶ συνεξορμῶντος τοὺς Θηβαίους. 
ἀλλ' Ἄτταλος μὲν ὡς ἔοικε τοῦ γήρως προθυμότερον ἑαυτὸν τῷ 
Τίτῳ ῥήτορα παρασχεῖν φιλοτιμούμενος, ἐν αὐτῷ τῷ λέγειν 
προσπεσόντος ἰλίγγου τινὸς ἢ ῥεύματος, ἄφνω τὴν αἴσθησιν 
ἐπιληφθεὶς ἔπεσε, καὶ μετ' οὐ πολὺ ταῖς ναυσὶν εἰς Ἀσίαν 
ἀποκομισθεὶς ἐτελεύτησεν· οἱ δὲ Βοιωτοὶ προσεχώρησαν τοῖς 
Ῥωμαίοις.
 | [6] VIII. Comme il traversait la Béotie sans y commettre aucune hostilité, les premiers 
d'entre les  Thébains sortirent à sa rencontre : ils tenaient  pour Philippe, à cause de 
Brachullelis; mais,  pleins de respect et d'estime pour Flamininus, ils  désiraient de se 
conserver l'amitié des deux partis. Il les reçut avec beaucoup d'humanité, les  
embrassa, et poursuivit tranquillement son chemin  avec eux, leur faisant plusieurs 
questions, leur  racontant lui-même différentes choses; et donna  ainsi à ses soldats, 
qui étaient restés derrière,  le temps de le joindre. En avançant toujours,  il arrive 
aux portes de la ville, et y entre avec les  Thébains, qui ne l'y voyaient pas avec 
plaisir;  mais qui n'osèrent résister, parce qu'il avait une  escorte nombreuse. Quand il 
fut dans Thèbes, il assembla le conseil; et comme s'il n'eût pas eu la  ville en son 
pouvoir, il les engagea à se déclarer  pour les Romains. Il était secondé par le roi 
Attalus, qui, de son côté, pressait vivement les Thébains de le faire. Mais comme ce 
prince, pour  étaler sans doute son éloquence devant Flamininus, parlait pour lui 
avec plus de véhémence qu'il  ne convenait à son âge; tout à coup, au milieu de  son 
discours, il fut pris d'un étourdissement, ou  d'une fonte d'humeurs qui lui ôta la 
parole et le  sentiment. Il tomba à la renverse, et peu de jours  après il fut transporté 
par mer en Asie, où il mourut. Les peuples de Béotie embrassèrent le parti  des 
Romains.
 |