HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Flamininus

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4] Ἦσαν μὲν οὖν οἱ τὸν Τίτον ἄγειν κύκλῳ διὰ τῆς Δασσαρήτιδος κατὰ Λύγκον εὔπορον ὁδὸν καὶ ῥᾳδίαν ἐπιχειροῦντες. δὲ δεδοικώς, μὴ πόρρω θαλάττης ἐμβαλὼν ἑαυτὸν εἰς τόπους γλίσχρους καὶ σπειρομένους πονηρῶς τοῦ Φιλίππου φυγομαχοῦντος ἀπορήσῃ σιτίων, καὶ πάλιν ἄπρακτος ὥσπερ πρὸ αὐτοῦ στρατηγὸς ἀναχωρεῖν ἀναγκασθῇ πρὸς τὴν θάλασσαν, ἔγνω προσβαλὼν ἀνὰ κράτος διὰ τῶν ἄκρων βιάσασθαι τὴν πάροδον. (3) ἐπεὶ δὲ τὰ ὄρη τοῦ Φιλίππου τῇ φάλαγγι κατέχοντος, ἐκ τῶν πλαγίων πανταχόθεν ἐπὶ τοὺς Ῥωμαίους ἀκοντίων καὶ τοξευμάτων φερομένων, πληγαὶ μὲν ἐγίνοντο καὶ ἀγῶνες ὀξεῖς, καὶ νεκροὶ παρ' ἀμφοτέρων ἔπιπτον, οὐδὲν (4) δὲ τοῦ πολέμου πέρας ἐφαίνετο, προσῆλθον ἄνθρωποι τῶν αὐτόθι νεμόντων, φράζοντές τινα κύκλωσιν ἀμελουμένην ὑπὸ τῶν πολεμίων, τὸν στρατὸν ἄξειν ὑπισχνοῦντο καὶ καταστήσειν μάλιστα τριταῖον ἐπὶ τῶν (5) ἄκρων. γνώστην δὲ τῆς πίστεως παρείχοντο καὶ βεβαιωτὴν Χάροπα τὸν Μαχάτα, πρωτεύοντα μὲν Ἠπειρωτῶν, εὔνουν δὲ Ῥωμαίοις ὄντα καὶ κρύφα φόβῳ τοῦ Φιλίππου (6) συναγωνιζόμενον. πιστεύσας Τίτος ἐκπέμπει χιλίαρχον ἕνα πεζοὺς ἔχοντα τετρακισχιλίους καὶ ἱππεῖς (7) τριακοσίους· ἡγοῦντο δ' οἱ νομεῖς ἐκεῖνοι δεδεμένοι. καὶ τὰς μὲν ἡμέρας ἀνεπαύοντο, κοίλους προβαλλόμενοι καὶ ὑλώδεις τόπους, ὥδευον δὲ νύκτωρ πρὸς τὴν σελήνην· (8) καὶ γὰρ ἦν διχόμηνος. δὲ Τίτος τούτους ἀποστείλας, τὰς μὲν ἄλλας ἡμέρας διανέπαυε τὸν στρατόν, ὅσα μὴ (9) περισπᾶν τοῖς ἀκροβολισμοῖς τοὺς πολεμίους· καθ' ἣν δ' ἔμελλον ὑπερφανήσεσθαι τῶν ἄκρων οἱ περιϊόντες, ἅμ' ἡμέρᾳ πᾶν μὲν βαρὺ πᾶν δὲ γυμνητικὸν ὅπλον ἐκίνει, (10) καὶ τριχῇ νείμας τὴν δύναμιν, αὐτὸς μὲν εἰς <τὸ> στενώτατον παρὰ τὸ ῥεῖθρον ὀρθίας ἀνῆγε τὰς σπείρας, βαλλόμενος ὑπὸ τῶν Μακεδόνων καὶ συμπλεκόμενος τοῖς ἀπαντῶσι περὶ τὰς δυσχωρίας, τῶν δ' ἄλλων ἑκατέρωθεν ἅμα πειρωμένων ἁμιλλᾶσθαι, καὶ ταῖς τραχύτησιν (11) ἐμφυομένων προθύμως, θ' ἥλιος ἀνέσχε, καὶ καπνὸς οὐ βέβαιος, ἀλλ' οἷον ὄρειος ὁμίχλη πόρρωθεν ἀνατέλλων καὶ διαφαινόμενος, τοὺς μὲν πολεμίους ἐλάνθανε (κατὰ νώτου γὰρ ἦν αὐτοῖς, ἤδη τῶν ἄκρων ἐχομένων), οἱ δὲ Ῥωμαῖοι δόξαν ἔσχον ἀμφίβολον, ἐν ἀγῶνι καὶ πόνῳ τὴν (12) ἐλπίδα πρὸς τὸ βουλόμενον λαμβάνοντες. ἐπεὶ δὲ μᾶλλον αὐξανόμενος καὶ διαμελαίνων τὸν ἀέρα καὶ πολὺς ἄνω χωρῶν ἐδηλοῦτο πυρσὸς εἶναι φίλιος, οἱ μὲν ἀλαλάξαντες ἐπέβαινον ἐρρωμένως καὶ συνέστελλον εἰς τὰ τραχύτατα τοὺς πολεμίους, οἱ δ' ὄπισθεν ἀπὸ τῶν ἄκρων ἀντηλάλαξαν. [4] IV. On conseillait à Flamininus de faire un long circuit par la Dassarétide, près de la ville de Lyneus, où il trouverait un chemin large et facile. Mais il craignit que, s'il s'éloignait de la mer pour se jeter dans un pays maigre et mal cultivé, et que Philippe évitât toujours de combattre, les vivres ne vinssent à marquer aux Romains; et qu'après être resté longtemps sans rien faire, comme son prédécesseur, il ne se vît obligé de regagner la mer : il résolut donc de prendre par le haut des montagnes, et d'en forcer le passage à quelque prix que ce fût. Elles étaient occupées par les troupes de Philippe, qui des deux côtés faisaient pleuvoir sur les Romains une grêle de flèches et de traits. Il se livra plusieurs combats où de part et d'autre il y avait beaucoup de morts et de blessés, et qui ne décidaient rien. Enfin des bergers, qui faisaient paître leurs troupeaux sur ces montagnes, vinrent dire à Flamininus qu'ils connaissaient un détour que les ennemis avaient négligé de garder par lequel ils lui promettaient de faire passer sor armée, et de le conduire au plus tard en trois jours sur le sommet des montagnes. Ils lui donnèrent pour garant de leurs promesses Charops, fils de Machatas, le plus distingué des Épirotes, qui était fort attaché aux Romains, mais qui ne les favorisait que sécrètement, parce qu'il craignait Philippe. Sur cette garantie, Flamininus envoie un de ses tribuns avec quatre mille hommes d'infanterie et trois cents chevaux. Les bergers, chargés de fers, conduisaient les troupes, qui le jour se tenaient cachées dans des endroits creux, couverts par des bois, et la nuit marchaient au clair de la lune qui était alors dans son plein. V. Flamininus, depuis leur départ, tenait son armée tranquille, se bornant à engager de temps en temps quelques escarmouches, afin d'occuper l'ennemi. Mais dès le matin du jour que le détachement qu'il avait envoyé devait se montrer sur les hauteurs, il mit en mouvement toute son armée, la divisa en trois corps; et, se plaçant lui-même au centre, il la conduisit le long du fleuve par le sentier le plus étroit, lui fit gravir la montagne; et toujours assailli par les traits des ennemis, qui lui disputaient le passage, il en venait souvent aux mains avec eux au milieu des rochers. Les deux autres corps, qui marchaient sur les côtés, faisaient à l'envi des efforts extraordinaires, et montraient la plus vive ardeur pour franchir ces hauteurs escarpées, lorsque le soleil, en se levant, laisse apercevoir au loin une fumée, peu apparente d'abord, et semblable à ces brouillards qui se forment sur les montagnes. Les ennemis ne pouvaient la voir, parce que, causée par les troupes qui gagnaient déjà les hauteurs, elle s'élevait derrière eux. Les Romains, fatigués du combat et des difficultés de leur marelle, quoique encore incertains de la vraie cause de cette fumée, espérèrent que c'était ce qu'ils désiraient. Mais quand ils l'eurent vue s'épaissir au point d'obscurcir l'air, et s'élever en gros tourbillons, ils ne doutèrent plus que ce ne fussent des feux amis. Alors, redoublant d'efforts, ils se jettent sur les Macédoniens avec de grands cris, et les poussent dans les endroits les plus difficiles. Les Romains qui étaient parvenus au sommet des montagnes, derrière les ennemis, répondent à leurs cris;


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Dernière mise à jour : 23/08/2007