[3] Πυνθανόμενος δ' ὁ Τίτος τοὺς πρὸ ἑαυτοῦ στρατηγούς,
τοῦτο μὲν Σουλπίκιον, τοῦτο δὲ Πόπλιον <Οὐίλλιον> ὀψὲ τῆς
ὥρας ἐμβαλόντας εἰς Μακεδονίαν, καὶ τοῦ πολέμου βραδέως
ἁψαμένους κατατετρῖφθαι τοπομαχοῦντας καὶ
διαπληκτιζομένους ἀκροβολισμοῖς ὑπὲρ ὁδῶν καὶ (2)
σιτολογίας πρὸς τὸν Φίλιππον, οὐκ ᾤετο δεῖν, ὥσπερ ἐκεῖνοι
καταναλώσαντες οἴκοι τὸν ἐνιαυτὸν ἐν τιμαῖς καὶ πολιτείαις
ὕστερον ἐξώρμησαν ἐπὶ τὰς στρατείας, οὕτως καὶ αὐτὸς (ἐν
τιμαῖς καὶ πολιτείαις) ἐνιαυτὸν ἐπικερδᾶναι (3) τῇ ἀρχῇ, τὸν
μὲν ὑπατεύσας, τῷ δὲ πολεμήσας, ἀλλ' ὁμοῦ φιλοτιμούμενος
ἐνεργὸν τῷ πολέμῳ τὴν ἀρχὴν παρασχεῖν, τὰς μὲν ἐν τῇ πόλει
τιμὰς καὶ προεδρίας ἀφῆκεν, αἰτησάμενος δὲ παρὰ τῆς βουλῆς
τὸν ἀδελφὸν αὑτῷ Λεύκιον ἄρχοντα νεῶν συστρατεύειν, καὶ
τῶν μετὰ Σκιπίωνος ἐν Ἰβηρίᾳ μὲν Ἀσδρούβαν, ἐν Λιβύῃ δ'
Ἀννίβαν αὐτὸν καταμεμαχημένων τοὺς ἀκμάζοντας ἔτι καὶ
προθύμους ἀναλαβὼν ὥσπερ στόμωμα, τρισχιλίους
γενομένους, εἰς τὴν Ἤπειρον ἀσφαλῶς διεπέρασε. καὶ τὸν
Πόπλιον εὑρὼν μετὰ τῆς δυνάμεως ἀντιστρατοπεδεύοντα τῷ
Φιλίππῳ, τὰς περὶ τὸν Ἄψον ποταμὸν ἐμβολὰς καὶ τὰ Στενὰ
φυλάττοντι πολὺν ἤδη χρόνον, οὐδὲν δὲ περαίνοντα διὰ τὴν
ὀχυρότητα τῶν χωρίων, παρέλαβε τὸ στράτευμα, καὶ τὸν
Πόπλιον ἀποπέμψας κατεσκέπτετο τοὺς (5) τόπους. εἰσὶ δ'
ὀχυροὶ μὲν οὐχ ἧττον τῶν περὶ τὰ Τέμπη, κάλλη δὲ δένδρων ὡς
ἐκεῖνοι καὶ χλωρότητας ὕλης καὶ (6) διατριβὰς καὶ λειμῶνας
ἡδεῖς οὐκ ἔχουσιν· ὀρῶν δὲ μεγάλων καὶ ὑψηλῶν, ἑκατέρωθεν
εἰς μίαν φάραγγα μεγίστην καὶ βαθεῖαν συμφερομένων,
διεκπίπτων ὁ Ἄψος καὶ σχῆμα καὶ τάχος ἐξομοιοῦται πρὸς τὸν
Πηνειόν, τὴν μὲν ἄλλην ἅπασαν ἀποκρύπτων ὑπώρειαν,
ἐκτομὴν δὲ κρημνώδη καὶ στενὴν παρὰ τὸ ῥεῖθρον ἀπολείπων
ἀτραπόν, οὐδ' ἄλλως ῥᾳδίαν στρατεύματι διελθεῖν, εἰ δὲ καὶ
φυλάττοιτο, παντελῶς ἄπορον.
| [3] III. Flamininus, qui savait que les généraux chargés avant lui de cette guerre,
Sulpicius et Publius, ne s'étaient rendus que fort tard en Macédoine, et que, traînant la
guerre en longueur, ils avaient consumé leurs forces en combats de postes, en
escarmouches pour forcer un passage ou enlever un convoi, ne voulut pas, comme
eux, passer l'année de son consulat à Rome, occupé à traiter les affaires, à jouir des
honneurs de sa charge, pour ne se rendre à son armée que dans l'arrière-saison; il ne
chercha pas à gagner une année, outre celle de son consulat, en passant la première
à gouverner dans Rome, et l'autre à faire la guerre. N'ayant d'autre ambition que
d'employer à l'expédition de Macédoine l'année entière de son consulat, il renonça
aux honneurs et aux distinctions que sa charge lui aurait procurés à Rome. Il
demanda au sénat d'avoir avec lui son frère Lucius pour commander la flotte, et de
prendre parmi les soldats qui, sous les ordres de Scipion, avaient défait Asdrubal en
Espagne et Annibal en Afrique, trois mille hommes qui, encore en état de servir et
très disposés à le suivre, feraient la principale force de son armée; il s'embarqua avec
ces troupes, et arriva heureusement en Épire. Il trouva Publius campé en présence de
Philippe, qui depuis longtemps gardait les défilés qui sont le long de l'Apsus,
tandis que le général romain restait sans rien faire, arrêté par la difficulté des lieux.
Flamininus prit le commandement de l'armée; et après avoir renvoyé Publius à
Rome, son premier soin fut d'aller reconnaître le pays. Il n'est pas moins fort
d'assiette que celui de Tempé; mais il n'a pas ces bois agréables, ces forêts d'une belle
verdure, ces retraites et ces prairies qui rendent si délicieux les environs de Tempé. II
est formé, à droite et à gauche, d'une longue chaîne de hautes montagnes, dont les
racines forment une vallée large et profonde, au travers de laquelle coule l'Apsus,
qui, par sa forme et par la rapidité de son cours, ressemble au fleuve Pénée. Il couvre
de ses eaux tout l'espace situé entre les pieds des montagnes, excepté un chemin
étroit taillé dans le roc, et si escarpé, qu'une armée y passerait difficilement, quand
même il ne serait pas gardé; et pour peu qu'il fût défendu, il deviendrait impraticable.
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