[2] Τοῦτο δ' αὐτὸν ἐπῆρε μάλιστα τὰς διὰ μέσου καὶ
συνήθεις τοῖς νέοις ἀρχὰς ὑπερβάντα, δημαρχίαν καὶ
στρατηγίαν καὶ ἀγορανομίαν, εὐθὺς αὑτὸν ὑπατείας ἀξιοῦν,
καὶ κατῄει, τοὺς ἀπὸ τῶν κληρουχιῶν ἔχων προθύμους. τῶν
δὲ περὶ Φούλβιον καὶ Μάνιον δημάρχων ἐνισταμένων, καὶ
δεινὸν εἶναι λεγόντων ἄνδρα νέον εἰς τὴν μεγίστην ἀρχὴν
εἰσβιάζεσθαι παρὰ τοὺς νόμους, οἷον ἀτέλεστον ἔτι τῶν
πρώτων ἱερῶν καὶ μυστηρίων τῆς πολιτείας, ἡ μὲν σύγκλητος
ἀπέδωκε τῷ δήμῳ τὴν ψῆφον, ὁ δὲ δῆμος ἀπέδειξεν αὐτὸν
ὕπατον μετὰ Σέξτου Αἰλίου, καίπερ οὔπω τριάκοντ' ἔτη γεγονότα.
(3) Κλήρῳ δὲ λαγχάνει τὸν πρὸς Φίλιππον καὶ Μακεδόνας
πόλεμον, εὐτυχίᾳ τινὶ τῶν Ῥωμαίων συλλαχὼν πράγμασι καὶ
ἀνθρώποις οὐ πάντα πολέμῳ καὶ βίᾳ χρωμένου δεομένοις
ἄρχοντος, ἀλλὰ πειθοῖ καὶ ὁμιλίᾳ μᾶλλον (4) ἁλωσίμοις.
Φιλίππῳ γὰρ ἦν στόμωμα μὲν εἰς μάχην ἀποχρῶν ἡ
Μακεδόνων ἀρχή, ῥώμη δὲ πολέμου τριβὴν ἔχοντος καὶ
χορηγία καὶ καταφυγὴ καὶ ὄργανον ὅλως τῆς φάλαγγος ἡ τῶν
Ἑλλήνων δύναμις, ὧν μὴ διαλυθέντων ἀπὸ τοῦ Φιλίππου μιᾶς
μάχης οὐκ <ἂν> ἦν ἔργον ὁ πρὸς (5) αὐτὸν πόλεμος. ἡ δ' Ἑλλὰς
οὔπω πολλὰ συνενηνεγμένη Ῥωμαίοις, ἀλλὰ τότε πρῶτον
ἐπιμειγνυμένη ταῖς πράξεσιν, εἰ μὴ φύσει τε χρηστὸς ἦν ὁ
ἄρχων καὶ λόγῳ μᾶλλον ἢ πολέμῳ χρώμενος, ἐντυγχάνοντί τε
προσῆν πιθανότης καὶ πρᾳότης ἐντυγχανομένῳ καὶ τόνος
πλεῖστος ὑπὲρ τῶν δικαίων, οὐκ ἂν οὕτως ῥᾳδίως ἀντὶ τῶν
συνήθων ἀλλόφυλον ἀρχὴν ἠγάπησε. ταῦτα μὲν οὖν ἐπὶ τῶν
πράξεων αὐτοῦ δηλοῦται.
| [2] II. Ce choix lui inspira une telle confiance, que, sans avoir passé par les autres charges
que les jeunes gens avaient coutume d'exercer,
comme le tribunat, la préture et l'édilité, il aspira tout de suite au consulat.
Mais les tribuns du peuple Fulvius et Manlius s'opposèrent à son élection,
en représentant qu'il serait d'un dangereux exemple qu'un jeune homme, qui n'était
pas encore initié aux premiers mystères du gouvernement, fit violence aux lois,
pour emporter de force la première magistrature. Le sénat renvoya la décision de
l'affaire aux suffrages du peuple, qui le nomma consul avec Sextus Élius, quoiqu'il
n'eût pas encore atteint sa trentième année. La guerre contre Philippe et les
Macédoniens lui échut par le sort; et ce fut pour les Romains une faveur de la
fortune, que les affaires dont il se trouvait chargé, et les ennemis qu'il avait à
combattre, demandassent un général qui voulût moins subjuguer par les armes et
par la force, que gagner par la douceur et la persuasion. Philippe avait dans son
royaume de Macédoine assez de troupes pour suffire à quelques combats; mais dans
une guerre de longue durée, c'était la Grèce qui faisait toute sa force : c'était d'elle
qu'il tirait l'argent, les vivres, et les provisions de son armée; c'était elle enfin qui lui
ouvrait une retraite assurée : et tant qu'on ne l'aurait pas détachée de Philippe, cette
guerre ne pouvait pas être l'affaire d'une seule bataille. La Grèce n'avait pas encore
de grandes relations avec les Romains; elle commençait seulement à avoir avec eux
des rapports d'affaires; et si leur général n'eût pas été un hormne d'un naturel doux,
qui préférât les voies de conciliation à celles de la violence, qui sût écouter avec
affabilité et persuader par la confiance ceux qui traitaient avec lui, qui cependant se
montrât toujours rigide observateur de la justice, la Grèce n'aurait pas si facilement
secoué un joug qu'elle portait depuis longtemps, pour embrasser une domination
étrangère. C'est ce qu'on va voir plus clairement dans le récit de ses actions.
|