| [1]  Ὃν δὲ παραβάλλομεν αὐτῷ, Τίτος Κοΐντιος Φλαμινῖνος, 
ἰδέαν μὲν ὁποῖος ἦν πάρεστι θεάσασθαι τοῖς βουλομένοις ἀπὸ 
τῆς ἐν Ῥώμῃ χαλκῆς εἰκόνος, ἣ κεῖται παρὰ τὸν μέγαν 
Ἀπόλλωνα τὸν ἐκ Καρχηδόνος ἀντικρὺ τοῦ ἱπποδρόμου, 
γράμμασιν Ἑλληνικοῖς ἐπιγεγραμμένη· (2) τὸ δ' ἦθος ὀξὺς 
λέγεται γενέσθαι καὶ πρὸς ὀργὴν καὶ πρὸς χάριν, οὐ μὴν 
ὁμοίως, ἀλλ' ἐλαφρὸς μὲν ἐν τῷ κολάζειν καὶ οὐκ ἐπίμονος, 
πρὸς δὲ τὰς χάριτας τελεσιουργός, καὶ τοῖς εὐεργετηθεῖσι διὰ 
παντὸς ὥσπερ εὐεργέταις εὔνους, καὶ πρόθυμος ὡς κάλλιστα 
τῶν κτημάτων τοὺς (3) εὖ πεπονθότας ὑπ' αὐτοῦ περιέπειν ἀεὶ 
καὶ σῴζειν. φιλοτιμότατος δὲ καὶ φιλοδοξότατος ὤν, ἐβούλετο 
τῶν ἀρίστων καὶ μεγίστων πράξεων αὐτουργὸς εἶναι, καὶ τοῖς 
δεομένοις εὖ παθεῖν μᾶλλον ἢ τοῖς εὖ ποιῆσαι δυναμένοις 
ἔχαιρε, τοὺς μὲν ὥσπερ ὕλην τῆς ἀρετῆς, τοὺς δ' (ὥσπερ) 
ἀντιπάλους πρὸς δόξαν ἡγούμενος.
(4) Παιδευθεὶς δὲ παιδείαν τὴν διὰ τῶν ἐθῶν τῶν 
στρατιωτικῶν, πολλοὺς τότε καὶ μεγάλους τῆς Ῥώμης 
ἀγωνιζομένης ἀγῶνας, καὶ τῶν νέων εὐθὺς ἐξ ἀρχῆς ἐν τῷ 
στρατεύεσθαι στρατηγεῖν διδασκομένων, πρῶτον μὲν ἐν τῷ 
πρὸς Ἀννίβαν πολέμῳ χιλίαρχος ὑπατεύοντι Μαρκέλλῳ 
συνεστρατεύσατο. καὶ Μάρκελλος μὲν ἐνέδρᾳ περιπεσὼν 
ἐτελεύτησε, Τίτος δὲ τῆς περὶ Τάραντα χώρας καὶ Τάραντος 
αὐτοῦ τὸ δεύτερον ἡλωκότος ἔπαρχος ἀποδειχθείς, 
εὐδοκίμησεν οὐχ ἧττον ἐπὶ τοῖς δικαίοις ἢ κατὰ (6) τὴν 
στρατείαν. διὸ καὶ πεμπομένων ἀποίκων εἰς δύο πόλεις, 
Νάρνειάν τε καὶ Κῶνσαν, ἄρχων ᾑρέθη καὶ οἰκιστής.
 | [1] I. C'est Titus Quintius Flamininus que nous mettons en parallèle 
avec Philopémen. Ceux qui seront curieux de connaître sa figure peuvent voir sa  
statue de bronze à Rome, auprès du grand Apollon, qui fut apportée de Carthage; 
elle est placée  vis-à-vis du cirque, et on y lit une inscription  grecque. Quant à son 
caractère, il était, dit-on, aussi prompt à s'irriter qu'à rendre service;  avec cette 
différence que sa colère n'était pas durable, et qu'il punissait légèrement; au lieu que,  
ne laissant rien à désirer dans ses bienfaits, il  conservait pour ceux qu'il avait obligés 
autant  d'affection et de zèle que s'ils eussent été ses  bienfaiteurs : sa plus grande 
richesse était, disait-il, de pouvoir cultiver les personnes à qui il avait  rendu service. 
Plein d'ambition et brûlant du désir d'acquérir de la gloire, il voulait exécuter  seul 
ses plus grandes et ses plus belles entreprises; il préférait la société de ceux qui 
avaient  besoin de son secours à celle des personnes qui pouvaient l'obliger; il voyait 
dans les premiers l'occasion d'exercer sa vertu, et dans les autres des rivaux de sa 
gloire. Il fut élevé dans la profession  des armes; car Rome ayant alors plusieurs 
guerres  importantes à soutenir, tous les jeunes gens, dès  qu'ils étaient en âge de 
servir, allaient dans les  armées apprendre à commander. Flamininus fit  donc ses 
premières armes, comme tribun des  soldats, sous le consul Marcellus, qui faisait la  
guerre contre Annibal. Après que Marcellus eut  péri dans une embuscade, 
Flamininus fut nommé  gouverneur du Tarentin et de la ville de Tarente,  qui venait 
d'être prise par les Romains pour la seconde fois. Il s'y fit autant estimer par sa justice  
que par sa valeur, et mérita d'être nommé chef des  colonies qui furent envoyées dans 
les villes de  Narnia et de Cossa. 
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