| [18] Μετὰ δὲ τὰς Ἑλληνικὰς πράξεις καὶ τὸν Ἀντιοχικὸν 
πόλεμον ἀπεδείχθη τιμητής, ἥτις ἐστὶν ἀρχὴ μεγίστη καὶ 
τρόπον τινὰ τῆς πολιτείας ἐπιτελείωσις, (2) καὶ συνῆρχε μὲν 
αὐτῷ <Μάρκελλος> Μαρκέλλου τοῦ πεντάκις ὑπατεύσαντος 
υἱός, ἐξέβαλον δὲ τῆς βουλῆς τῶν οὐκ ἄγαν ἐπιφανῶν 
τέσσαρας, προσεδέξαντο δὲ πολίτας ἀπογραφομένους πάντας 
ὅσοι γονέων ἐλευθέρων ἦσαν, ἀναγκασθέντες ὑπὸ τοῦ 
δημάρχου Τερεντίου Κουλέωνος, ὃς ἐπηρεάζων τοῖς 
ἀριστοκρατικοῖς ἔπεισε τὸν δῆμον ταῦτα ψηφίσασθαι.
(3) Τῶν δὲ γνωριμωτάτων κατ' αὐτὸν ἀνδρῶν καὶ μεγίστων 
ἐν τῇ πόλει διαφερομένων πρὸς ἀλλήλους, Ἀφρικανοῦ 
Σκιπίωνος καὶ Μάρκου Κάτωνος, τὸν μὲν προέγραψε τῆς 
βουλῆς, ὡς ἄριστον ἄνδρα καὶ πρῶτον, Κάτωνι δ' εἰς ἔχθραν 
ἦλθε συμφορᾷ τοιαύτῃ χρησάμενος. (4) ἀδελφὸς ἦν Τίτῳ 
Λεύκιος Φλαμινῖνος, οὔτε τὰ ἄλλα προσεοικὼς ἐκείνῳ τὴν 
φύσιν, ἔν τε ταῖς ἡδοναῖς ἀνελεύθερος δεινῶς καὶ 
ὀλιγωρότατος τοῦ πρέποντος. τούτῳ συνῆν μειρακίσκος 
ἐρώμενος, ὃν καὶ στρατιᾶς ἄρχων ἐπήγετο, καὶ διέπων 
ἐπαρχίαν εἶχεν ἀεὶ περὶ αὑτόν. ἐν οὖν πότῳ τινὶ θρυπτόμενος 
πρὸς τὸν Λεύκιον, οὕτως ἔφη σφόδρα φιλεῖν αὐτόν, ὥστε θέαν 
μονομάχων ἀπολιπεῖν, οὔπω γεγονὼς ἀνθρώπου φονευομένου 
θεατής, τὸ πρὸς (7) ἐκεῖνον ἡδὺ τοῦ πρὸς αὑτὸν ἐν πλείονι λόγῳ 
θέμενος. ὁ δὲ Λεύκιος ἡσθείς, "οὐδὲν" ἔφη "δεινόν· ἰάσομαι γὰρ 
ἐγώ σου τὴν ἐπιθυμίαν," καὶ κελεύσας ἕνα τῶν καταδίκων ἐκ 
τοῦ δεσμωτηρίου προαχθῆναι, καὶ τὸν ὑπηρέτην 
μεταπεμψάμενος, ἐν τῷ συμποσίῳ προσέταξεν ἀποκόψαι τοῦ 
(8) ἀνθρώπου τὸν τράχηλον. Οὐαλέριος δ' Ἀντίας οὐκ ἐρωμένῳ 
φησίν, ἀλλ' ἐρωμένῃ τοῦτο χαρίσασθαι τὸν (9) Λεύκιον. ὁ δὲ 
Λίβιος ἐν λόγῳ Κάτωνος αὐτοῦ γεγράφθαι φησίν, ὡς Γαλάτην 
αὐτόμολον ἐλθόντα μετὰ παίδων καὶ γυναικὸς ἐπὶ τὰς θύρας 
δεξάμενος εἰς τὸ συμπόσιον ὁ Λεύκιος ἀπέκτεινεν ἰδίᾳ χειρί, τῷ 
ἐρωμένῳ χαριζόμενος. (10) τοῦτο μὲν οὖν εἰκὸς εἰς δείνωσιν 
εἰρῆσθαι τῆς κατηγορίας ὑπὸ τοῦ Κάτωνος· ὅτι δ' οὐκ 
αὐτόμολος ἦν, ἀλλὰ δεσμώτης ὁ ἀναιρεθεὶς καὶ ἐκ τῶν 
καταδίκων, ἄλλοι τε πολλοὶ καὶ Κικέρων ὁ ῥήτωρ ἐν τῷ περὶ 
γήρως, αὐτῷ Κάτωνι τὴν διήγησιν ἀναθείς, εἴρηκεν.
 | [18] XXV. Après les belles actions qu'il avait faites  en Grèce 
et dans la guerre d'Antiochus, il fut nominé à la censure. C'est, chez les Romains, 
une des  plus grandes charges; elle est en quelque sorte le  comble des honneurs où 
l'on puisse monter dans  cette république. Il eut pour collègue le fils de  ce Marcellus 
qui avait été cinq fois consul. Les deux censeurs chassèrent du sénat quatre sénateurs 
qui n'appartenaient pas à des familles considérables, et ils reçurent au nombre des 
citoyens  tous ceux qui voulurent se faire inscrire, pourvu  qu'ils fussent nés de 
parents libres. Ils y furent  forcés par le tribun du peuple Térentius Culéo,  qui 
voulant mortifier la noblesse, persuada au  peuple d'en faire la loi. Les deux 
personnages les  plus grands et les plus illustres qu'il y eût alors à  Rome, Scipion 
l'Africain et Marcus Caton, étaient  en inimitié ouverte l'un contre l'autre. Flamininus 
nomma Scipion prince du sénat, comme étant  l'homme le plus vertueux et le plus 
distingué de  la république; il se brouilla ensuite ouvertement  avec Caton à 
l'occasion suivante. XXVI. Flamininus avait un frère nommé Lucius Quintius 
Flamininus, qui, ne ressemblant en  rien à son frère, était surtout plongé dans les  
plus infâmes débauches, et foulait aux pieds toute  pudeur; il avait avec lui un jeune 
homme qu'il  aimait éperdument, et qu'il menait toujours à sa  suite, lorsqu'il allait 
faire la guerre ou commander dans une province. Un jour, dans un festin, ce  jeune 
homme, voulant flatter Lucius : « Je vous suis si attaché, lui dit-il, que, pour vous 
suivre,  j'ai laissé un combat de gladiateurs, quoique je  n'aie vu jamais tuer un 
homme; mais j'ai sacrifié ma propre satisfaction au désir de vous plaire.  — Console-toi, 
lui dit Lucius ravi de joie; je  satisferai ton envie. » Aussitôt il ordonne qu'on  
amène de la prison un criminel condamné à mort,  et ayant mandé l'exécuteur, il lui 
fait trancher la  tête. Valérius Antias dit que ce fut pour une jeune  fille, et non pour 
un jeune homme, qu'il eut cette  complaisance barbare. Tite-Live rapporte que Caton, 
dans le discours qu'il fit à ce sujet, dit qu'un  transfuge gaulois s'étant présenté dans 
ce moment  à la porte de Lucius avec sa femme et ses enfants ,  il le fit entrer dans la 
salle du festin; et pour faire  plaisir à ce jeune homme, il le tua de sa main.  Mais 
il est vraisemblable que Caton n'a fait ce récit que pour donner plus de poids à son 
accusation. Car la plupart des écrivains assurent que c'était, non un transfuge, mais 
un prisonnier, de  ceux qui étaient condamnés à mort; et Cicéron,  en particulier, le 
dit dans son Traité de la Vieillesse, où il fait raconter cette histoire par Caton  lui-même. 
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