| [17]  Ἦσαν δὲ καὶ παρὰ τῶν <ἄλλων> Ἑλλήνων τιμαὶ 
πρέπουσαι, καὶ τὸ τὰς τιμὰς ἀληθινὰς ποιοῦν, εὔνοια 
θαυμαστὴ δι' ἐπιείκειαν ἤθους. καὶ γὰρ εἴ τισιν ἐκ 
πραγμάτων ἢ φιλοτιμίας ἕνεκα, καθάπερ Φιλοποίμενι καὶ 
πάλιν Διοφάνει στρατηγοῦντι τῶν Ἀχαιῶν, προσέκρουσεν, οὐκ 
ἦν βαρὺς οὐδ' εἰς ἔργα διατείνων ὁ θυμός, ἀλλ' ἐν λόγῳ (3) 
παρρησίαν τινὰ πολιτικὴν ἔχοντι παυόμενος. πικρὸς μὲν οὖν 
οὐδενί, πολλοῖς δ' ὀξὺς ἐδόκει καὶ κοῦφος εἶναι τὴν φύσιν, 
ἄλλως δὲ συγγενέσθαι πάντων ἥδιστος καὶ εἰπεῖν (4) ἐπίχαρις 
μετὰ δεινότητος. Ἀχαιοὺς μὲν γὰρ σφετεριζομένους τὴν 
Ζακυνθίων νῆσον ἀποτρέπων ἔφη κινδυνεύσειν, ἂν ὥσπερ αἱ 
χελῶναι πορρωτέρω τὴν κεφαλὴν τῆς (5) Πελοποννήσου 
προτείνωσι· Φιλίππου δ', ὁπηνίκα περὶ σπονδῶν καὶ εἰρήνης τὸ 
πρῶτον εἰς λόγους συνῄεσαν, εἰπόντος μετὰ πολλῶν ἥκειν 
ἐκεῖνον, αὑτὸν δὲ μόνον, ὑπολαβὼν ὁ Τίτος "αὑτὸν γὰρ" ἔφη 
"μόνον ἐποίησας, ἀπο(6)κτείνας τοὺς φίλους καὶ συγγενεῖς." 
ἐπεὶ δὲ Δεινοκράτης ὁ Μεσσήνιος ἐν Ῥώμῃ παρὰ πότον 
μεθυσθεὶς ὠρχήσατο, λαβὼν ἱμάτιον γυναικεῖον, τῇ δ' ὑστεραίᾳ 
τὸν Τίτον ἠξίου βοηθεῖν αὐτῷ, διανοουμένῳ τὴν Μεσσήνην 
ἀφιστάναι τῶν Ἀχαιῶν, ταῦτα μὲν ἔφη σκέψεσθαι, θαυμάζειν 
δ' ἐκεῖνον, εἰ τηλικαύταις ἐπικεχειρηκὼς πράξεσιν (7) ὀρχεῖσθαι 
δύναται παρὰ πότον καὶ ᾄδειν. πρὸς δὲ τοὺς Ἀχαιούς, τῶν παρ' 
Ἀντιόχου πρέσβεων πλῆθός τε τῆς βασιλικῆς στρατιᾶς 
καταλεγόντων, καὶ καταριθμουμένων πολλὰς προσηγορίας, ὁ 
Τίτος ἔφη, δειπνοῦντος αὐτοῦ παρά τῳ ξένῳ καὶ μεμφομένου τὸ 
πλῆθος τῶν κρεῶν καὶ θαυμάζοντος πόθεν οὕτω ποικίλης 
ἀγορᾶς εὐπόρησεν, εἰπεῖν τὸν ξένον, ὡς ὕεια πάντ' ἐστί, τῇ 
σκευα(8)σίᾳ διαφέροντα καὶ τοῖς ἡδύσμασι· "μὴ τοίνυν" ἔφη 
"μηδ' ὑμεῖς ὦ ἄνδρες Ἀχαιοὶ θαυμάζετε τὴν Ἀντιόχου δύναμιν, 
λογχοφόρους καὶ ξυστοφόρους καὶ πεζεταίρους ἀκούοντες· 
πάντες γὰρ οὗτοι Σύροι εἰσίν, ὁπλαρίοις διαφέροντες."
 | [17] Tous les autres peuples de la Grèce lui rendirent  aussi de grands honneurs : 
honneurs vrais et sincères, dictés par cette affection vive 
qu'inspirait  la douceur de ses moeurs. Quoiqu'il eût eu des démêlés avec quelques 
personnes, soit pour les affaires publiques, soit pour des rivalités d'honneur,  comme 
avec Philopémen, et ensuite avec Diophanes, général des Achéens, il n'était pas 
vindicatif,  et sa colère ne passait jamais jusqu'aux effets; il  l'exhalait dans ces 
discours pleins de franchise,  que permet la discussion des affaires politiques. Il  ne 
montrait pas même d'amertume dans la dispute; seulement, la plupart de ceux qui 
traitaient  avec lui le trouvaient trop prompt et trop léger. XXIV. C'était d'ailleurs 
l'homme le plus doux  dans le commerce de la vie ; sa conversation était  pleine de sel 
et d'agrément. Un jour que les Achéens  voulaient se rendre maîtres de Zacynthe, 
il  leur dit, pour les en détourner, que s'ils mettaient la tête hors du Péloponèse, ils 
courraient  le même danger que les tortues qui mettent la tête  hors de leur écaille. La 
première fois qu'il s'aboucha avec Philippe pour traiter de la paix : « Vous  avez 
mené bien du monde avec vous, lui dit ce prince : et moi je suis venu seul. — C'est 
vous-même, lui répondit Flamininus, qui vous êtes réduit à cette solitude, en faisant 
périr vos amis  et vos parents. » Dinocrate le Messénien,  s'étant enivré à Rome 
dans un repas, dansa déguisé en femme. Le lendemain, il pria Flamininus de 
l'appuyer dans le dessein qu'il avait de  retirer Messène de la ligue des Achéens. "J'y 
penserai, lui dit Flamininus; mais je m'étonne  qu'étant occupé de si grandes affaires, 
vous puissiez danser et chanter dans un festin". Les  ambassadeurs d'Antiochus 
faisaient, devant les  Achéens, l'énumération des troupes nombreuses de  leur roi, et 
les comptaient par leurs différents  noms. Flamininus prenant la parole : « Soupant  
un jour, dit-il, chez un de mes hôtes, je lui fis  des reproches de la quantité de 
viandes qu'il  avait fait servir; et je lui demandai avec surprise comment il avait pu se 
procurer tant de sortes de mets. — Toutes ces viandes me répondit mon hôte, ne sont 
que du porc, et ne  diffèrent que par l'apprêt et l'assaisonnement.  Achéens, que cette 
grande armée d'Antiochus ne  vous étonne pas non plus : ces lanciers , ces piquiers, 
ces fantassins dont on parle tant, ne  sont tous que des Syriens, qui diffèrent 
seulement par leur armure. » 
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