[15] Ἐπεὶ δ' ὁ Ἀντίοχος εἰς τὴν Ἑλλάδα ναυσὶ πολλαῖς καὶ
στρατῷ περαιωθεὶς ἀφίστη τὰς πόλεις καὶ διεστασίαζεν,
Αἰτωλῶν αὐτῷ συνεπιλαμβανομένων, καὶ πάλαι διακειμένων
πρὸς τὸν Ῥωμαίων δῆμον ἐχθρῶς καὶ πολεμικῶς, ὑπόθεσιν τοῦ
πολέμου καὶ πρόφασιν διδόντων ἐλευθεροῦν τοὺς Ἕλληνας,
οὐδὲν δεομένους (ἐλεύθεροι γὰρ ἦσαν), ἀλλ' εὐπρεπεστέρας
αἰτίας ἀπορίᾳ τῷ (2) καλλίστῳ τῶν ὀνομάτων χρῆσθαι
διδασκόντων, (καὶ) σφόδρα δείσαντες οἱ Ῥωμαῖοι τὴν ἀνάτασιν
καὶ δόξαν αὐτοῦ τῆς δυνάμεως, στρατηγὸν μὲν ὕπατον τοῦ
πολέμου Μάνιον Ἀκίλιον κατέπεμψαν, πρεσβευτὴν δὲ Τίτον διὰ
(3) τοὺς Ἕλληνας, ὧν τοὺς μὲν εὐθὺς ὀφθεὶς ἐποίησε
βεβαιοτέρους, τοὺς δ' ἀρχομένους νοσεῖν, ὥσπερ τι σὺν καιρῷ
φάρμακον ἐνδιδοὺς τὴν πρὸς αὑτὸν εὔνοιαν, ἔστησε καὶ (4)
διεκώλυσεν ἐξαμαρτεῖν. ὀλίγοι δ' αὐτὸν ἐξέφυγον, ἤδη
προκατειλημμένοι καὶ διεφθαρμένοι παντάπασιν ὑπὸ τῶν
Αἰτωλῶν, οὓς καίπερ ὀργισθεὶς καὶ παροξυνθεὶς ὅμως (5) μετὰ
τὴν μάχην περιεποίησεν. Ἀντίοχος γὰρ ἡττηθεὶς ἐν
Θερμοπύλαις καὶ φυγὼν εὐθὺς εἰς Ἀσίαν ἀπέπλευσε, Μάνιος δ'
ὁ ὕπατος τοὺς μὲν αὐτὸς ἐπιὼν τῶν Αἰτωλῶν ἐπολιόρκει, τοὺς
δὲ τῷ βασιλεῖ Φιλίππῳ συνεχώρησεν (6) ἐξαιρεῖν. ἀγομένων δὲ
καὶ φερομένων ὑπὸ τοῦ Μακεδόνος τοῦτο μὲν Δολόπων καὶ
Μαγνήτων, τοῦτο δ' Ἀθαμάνων καὶ Ἀπεραντῶν, αὐτοῦ δὲ τοῦ
Μανίου τὴν μὲν Ἡράκλειαν διαπεπορθηκότος, τὴν δὲ
Ναύπακτον Αἰτωλῶν ἐχόντων πολιορκοῦντος, οἰκτίρων τοὺς
Ἕλληνας ὁ Τίτος διέπλευσεν ἐκ Πελοποννήσου πρὸς τὸν
ὕπατον. (7) καὶ πρῶτον μὲν ἐπετίμησεν, εἰ νενικηκὼς αὐτὸς τὰ
ἔπαθλα τοῦ πολέμου Φίλιππον ἐᾷ φέρεσθαι, καὶ τριβόμενος
περὶ μιᾷ πόλει κάθηται δι' ὀργήν, ἔθνη δ' οὐκ ὀλίγα καὶ (8)
βασιλείας Μακεδόνες αἱροῦσιν. ἔπειτα τῶν πολιορκουμένων ὡς
εἶδον αὐτὸν ἀπὸ τοῦ τείχους ἀνακαλούντων καὶ χεῖρας
ὀρεγόντων καὶ δεομένων, τότε μὲν οὐδὲν εἰ(9)πών, ἀλλὰ
στραφεὶς καὶ δακρύσας ἀπῆλθεν· ὕστερον δὲ διαλεχθεὶς τῷ
Μανίῳ καὶ καταπαύσας τὸν θυμὸν αὐτοῦ, διεπράξατο τοῖς
Αἰτωλοῖς ἀνοχὰς δοθῆναι καὶ χρόνον, ἐν ᾧ πρεσβεύσαντες εἰς
Ῥώμην μετρίου τινὸς τυχεῖν ἀξιώσουσι.
| [15] XXI. Quelque temps après, Antiochus étant passé en Grèce avec une grande flotte
et une armée nombreuse, sollicitait les villes à la défection,
et excitait parmi elles des mouvements séditieux. Il était secondé
par les Étoliens, qui, depuis longtemps ennemis des Romains, cherchaient une
occasion de leur déclarer la guerre. Ils en donnaient pour cause le dessein de mettre
en liberté les Grecs, qui n'en avaient nul besoin, puisqu'ils étaient libres; mais, faute
d'un prétexte plus honnête, ils suggéraient à Antiochus de couvrir son injustice du
plus spécieux de tous les motifs. Les Romains, qui craignaient les suites de ces
premiers mouvements et l'opinion qu'on avait des forces d'Antiochus, chargèrent de
cette guerre le consul Manius Acilius, et lui donnèrent pour lieutenant Flamininus,
à cause de son crédit auprès des Grecs. En effet, il eut à peine paru, qu'il
affermit dans le parti des Romains ceux qui leur étaient restés fidèles; et ceux que la
contagion commençait à gagner, il leur apporta à propos, comme un remède
salutaire, le souvenir de l'amitié qu'ils avaient pour lui, et les empêcha de
consommer leur défection. Il ne lui en échappa qu'un petit nombre, que les Étoliens
avaient déjà entièrement gagnés et corrompus. Tout irrité qu'il était contre eux, il les
protégea après la bataille; car Antiochus, ayant été défait aux Thermopyles, prit
sur-le-champ la fuite, et s'embarqua pour l'Asie. Alors le consul Manius, entrant dans le
pays des Étoliens, assiégea lui-même les uns, et abandonna les autres au roi
Philippe. D'un côté, les Dolopes, les Magnésiens, les Athamanes et les Apérantes
étaient fort maltraités par le roi de Macédoine; et de l'autre, Manius, après avoir
saccagé la ville d'Héraclide, assiégeait Naupacte, occupée par les Étoliens. XXII.
Flamininus, touché de compassion pour les Grecs, vint du Péloponèse par mer, pour
parler au consul. D'abord il le blâma de ce qu'après la victoire il abandonnait à
Philippe le prix de cette guerre, et de ce qu'aveuglé par son ressentiment, il se
consumait devant une seule place, tandis que le roi de Macédoine subjuguait des
nations et des royaumes. Dès que les assiégés eurent aperçu Flamininus du haut
de leurs murailles, ils l'appelèrent, en lui tendant les mains, et le conjurèrent de leur
être favorable : il ne leur répondit rien, et, se retournant les yeux baignés de larmes,
il se retira. Mais ensuite il parla à Manius, et ayant calmé son ressentiment, il fit
accorder aux Étoliens une trêve, pendant laquelle ils enverraient des ambassadeurs à
Rome, pour tâcher d'obtenir des conditions plus douces.
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