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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Flamininus

Chapitre 13

  Chapitre 13

[13] δὲ Τίτος τότε καλλίστου καὶ δικαιοτάτου τοῦ πρὸς Νάβιν ἀρξάμενος πολέμου, τὸν Λακεδαιμονίων ἐξωλέστατον καὶ παρανομώτατον τύραννον, ἐν τῷ τέλει διεψεύσατο τὰς τῆς Ἑλλάδος ἐλπίδας, ἑλεῖν παρασχὸν οὐκ ἐθελήσας, ἀλλὰ σπεισάμενος καὶ προέμενος τὴν (2) Σπάρτην ἀναξίως δουλεύουσαν, εἴτε δείσας μὴ τοῦ πολέμου μῆκος λαμβάνοντος ἄλλος ἀπὸ Ῥώμης ἐπελθὼν στρατηγὸς ἀνέληται τὴν δόξαν, εἴτε φιλονικίᾳ καὶ ζηλοτυπίᾳ τῶν Φιλοποίμενος τιμῶν, ὃν ἔν τε τοῖς ἄλλοις ἅπασιν ἄνδρα δεινότατον τῶν Ἑλλήνων ὄντα, καὶ περὶ ἐκεῖνον τὸν πόλεμον ἔργα θαυμαστὰ τόλμης καὶ δεινότητος ἀποδειξάμενον, ἴσα τῷ Τίτῳ κυδαίνοντες Ἀχαιοὶ καὶ τιμῶντες ἐν τοῖς θεάτροις, ἐλύπουν ἐκεῖνον, οὐκ ἀξιοῦντα Ῥωμαίων ὑπάτῳ προπολεμοῦντι τῆς Ἑλλάδος ἄνθρωπον Ἀρκάδα, μικρῶν καὶ ὁμόρων πολέμων στρατηγόν, ὅμοια (4) θαυμάζεσθαι παρ' αὐτοῖς. οὐ μὴν ἀλλ' αὐτὸς Τίτος ὑπὲρ τούτων ἀπελογεῖτο, καταθέσθαι τὸν πόλεμον, ὡς ἑώρα σὺν κακῷ μεγάλῳ τῶν ἄλλων Σπαρτιατῶν ἀπολούμενον τὸν τύραννον. (5) Τῶν δ' Ἀχαιῶν αὐτῷ πολλὰ πρὸς τιμὴν ψηφισαμένων, οὐδὲν ἐδόκει πρὸς τὰς εὐεργεσίας ἐξισοῦσθαι πλὴν μιᾶς (6) δωρεᾶς, ἣν ἐκεῖνος ἀντὶ πάντων ἠγάπησεν. ἦν δὲ τοιάδε· Ῥωμαίων οἱ δυστυχήσαντες ἐν τῷ πρὸς Ἀννίβαν πολέμῳ πολλαχοῦ μὲν ὤνιοι γενόμενοι καὶ διασπαρέντες (7) ἐδούλευον· ἐν δὲ τῇ Ἑλλάδι χίλιοι καὶ διακόσιοι τὸ πλῆθος ἦσαν, ἀεὶ μὲν οἰκτροὶ τῆς μεταβολῆς, τότε δὲ καὶ μᾶλλον ὡς εἰκός, ἐντυγχάνοντες οἱ μὲν υἱοῖς, οἱ δ' ἀδελφοῖς, οἱ δὲ συνήθεσιν, ἐλευθέροις δοῦλοι καὶ νικῶσιν (8) αἰχμάλωτοι. τούτους μὲν Τίτος οὐκ ἀφείλετο τῶν κεκτημένων, καίπερ ἀνιώμενος ἐπ' αὐτοῖς, οἱ δ' Ἀχαιοὶ λυτρωσάμενοι πέντε μνῶν ἕκαστον ἄνδρα καὶ συναγαγόντες εἰς ταὐτὸ πάντας ἤδη περὶ πλοῦν ὄντι τῷ Τίτῳ παρέδωκαν, ὥστ' αὐτὸν εὐφραινόμενον ἀποπλεῖν, ἀπὸ καλῶν ἔργων καλὰς ἀμοιβὰς καὶ πρεπούσας ἀνδρὶ μεγάλῳ (9) καὶ φιλοπολίτῃ κεκομισμένον. δὴ δοκεῖ πρὸς τὸν θρίαμβον αὐτῷ πάντων ὑπάρξαι λαμπρότατον. οἱ γὰρ ἄνδρες οὗτοι, καθάπερ ἔθος ἐστὶ τοῖς οἰκέταις ὅταν ἐλευθερωθῶσι, ξύρεσθαί τε τὰς κεφαλὰς καὶ πιλία φορεῖν, ταῦτα δράσαντες αὐτοὶ θριαμβεύοντι τῷ Τίτῳ παρείποντο. [13] XVIII. Flamininus, après avoir commencé contre Nabis, l'oppresseur des Lacédémoniens, le plus scélérat et le plus cruel des tyrans, une guerre aussi honorable que juste, finit par tromper les espérances de la Grèce : au lieu de le faire prisonnier, comme il le pouvait, il fit la paix avec lui, et laissa Sparte sous le joug d'une indigne servitude; soit qu'il craignît que, la guerre venant à traîner en longueur, on n'envoyât de Rome un nouveau général qui lui enlèverait la gloire de l'avoir terminée; soit que son ambition l'eût rendu jaloux des honneurs qu'obtenait Philopémen, qui, s'étant montré dans toutes les autres occasions un des plus grands généraux qu'eussent eu les Grecs, avait surtout donné dans cette guerre des preuves étonnantes de courage et de capacité. Comme elles lui méritaient de la part des Grecs, dans leurs théâtres, les mêmes respects et les mêmes honneurs qu'à Flamininus, ce général en était singulièrement blessé; il ne croyait pas qu'un homme d'Arcadie , qui n'avait commandé que dans de petites guerres sur les frontières, dût être autant honoré qu'un consul romain qui était venu combattre pour la liberté de la Grèce. Au reste, Flamininus, disait, pour se justifier, que s'il avait terminé la guerre contre Nabis, c'est qu'il avait vu que la perte du tyran entraînerait les plus grands maux pour tous les Spartiates. XIX. De tous les honneurs que les Achéens lui décernèrent, aucun ne parut égaler ses bienfaits, que le présent qu'ils lui firent, et qu'il préféra à tout ce qu'on avait fait pour lui. La plupart des Romains faits prisonniers dans la guerre contre Annibal avaient été vendus et dispersés dans différentes contrées où ils vivaient dans l'esclavage. Il y en avait dans la Grèce environ douze cents, que leur malheur avait toujours rendus dignes de pitié, mais qui étaient bien plus à plaindre dans une circonstance où ils se trouvaient au milieu de leurs fils, de leurs frères et de leurs amis, qu'ils voyaient libres et victorieux, tandis qu'ils avaient eux-mêmes à supporter la honte de leur défaite et le poids de l'esclavage. Flamininus, quoique touché de leur sort, ne voulut pas les enlever à leurs maitres; mais les Achéens payèrent leur rançon à cinq mines par tête; et les ayant tous réunis dans un même lieu, ils les lui remirent au moment où il allait s'embarquer. Il partit comblé de joie de ce présent. XX. Ils firent le plus bel ornement de son triomphe; ils s'étaient tous rasé la tête, et ayant pris des bonnets, comme font les esclaves qu'on affranchit, ils suivirent en cet état le char du triomphateur.


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Dernière mise à jour : 23/08/2007