HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Flamininus

Chapitre 12

  Chapitre 12

[12] Ταῦτα δὴ τοὺς Ἕλληνας ὑπῄει, καὶ τὰ τῶν ἔργων (2) ὁμολογοῦντα τοῖς κηρύγμασιν <ἦν>. ἅμα γὰρ ἐξέπεμπεν Τίτος, Λέντλον μὲν εἰς Ἀσίαν Βαργυλιήτας ἐλευθερώσοντα, Στερτίνιον δ' εἰς Θρᾴκην τὰς αὐτόθι πόλεις καὶ (3) νήσους ἀπαλλάξοντα τῶν Φιλίππου φρουρῶν· Πόπλιος δ' Οὐίλλιος ἔπλει διαλεξόμενος Ἀντιόχῳ περὶ τῆς τῶν (4) ὑπ' αὐτὸν Ἑλλήνων ἐλευθερίας. αὐτὸς δ' Τίτος εἰς Χαλκίδα παρελθών, εἶτα πλεύσας ἐκεῖθεν ἐπὶ Μαγνησίαν, ἐξῆγε τὰς φρουρὰς καὶ τὰς πολιτείας ἀπεδίδου τοῖς (5) δήμοις. ἀγωνοθέτης δὲ Νεμείων ἀποδειχθεὶς ἐν Ἄργει, τήν τε πανήγυριν ἄριστα διέθηκε, καὶ πάλιν ἐκεῖ τοῖς (6) Ἕλλησι τὴν ἐλευθερίαν ὑπὸ κήρυκος ἀνεῖπεν, ἐπιφοιτῶν τε ταῖς πόλεσιν εὐνομίαν ἅμα καὶ δίκην πολλὴν ὁμόνοιάν τε καὶ φιλοφροσύνην πρὸς ἀλλήλους παρεῖχε, καταπαύων μὲν τὰς στάσεις, κατάγων δὲ τὰς φυγάς, ἀγαλλόμενος δὲ τῷ πείθειν καὶ διαλλάσσειν τοὺς Ἕλληνας οὐχ ἧττον τῷ κεκρατηκέναι τῶν Μακεδόνων, ὥστε μικρότατον ἤδη τὴν ἐλευθερίαν δοκεῖν ὧν εὐεργετοῦντο. Ξενοκράτην μὲν οὖν τὸν φιλόσοφον, ὅτε Λυκοῦργος αὐτὸν ῥήτωρ ὑπὸ τῶν τελωνῶν ἀγόμενον πρὸς τὸ μετοίκιον ἀφείλετο καὶ τοῖς ἄγουσιν ἐπέθηκε δίκην τῆς ἀσελγείας, λέγεται τοῖς παισὶν ἀπαντήσαντα τοῦ Λυκούργου "καλήν γ' ὑμῶν παῖδες" φάναι "τῷ πατρὶ χάριν ἀποδίδωμι· πάντες γὰρ αὐτὸν ἐπαινοῦσιν ἐφ' οἷς ἔπραξε," (8) Τίτῳ δὲ καὶ Ῥωμαίοις, ὧν τοὺς Ἕλληνας εὐεργέτησαν, οὐκ εἰς ἐπαίνους μόνον, ἀλλὰ καὶ πίστιν ἐν πᾶσιν ἀνθρώποις καὶ δύναμιν χάρις ἀπήντα δικαίως. οὐ γὰρ προσδεχόμενοι μόνον τοὺς ἡγεμόνας αὐτῶν, ἀλλὰ καὶ μεταπεμπόμενοι καὶ καλοῦντες, ἐνεχείριζον αὑτούς, οὐδὲ δῆμοι καὶ πόλεις, ἀλλὰ καὶ βασιλεῖς, ὑφ' ἑτέρων ἀδικούμενοι βασιλέων, κατέφευγον εἰς τὰς ἐκείνων χεῖρας, ὥστ' ἐν βραχεῖ χρόνῳ, τάχα που καὶ θεοῦ συνεφαπτομένου, (11) πάντ' αὐτοῖς ὑπήκοα γενέσθαι. καὶ αὐτὸς δὲ μέγιστον ἐφρόνησεν ἐπὶ τῇ τῆς Ἑλλάδος ἐλευθερώσει. ἀνατιθεὶς γὰρ εἰς Δελφοὺς ἀσπίδας ἀργυρᾶς καὶ τὸν ἑαυτοῦ θυρεόν, ἐπέγραψε· Ζηνὸς ἰὼ κραιπναῖσι γεγαθότες ἱπποσύναισι κοῦροι, ἰὼ Σπάρτας Τυνδαρίδαι βασιλεῖς, Αἰνεάδας Τίτος ὔμμιν ὑπέρτατον ὤπασε δῶρον, Ἑλλάνων τεύξας παισὶν ἐλευθερίαν. (12) ἀνέθηκε δὲ καὶ χρυσοῦν τῷ Ἀπόλλωνι στέφανον, ἐπιγράψας· Τόνδε τοι ἀμβροσίοισιν ἐπὶ πλοκάμοισιν ἔθηκε κεῖσθαι Λατοΐδα χρυσοφαῆ στέφανον, ὃν πόρεν, Αἰνεαδᾶν ταγὸς μέγας. ἀλλ' Ἑκάεργε ἀλκᾶς τῷ θείῳ κῦδος ὄπαζε Τίτῳ. (13) τῇ γοῦν Κορινθίων πόλει πρὸς τοὺς Ἕλληνας τὸ αὐτὸ δὶς ἤδη συμβέβηκε· καὶ γὰρ Τίτος ἐν Κορίνθῳ τότε καὶ Νέρων αὖθις καθ' ἡμᾶς ἐν Κορίνθῳ παραπλησίως Ἰσθμίων ἀγομένων τοὺς Ἕλληνας ἐλευθέρους καὶ αὐτονόμους ἀφῆκαν, μὲν διὰ κήρυκος ὡς εἴρηται, Νέρων δ' αὐτὸς ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς ἀπὸ βήματος ἐν τῷ πλήθει δημηγορήσας. ἀλλὰ ταῦτα μὲν ὕστερον. [12] XVI. Telles étaient les réflexions des Grecs sur leur situation présente : les effets suivirent cette proclamation; car Flamininus envoya, dans le même temps, Lentulus en Asie pour affranchir les Bargyliens; Titilius en Thrace, pour faire sortir des villes et des îles de cette contrée les garnisons de Philippe; Publius Villius s'embarqua pour aller traiter avec Antiochus de la liberté des Grecs qui étaient sous sa dépendance. Flamininus lui-même passa à Chalcis, d'où il fit voile pour la Magnésie; et ôtant les garnisons de toutes les villes, il rendit à ces peuples leur gouvernement et leurs lois. De retour à Argos, il fut nommé pour présider les jeux néméens, qu'il fit célébrer avec la plus grande solennité, et où la liberté des Grecs fut de nouveau proclamée par un héraut, comme elle l'avait été aux jeux isthmiques. De là il parcourut les villes, leur prescrivit des règlements sages, réforma la justice, apaisa les séditions, rétablit entre les habitants la concorde et l'harmonie, et rappela les bannis : aussi satisfait de réconcilier les Grecs entre eux par la persuasion, que d'avoir vaincu les Macédoniens par la force des armes. Une telle conduite fit regarder la liberté même comme le moindre de ses bienfaits. Le philosophe Xénocrate, traîné un jour en prison par les fermiers, qui voulaient lui faire payer l'impôt qu'il devait comme étranger, fut délivré de leurs mains par l'orateur Lycurgue, qui les fit même punir de l'affront qu'ils avaient fait à ce philosophe. Peu de jours après, il rencontra les fils de Lycurgue, et leur dit : "Je paye avec usure à votre père le service qu'il m'a rendu; car il en est loué de tout le monde". Mais les bienfaits de Flamininus et des Romains, en excitant la reconnaissance de la Grèce, ne leur attirèrent pas seulement les louanges de tous les peuples; ils leur méritèrent encore une confiance générale, et augmentèrent considérablement leur puissance. Les Grecs, non contents de recevoir les généraux romains qu'on leur envoyait, les demandaient, les appelaient eux-mêmes, et remettaient entre leurs mains tous leurs intérêts. Ce n'étaient pas seulement les peuples et les villes, mais les rois eux-mêmes, qui, lorsqu'ils avaient reçu quelque tort des rois voisins, recouraient à la protection des Romains ; de sorte qu'en peu de temps, non à la vérité sans la faveur des dieux, toute la terre leur fut soumise. XVII. Flamininus se glorifiait bien plus de la liberté de la Grèce que de tous ses autres exploits; car ayant consacré dans le temple de Delphes des boucliers d'argent et son propre bouclier, il y fit graver cette inscription : "Magnanimes Gémeaux, fils du dieu du tonnerre, Tyndarides, fameux par vos brillants exploits, Vous qui sûtes dompter des coursiers pour la guerre, Qui dans Sparte jadis avez donné des lois; Flamininus, issu de la race d'Énée, Honore par ses dons votre divinité. Assurez de ses jours l'heureuse destinée : C'est à lui que la Grèce a dû sa liberté". Il consacra aussi à Apollon une couronne d'or, avec cette inscription : "Protecteur de Délos, divin fils de Latone, Dont un peuple nombreux encense les autels, Daigne accepter en don cette riche couronne Dont s'apprête à parer tes cheveux immortels L'illustre général des descendants d'Énée : Pour prix de sa valeur, de ses faits glorieux, Maintiens de ses exploits la course fortunée : Que l'éclat de son nom l'élève jusqu'aux cieux!" La ville de Corinthe a donc eu deux fois la gloire d'entendre proclamer dans ses murs la liberté de la Grèce : la première fois par Flamininus , et la seconde par Néron, qui, de nos jours, se trouvant dans cette ville lorsqu'on allait célébrer les jeux isthmiques, publia que les Grecs étaient libres, et leur rendit l'usage de leurs lois; avec cette différence que Flamininus fit cette proclamation par un héraut, comme on l'a déjà dit; et que Néron la publia lui-même à la fin d'un discours qu'il prononça sur son tribunal devant la Grèce assemblée. Mais celle-ci fut de beaucoup postérieure à la première.


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Dernière mise à jour : 23/08/2007