| [11]  Ὁ δ' οὖν Τίτος, εἰ μὴ τάχιστα τῆς θέας διαλυθείσης 
ὑπιδόμενος τὴν φορὰν τοῦ πλήθους καὶ τὸν δρόμον ἐξέκλινεν, 
οὐκ ἂν ἐδόκει περιγενέσθαι τοσούτων ὁμοῦ καὶ (2) πάντοθεν 
αὐτῷ περιχεομένων. ὡς δ' ἀπέκαμον περὶ τὴν σκηνὴν αὐτοῦ 
βοῶντες ἤδη νυκτὸς οὔσης, αὖθις οὕστινας ἴδοιεν ἢ φίλους ἢ 
πολίτας ἀσπαζόμενοι καὶ περιπλεκόμενοι, πρὸς δεῖπνα καὶ 
πότους ἐτρέποντο μετ' ἀλλήλων.
(3) Ἐν ᾧ καὶ μᾶλλον ὡς εἰκὸς ἡδομένοις ἐπῄει λογίζεσθαι 
καὶ διαλέγεσθαι περὶ τῆς Ἑλλάδος, ὅσους πολεμήσασα 
πολέμους διὰ τὴν ἐλευθερίαν, οὔπω τύχοι βεβαιότερον οὐδ' 
ἥδιον αὐτῆς, ἑτέρων προαγωνισαμένων ὀλίγου δεῖν 
ἀναίμακτος αὐτὴ καὶ ἀπενθὴς φερομένη τὸ (4) κάλλιστον καὶ 
περιμαχητότατον ἆθλον. ἦν δ' ἄρα σπάνιον μὲν ἀνδρεία καὶ 
φρόνησις ἐν ἀνθρώποις, σπανιώτατον (5) δὲ τῶν ἄλλων 
ἀγαθῶν ὁ δίκαιος. οἱ γὰρ Ἀγησίλαοι καὶ <οἱ> Λύσανδροι καὶ οἱ 
Νικίαι καὶ οἱ Ἀλκιβιάδαι πολέμους μὲν εὖ διέπειν καὶ μάχας 
νικᾶν κατά τε γῆν καὶ θάλασσαν ἄρχοντες ἠπίσταντο, χρῆσθαι 
δὲ πρὸς χάριν εὐ(6)γενῆ καὶ τὸ καλὸν οἷς κατώρθουν οὐκ 
ἔγνωσαν, ἀλλ' εἰ τὸ Μαραθώνιόν τις ἔργον ἀφέλοι, καὶ τὴν ἐν 
Σαλαμῖνι ναυμαχίαν, καὶ Πλαταιὰς καὶ Θερμοπύλας, καὶ τὰ 
πρὸς Εὐρυμέδοντι καὶ τὰ περὶ Κύπρον Κίμωνος ἔργα, πάσας 
τὰς μάχας ἡ Ἑλλὰς ἐπὶ δουλείᾳ μεμάχηται πρὸς αὑτήν, καὶ πᾶν 
τρόπαιον αὐτῆς συμφορὰ καὶ ὄνειδος (ἐπ' αὐτὴν) ἕστηκε, τὰ 
πλεῖστα κακίᾳ καὶ φιλονικίᾳ τῶν ἡγουμένων (7) περιτραπείσης. 
ἀλλόφυλοι δ' ἄνδρες, ἐναύσματα μικρὰ καὶ γλίσχρα 
κοινωνήματα παλαιοῦ γένους ἔχειν δοκοῦντες, ἀφ' ὧν καὶ 
λόγῳ τι καὶ γνώμῃ τῶν χρησίμων ὑπάρξαι τῇ Ἑλλάδι 
θαυμαστὸν ἦν, οὗτοι τοῖς μεγίστοις κινδύνοις καὶ πόνοις 
ἐξελόμενοι τὴν Ἑλλάδα δεσποτῶν χαλεπῶν καὶ τυράννων 
ἐλευθεροῦσι.
 | [11] XV. Si, à la fin de l'assemblée, Flamininus, prévoyant le concours immense de peuple 
qui allait l'environner, ne se fût promptement dérobé à leur  empressement, il eût couru 
risque d'être étouffé :  tant était grande la foule qui se répandait autour  de lui! Quand ils 
furent las d'avoir crié jusqu'à  la nuit devant sa tente, ils se retirèrent, et tous  ceux de 
leurs amis et de leurs concitoyens qu'ils  rencontraient, ils les embrassaient, ils les 
serraient étroitement, les menaient souper avec eux  et faire bonne chère. Là, 
redoublant de joie, ils  ne parlaient que de la Grèce; ils se rappelaient les  grands 
combats qu'elle avait soutenus pour la liberté. « Après tant de guerres dont elle a été 
le théâtre, disaient-ils, elle n'a jamais reçu de salaire plus doux et plus solide de ses 
travaux,  que celui qu'elle doit à ces étrangers qui sont venus combattre pour elle. 
Sans qu'il lui en ait à  peine coûté une goutte de sang, ou qu'elle ait  eu à porter le 
deuil d'un seul homme, elle a obtenu le prix le plus glorieux, le plus digne d'être  
disputé par les hommes. Si la valeur et la prudence sont rares parmi les hommes, une 
vertu  plus rare encore, c'est la justice. Les Agésilas, les Lysandre, les Nicias, les 
Alcibiade, savaient  sans doute conduire habilement des guerres et  remporter des 
victoires sur terre et sur mer; mais ils n'ont jamais su faire servir leurs succès à une 
honnête et généreuse bienfaisance. En  effet, si l'on excepte les batailles de Marathon,  
de Salamine, de Platée et des Thermopyles, les exploits de Cimon sur l'Eurymédon et 
auprès  de Cypre, tous les autres combats que la Grèce  a livrés se sont donnés contre 
elle-même, et l'ont  fait tomber dans la servitude ; tous les trophées  qu'elle a érigés 
ont été des monuments de ses  malheurs et de sa honte; la méchanceté et la jalouse 
rivalité de ses généraux l'a presque ruinée.  Et des étrangers qui n'ont plus, avec la 
Grèce,  que de faibles étincelles d'une ancienne parenté presque effacée; de qui la 
Grèce eût dû s'étonner de recevoir seulement quelques conseils  salutaires; des 
étrangers sont venus supporter les plus grands travaux, s'exposer aux plus  grands 
périls, pour arracher la Grèce à des maitres durs, à des tyrans cruels, et lui rendre sa  
liberté! » 
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