HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Eumène

Chapitre 10

  Chapitre 10

[10] Ἐκ τούτου πλανώμενος Εὐμενὴς καὶ ὑποφεύγων ἔπεισε τοὺς πολλοὺς τῶν στρατιωτῶν ἀπελθεῖν, εἴτε κηδόμενος αὐτῶν, εἴτ' ἐφέλκεσθαι μὴ βουλόμενος, ἐλάττονας μὲν τοῦ μάχεσθαι, πλείονας δὲ τοῦ (2) λανθάνειν ὄντας. καταφυγὼν δ' εἰς Νῶρα, χωρίον ἐν μεθορίῳ Λυκαονίας καὶ Καππαδοκίας, μετὰ πεντακοσίων ἱππέων καὶ διακοσίων ὁπλιτῶν, κἀντεῦθεν αὖθις, ὅσοι τῶν φίλων ἐδεήθησαν ἀφεθῆναι, τοῦ χωρίου τὴν χαλεπότητα καὶ τῆς διαίτης τὴν ἀνάγκην οὐ φέροντες, πάντας ἀσπα(3)σάμενος καὶ φιλοφρονηθεὶς ἀπέπεμψεν. ὡς δ' ἐπελθὼν Ἀντίγονος εἰς λόγους αὐτὸν ἐκάλει πρὸ τῆς πολιορκίας, ἀπεκρίνατο πολλοὺς εἶναι τοὺς Ἀντιγόνου φίλους καὶ μετ' Ἀντίγονον ἡγεμόνας, ὧν δ' αὐτὸς προπολεμεῖ μηδένα λείπεσθαι μετ' αὐτόν· ὁμήρους δὲ πέμπειν ἐκέλευσεν, εἰ (4) χρῄζει διὰ λόγων αὐτῷ γενέσθαι. τοῦ δ' Ἀντιγόνου κελεύοντος ὡς κρείττονι λαλεῖν, "οὐδένα" εἶπεν "ἐμαυτοῦ κρείττονα νομίζω, μέχρι ἂν τοῦ (5) ξίφους κύριος." ὅμως δὲ πέμψαντος τοῦ Ἀντιγόνου τὸν ἀδελφιδοῦν Πτολεμαῖον εἰς τὸ χωρίον, ὥσπερ ἠξίωσεν Εὐμενής, κατέβη, καὶ περιβαλόντες ἀλλήλους ἠσπάσαντο φιλικῶς καὶ οἰκείως, ἅτε δὴ κεχρημένοι (6) πολλὰ καὶ συνήθεις γεγονότες ἀλλήλοις. λόγων δὲ γενομένων πολλῶν, καὶ τοῦ Εὐμενοῦς οὐχ ὑπὲρ ἀσφαλείας μεμνημένου <μόνον> καὶ διαλύσεως, ἀλλὰ καὶ τὰς σατραπείας ἀξιοῦντος αὑτῷ βεβαιοῦσθαι καὶ τὰς δωρεὰς ἀποδίδοσθαι, θαῦμα τοὺς παρόντας εἶχε, τὸ φρόνημα καὶ τὴν (7) εὐτολμίαν ἀγαμένους. ἅμα δὲ πολλοὶ συνέτρεχον τῶν Μακεδόνων, ἰδεῖν ὅστις ἐστὶ τὸν Εὐμενῆ ποθοῦντες· οὐ γὰρ ἑτέρου λόγος ἦν τοσοῦτος ἐν (8) τῷ στρατῷ μετὰ τὴν τοῦ Κρατεροῦ τελευτήν. δείσας δ' Ἀντίγονος ὑπὲρ αὐτοῦ, μή τι πάθῃ βίαιον, πρῶτον μὲν ἀπηγόρευε μὴ προσιέναι βοῶν, καὶ τοῖς λίθοις ἔβαλλε τοὺς ἐπιφερομένους, τέλος δὲ ταῖς χερσὶ τὸν Εὐμενῆ περιβαλὼν καὶ τὸν ὄχλον ἀπερύκων τοῖς δορυφόροις, μόλις εἰς τὸ ἀσφαλὲς ἀποκατέστησε. [10] XV. Cependant Eumène, qui, fuyant toujours devant Antigonus, errait de tous côtés, conseilla à la plupart de ses soldats de se retirer, soit qu'il voulût pourvoir à leur sûreté, soit qu'il craignît ale traîner après lui une troupe trop faible pour combattre, et trop nombreuse pour cacher sa fuite. Il alla s'enfermer dans Nora, lieu fort d'assiette sur les confins de la Lycaonie et de la Cappadoce, n'ayant avec lui que cinq cents chevaux et deux cents hommes de pied. Là, plusieurs de ses amis qui ne purent supporter les incommodités de ce séjour, et la disette où ils se trouvaient, lui ayant demandé leur congé, il les embrassa tous, les combla de témoignages d'amitié, et leur permit d'aller où ils voudraient. Antigonus l'avait suivi de près, et avant de mettre le siége devant la place il lui fit proposer une conférence. Eumène répondit qu'Antigonus avait auprès de lui plusieurs amis et plusieurs capitaines qui pourraient le remplacer; mais qu'aucun de ceux qu'il s'était chargé de défendre, n'était capable de commander à sa place ; que s'il voulait avoir une conférence, il n'avait qu'à lui envoyer des otages. Antigonus lui ayant fait dire par un second message que c'était à lui à venir trouver celui qui était le plus fort : " Tant que je serai maître de mon épée, répliqua Eumène, je ne croirai personne plus fort que moi. » Antigonus envoya donc pour otage, comme Eumène l'avait demandé, Ptolémée son propre neveu, et Eumène se rendit auprès de lui. Ils se saluèrent et s'embrassèrent avec de grandes démonstrations d'amitié, comme ayant vécu longtemps ensemble dans la plus intime familiarité. Leur entrevue fut assez longue : Eumène ne demanda ni sûreté pour sa personne, ni oubli du passé, mais son rétablissement dans ses États, et la restitution de tout ce qu'on lui avait assigné pour partage. Sa grandeur d'âme et sa hardiesse étonnèrent et remplirent d'admiration tous ceux qui étaient présents à cette conférence. Les Macédoniens accouraient en foule pour voir quel homme c'était qu'Eumène ; car depuis la mort de Cratère personne n'avait fait tant de bruit dans l'armée. Mais Antigonus, craignant qu'on ne lui fît quelque violence, cria d'abord aux soldats de ne point approcher, et ensuite fit chasser à coups de pierre ceux qui s'étaient avancés. Enfin, prenant Eumène entre ses bras, il tit écarter la foule par ses gardes, et eut encore assez de peine à le reconduire en sûreté.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007