| [18] εὐθὺς μὲν οὖν ὁ Κίμων κατελθὼν ἔλυσε τὸν πόλεμον καὶ διήλλαξε τὰς 
πόλεις· γενομένης δ᾽ εἰρήνης ὁρῶν τοὺς Ἀθηναίους ἡσυχίαν ἄγειν μὴ δυναμένους, 
ἀλλὰ κινεῖσθαι καὶ αὐξάνεσθαι ταῖς στρατείαις βουλομένους, ἵνα μὴ τοῖς Ἕλλησι 
διοχλῶσι μηδὲ περὶ τὰς νήσους ἢ Πελοπόννησον ἀναστρεφόμενοι ναυσὶ πολλαῖς 
αἰτίας ἐμφυλίων πολέμων καὶ συμμαχικῶν ἐγκλημάτων ἀρχὰς ἐπισπάσωνται κατὰ 
τῆς πόλεως, (2) ἐπλήρου διακοσίας τριήρεις ὡς ἐπ᾽ Αἴγυπτον καὶ Κύπρον αὖθις 
ἐκστρατευσόμενος, ἅμα μὲν ἐμμελετᾶν τοῖς πρὸς τοὺς βαρβάρους ἀγῶσι 
βουλόμενος τοὺς Ἀθηναίους, ἅμα δ᾽ ὠφελεῖσθαι δικαίως τὰς ἀπὸ τῶν φύσει 
πολεμίων εὐπορίας εἰς τὴν Ἑλλάδα κομίζοντας.
ἤδη δὲ παρεσκευασμένων ἁπάντων καὶ τοῦ στρατοῦ παρὰ ταῖς ναυσὶν ὄντος ὄναρ 
εἶδεν ὁ Κίμων. (3) ἐδόκει κύνα θυμουμένην ὑλακτεῖν πρὸς αὐτόν, ἐκ δὲ τῆς ὑλακῆς 
μεμιγμένον ἀφεῖσαν ἀνθρώπου φθόγγον εἰπεῖν·
στεῖχε· φίλος γὰρ ἔσῃ καὶ ἐμοὶ καὶ ἐμοῖς σκυλάκεσσιν.
οὕτω δὲ δυσκρίτου τῆς ὄψεως οὔσης Ἀστύφιλος ὁ Ποσειδωνιάτης, μαντικὸς ἀνὴρ 
καὶ συνήθης τῷ Κίμωνι, φράζει θάνατον αὐτῷ προσημαίνειν τὴν ὄψιν, οὕτω 
διαιρῶν· κύων ἀνθρώπῳ, πρὸς ὃν ὑλακτεῖ, πολέμιος· πολεμίῳ δ᾽ οὐκ ἄν τις μᾶλλον 
ἢ τελευτήσας φίλος γένοιτο· τὸ δὲ μῖγμα τῆς φωνῆς Μῆδον ἀποδηλοῖ τὸν ἐχθρόν· 
(4) ὁ γὰρ Μήδων στρατὸς Ἕλλησιν ὁμοῦ καὶ βαρβάροις μέμικται. μετὰ δὲ ταύτην 
τὴν ὄψιν αὐτοῦ τῷ Διονύσῳ θύσαντος ὁ μὲν μάντις ἀπέτεμε τὸ ἱερεῖον, τοῦ δ᾽ 
αἵματος τὸ πηγνύμενον ἤδη μύρμηκες πολλοὶ λαμβάνοντες κατὰ μικρὸν ἔφερον 
πρὸς τὸν Κίμωνα καὶ τοῦ ποδὸς περὶ τὸν μέγαν δάκτυλον περιέπλαττον, ἐπὶ πολὺν 
χρόνον λανθάνοντες. ἅμα δέ πως ὅ τε Κίμων τῷ γινομένῳ προσέσχε καὶ παρῆν ὁ 
θύτης ἐπιδεικνύμενος αὐτῷ τὸν λοβὸν οὐκ ἔχοντα κεφαλήν.
ἄλλ᾽ οὐ γὰρ ἦν ἀνάδυσις τῆς στρατείας ἐξέπλευσε, καὶ τῶν νεῶν ἑξήκοντα μὲν 
ἀπέστειλεν εἰς Αἴγυπτον, ταῖς δ᾽ ἄλλαις πάλιν ... ἔπλει. (5) καὶ καταναυμαχήσας 
Φοινισσῶν νεῶν καὶ Κιλισσῶν βασιλικὸν στόλον ἀνεκτᾶτο τε τὰς ἐν κύκλῳ πόλεις 
καὶ τοῖς περὶ Αἴγυπτον ἐφήδρευεν, οὐδὲν μικρόν, ἀλλ᾽ ὅλης ἐπινοῶν τῆς βασιλέως 
ἡγεμονίας κατάλυσιν, καὶ μάλιστα ὅτι τοῦ Θεμιστοκλέους ἐπυνθάνετο δόξαν εἶναι 
καὶ δύναμιν ἐν τοῖς βαρβάροις μεγάλην, ὑποδεδεγμένου βασιλεῖ κινοῦντι τὸν 
Ἑλληνικὸν πόλεμον στρατηγήσειν. (6) Θεμιστοκλῆς μὲν οὖν οὐχ ἥκιστα λέγεται 
τὰς Ἑλληνικὰς πράξεις ἀπογνούς, ὡς οὐκ ἂν ὑπερβαλόμενος τὴν Κίμωνος 
εὐτυχίαν καὶ ἀρετήν, ἑκὼν τελευτῆσαι, Κίμων δὲ μεγάλων ἐπαιρόμενος ἀρχὰς 
ἀγώνων καὶ περὶ Κύπρον συνέχων τὸ ναυτικὸν ἔπεμψεν εἰς Ἄμμωνος ἄνδρας 
ἀπόρρητόν τινα μαντείαν ποιησομένους παρὰ τῷ θεῷ· γινώσκει γὰρ οὐδεὶς ὑπὲρ ὧν 
ἐπέμφθησαν, (7) οὐδὲ χρησμὸν αὐτοῖς ὁ θεὸς ἐξήνεγκεν, ἀλλ᾽ ἅμα τῷ προσελθεῖν 
ἐκέλευσεν ἀπιέναι τοὺς θεοπρόπους· αὐτὸν γὰρ ἤδη τὸν Κίμωνα παρ᾽ ἑαυτῷ 
τυγχάνειν ὄντα. ταῦτα ἀκούσαντες οἱ θεοπρόποι κατέβαινον ἐπὶ θάλασσαν· 
γενόμενοι δὲ ἐν τῷ στρατοπέδῳ τῶν Ἑλλήνων, ὃ τότε περὶ Αἴγυπτον ἦν, ἐπύθοντο 
τεθνάναι τὸν Κίμωνα· καὶ τὰς ἡμέρας πρὸς τὸ μαντεῖον ἀνάγοντες ἔγνωσαν 
ᾐνιγμένην τὴν τελευτὴν τοῦ ἀνδρός, ὡς ἤδη παρὰ θεοῖς ὄντος.
 | [18] XXVI. Cimon, à peine de retour dans Athènes,  mit fin à cette guerre par 
la réconciliation des  deux villes. Quand la paix fut conclue, il vit que  les Athéniens, 
incapables de repos, voulaient tenter de nouvelles entreprises, et faire servir leurs  
armées à l'agrandissement de leur puissance. Poux  les empêcher donc de troubler 
quelqu'un des peuples de la Grèce, ou, en parcourant avec une flotte  nombreuse les 
îles et le Péloponèse, de faire accuser Athènes d'avoir suscité des guerres civiles,  ou 
donné aux alliés des sujets de plainte, il équipa  deux cents galères, qu'il destinait à 
une seconde  expédition en Égypte et en Cypre. Par là il  voulait à la fois exercer 
les Athéniens dans des  guerres contre les Barbares, et les enrichir par  des moyens 
légitimes, en leur faisant rapporter  dans la Grèce les riches dépouilles de leurs 
ennemis naturels. Quand la flotte fut prête et les troupes au moment de s'embarquer, 
Cimon eut un  songe dans lequel il crut voir une lice irritée qui  aboyait contre lui, et 
qui, au milieu de ses cris,  prononça d'une voix humaine : "Viens, tu me serviras et 
mes petits et moi". Ce songe était difficile à expliquer; mais Astyphilus de Posidonie, 
versé dans l'art de la divination, et ami particulier de Cimon, lui déclara que  
cette vision lui annonçait une mort prochaine; et  voici comment il l'expliquait. Le 
chien est ennemi  d'un homme contre lequel il aboie; et l'on ne peut  faire plus de 
plaisir à son ennemi que de mourir.  Le mélange de la voix humaine avec le cri du  
chien désigne un ennemi mède; car l'armée des  Mèdes est mêlée de Grecs et de 
Barbares.  Quelques jours après cette vision, Cimon fit un  sacrifice à Bacchus; le 
prêtre ayant ouvert la victime, il s'assembla autour de son corps une prodigieuse 
quantité de fourmis qui enlevant le sang  déjà figé, le portaient peu à peu auprès de 
Cimon,  et lui en enduisaient le gros doigt du pied. Il  fut longtemps sans s'en 
apercevoir; et au moment  où il y fit attention, le sacrificateur vint lui présenter le foie 
de la victime, qui n'avait point de tête. XXVII. Malgré ces présages, comme il n'y 
avait  plus moyen de reculer, il s'embarqua; et, envoyant soixante de ses vaisseaux en 
Égypte, il retourna avec le reste de sa flotte dans la Pamphylie, où il battit celle du roi, 
composée de vaisseaux  de Phénicie et de Cilicie, et se rendit maître de  toutes les 
villes de Cypre. Mais comme il ne formait que de grands projets, et qu'il ne se 
proposait  rien moins que de détruire l'empire du roi de  Perse, il épiait l'occasion de 
surprendre l'Égypte.  Ce qui le lui faisait surtout désirer, c'est qu'il avait  appris que 
Thémistocle jouissait chez les Barbares  d'une gloire et d'une puissance 
extraordinaires,  depuis qu'il avait promis au roi de conduire lui-même son armée 
contre les Grecs, s'il voulait leur  déclarer la guerre. Mais Thémistocle, qui 
désespérait, dit-on, de soumettre la Grèce et de surmonter la fortune et la valeur de 
Cimon, se donna  lui-même la mort. Cependant Cimon, tout rempli  des grands 
projets de guerre qu'il avait formés, se  tenait toujours avec sa flotte autour de l'île de  
Cypre. Il envoya des personnes sûres au temple  d'Ammon, pour y consulter le dieu 
sur des choses  secrètes dont on n'a jamais eu aucune connaissance. Le dieu ne rendit 
point d'oracle à ses envoyés; mais dès qu'ils entrèrent dans le temple,  il leur ordonna 
de s'en retourner, parce que Cimon était déjà auprès de lui. Les députés reprirent le 
chemin de la mer; et, en arrivant au camp  des Grecs, qui était alors sur les côtes 
d'Égypte,  ils apprirent que Cimon n'était plus ; et, comparant  le jour de sa mort avec 
celui où le dieu leur avait  parlé, ils reconnurent que l'oracle, en leur disant  que 
Cimon était déjà avec les dieux, leur avait déclaré énigmatiquement sa mort. 
 |