| [12] καὶ μὴν αὐτοῦ γε τοῦ μεγάλου βασιλέως οὐδεὶς ἐταπείνωσε καὶ συνέστειλε τὸ 
φρόνημα μᾶλλον ἢ Κίμων. οὐ γὰρ ἀνῆκεν ἐκ τῆς Ἑλλάδος ἀπηλλαγμένον, ἀλλ᾽ 
ὥσπερ ἐκ ποδὸς διώκων, πρὶν διαπνεῦσαι καὶ στῆναι τοὺς βαρβάρους, τὰ μὲν 
ἐπόρθει καὶ κατεστρέφετο, τὰ δὲ ἀφίστη καὶ προσήγετο τοῖς Ἕλλησιν, ὥστε τὴν ἀπ᾽ 
Ἰωνίας Ἀσίαν ἄχρι Παμφυλίας παντάπασι Περσικῶν ὅπλων ἐρημῶσαι. (2) 
πυθόμενος δὲ τοὺς βασιλέως στρατηγοὺς μεγάλῳ στρατῷ καὶ ναυσὶ πολλαῖς 
ἐφεδρεύειν περὶ Παμφυλίαν, καὶ βουλόμενος αὐτοῖς ἄπλουν καὶ ἀνέμβατον ὅλως 
ὑπὸ φόβου τὴν ἐντὸς Χελιδονίων ποιήσασθαι θάλατταν, ὥρμησεν ἄρας ἀπὸ Κνίδου 
καὶ Τριοπίου διακοσίαις τριήρεσι, πρὸς μὲν τάχος ἀπ᾽ ἀρχῆς καὶ περιαγωγὴν ὑπὸ 
Θεμιστοκλέους ἄριστα κατεσκευασμέναις, ἐκεῖνος δὲ τότε καὶ πλατυτέρας 
ἐποίησεν αὐτὰς καὶ διάβασιν τοῖς καταστρώμασιν ἔδωκεν, ὡς ἂν ὑπὸ πολλῶν 
ὁπλιτῶν μαχιμώτεραι προσφέροιντο τοῖς πολεμίοις. (3) ἐπιπλεύσας δὲ τῇ πόλει τῶν 
Φασηλιτῶν, Ἑλλήνων μὲν ὄντων, οὐ δεχομένων δὲ τὸν στόλον οὐδὲ βουλομένων 
ἀφίστασθαι βασιλέως, τήν τε χώραν κακῶς ἐποίει καὶ προσέβαλλε τοῖς τείχεσιν. οἱ 
δὲ Χῖοι συμπλέοντες αὐτῷ, πρὸς δὲ τοὺς Φασηλίτας ἐκ παλαιοῦ φιλικῶς ἔχοντες, 
ἅμα μὲν τὸν Κίμωνα κατεπράϋνον, ἅμα δὲ τοξεύοντες ὑπὲρ τὰ τείχη βιβλίδια 
προσκείμενα τοῖς ὀϊστοῖς ἐξήγγελλον τοῖς Φασηλίταις. (4) τέλος δὲ διήλλαξεν 
αὐτούς, ὅπως δέκα τάλαντα δόντες ἀκολουθῶσι καὶ συστρατεύωσιν ἐπὶ τοὺς 
βαρβάρους.
ἔφορος μὲν οὖν Τιθραύστην φησὶ τῶν βασιλικῶν νεῶν ἄρχειν καὶ τοῦ πεζοῦ 
Φερενδάτην, Καλλισθένης δ᾽ Ἀριομάνδην τὸν Γωβρύου κυριώτατον ὄντα τῆς 
δυνάμεως παρὰ τὸν Εὐρυμέδοντα ταῖς ναυσὶ παρορμεῖν, οὐκ ὄντα μάχεσθαι τοῖς 
Ἕλλησι πρόθυμον, ἀλλὰ προσδεχόμενον ὀγδοήκοντα ναῦς Φοινίσσας ἀπὸ Κύπρου 
προσπλεούσας.
(5) ταύτας φθῆναι βουλόμενος ὁ Κίμων ἀνήχθη, βιάζεσθαι παρεσκευασμένος, ἂν 
ἑκόντες μὴ ναυμαχῶσιν. οἱ δὲ πρῶτον μέν, ὡς μὴ βιασθεῖεν, εἰς τὸν ποταμὸν 
εἰσωρμίσαντο, προσφερομένων δὲ τῶν Ἀθηναίων ἀντεξέπλευσαν, ὡς ἱστορεῖ 
Φανόδημος, ἑξακοσίαις ναυσίν, ὡς δ᾽ Ἔφορος, πεντήκοντα καὶ τριακοσίαις. ἔργον 
δὲ κατὰ γοῦν τὴν θάλατταν οὐδὲν ὑπ᾽ αὐτῶν ἐπράχθη τῆς δυνάμεως ἄξιον, (6) ἀλλ᾽ 
εὐθὺς εἰς τὴν γῆν ἀποστρέφοντες ἐξέπιπτον οἱ πρῶτοι καὶ κατέφευγον εἰς τὸ πεζὸν 
ἐγγὺς παρατεταγμένον, οἱ δὲ καταλαμβανόμενοι διεφθείροντο μετὰ τῶν νεῶν. ᾧ 
καὶ δῆλόν ἐστιν, ὅτι πάμπολλαί τινες αἱ πεπληρωμέναι τοῖς βαρβάροις νῆες ἦσαν, 
ὅτε πολλῶν μέν, ὡς εἰκός, ἐκφυγουσῶν, πολλῶν δὲ συντριβεισῶν, ὅμως 
αἰχμαλώτους διακοσίας ἔλαβον οἱ Ἀθηναῖοι.
 | [12] XVI. 
Jamais aucun autre général grec ne rabaissa, ne réprima autant que Cimon la fierté 
du  grand roi : non content de l'avoir chassé de la  Grèce, il s'attacha à le suivre pied à 
pied, sans  donner à ses troupes le temps de respirer et de  réparer leurs pertes; il 
ravagea les États du roi,  s'empara de plusieurs de ses villes, en fit révolter  d'autres 
qui embrassèrent le parti des Grecs, et  bientôt dans toute l'Asie Mineure, depuis 
l'Ionie  jusqu'à la Pamphylie, on ne vit plus paraître les  armes des Perses. Informé 
que les généraux de ce  prince occupaient, avec des forces considérables  de terre et 
de mer, les côtes de la Pamphylie, et  voulant jeter parmi eux une telle frayeur qu'ils  
n'osassent plus se montrer dans toute la mer qui  est en deçà des îles Chélidoniennes, 
il partit  des ports de Cnide et de Triopium avec deux  cents galères que 
Thémistocle avait fait construire; elles étaient légères, et propres à faire avec  agilité 
toutes les évolutions; mais Cimon y fit ajouter des planches qui, débordant de chaque 
côté,  formaient un pont capable de contenir un grand  nombre de combattants, et les 
rendaient par là  plus redoutables aux ennemis. Il fit d'abord voile  vers la ville des 
Phasélites : quoique Grecs de  nation, ils ne voulurent ni recevoir sa flotte, ni se  
détacher du parti du roi. Il fit donc le dégât dans  leur pays, et s'approcha de la ville 
pour en faire le  siége; mais ceux de Chio, qui servaient dans l'armée de Cimon, et qui 
de tout temps étaient amis  des Phasélites, ayant adouci sa colère, en donnèrent avis 
aux assiégés par des lettres attachées à  des flèches qu'ils lançaient par-dessus les 
murailles; enfin ils négocièrent pour eux la paix, à condition qu'ils paieraient dix 
talents, et qu'ils accompagneraient Cimon dans son expédition contre les  Barbares. 
XVII. L'historien Éphore dit que Tithraustes  commandait la flotte du roi, et 
Phérendates son  armée de terre; suivant Callisthène, Ariamandes, fils de 
Gobryas, était généralissime de  toutes les troupes, et résolu de ne pas combattre  
contre les Grecs avant l'arrivée de quatre-vingts  vaisseaux phéniciens qui lui 
arrivaient de Cypre,  il se tenait à l'ancre avec toute sa flotte à l'embouchure du 
fleuve Eurymédon. Cimon, qui de son  côté voulait prévenir l'arrivée de ces 
vaisseaux,  s'avance contre les Barbares, déterminé, s'ils ne  voulaient pas combattre 
de leur plein gré, de les  y contraindre par la force. Les Perses, qui, pour  n'y être pas 
obligés malgré eux, étaient entrés dans  le fleuve, s'y voyant poursuivis par les 
Athéniens,  vinrent sur eux avec six cents voiles, selon Phanodème, et seulement avec 
trois cent cinquante,  suivant Éphore; mais ils ne firent rien qui répondît à des forces 
si considérables : ils tournèrent  promptement leurs proues vers le rivage, et les  
premiers qui purent y aborder s'enfuirent vers  l'armée de terre, qui était rangée en 
bataille sur  la côte. Les Grecs firent main basse sur tous ceux  qui tombèrent entre 
leurs mains, et s'emparèrent  de leurs vaisseaux. On ne peut douter que la flotte  des 
Barbares ne fût très nombreuse, car, outre qu'il  s'en sauva plusieurs, comme cela 
devait être, et  qu'il y en eût beaucoup de brisés ou de coulés à  fond, les Athéniens 
en prirent plus de deux cents. 
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