HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aristide

Chapitre 5

  Chapitre 5

[5] ἐπεὶ δὲ Δᾶτις ὑπὸ Δαρείου πεμφθεὶς λόγῳ μὲν ἐπιθεῖναι δίκην Ἀθηναίοις, ὅτι Σάρδεις ἐνέπρησαν, ἔργῳ δὲ καταστρέψασθαι τοὺς Ἕλληνας, εἰς Μαραθῶνα παντὶ τῷ στόλῳ κατέσχε καὶ τὴν χώραν ἐπόρθει, τῶν δέκα καθεστώτων τοῖς Ἀθηναίοις ἐπὶ τὸν πόλεμον στρατηγῶν μέγιστον μὲν εἶχεν ἀξίωμα Μιλτιάδης, δόξῃ δὲ καὶ δυνάμει δεύτερος ἦν Ἀριστείδης. (2) καὶ τότε περὶ τῆς μάχης γνώμῃ τῇ Μιλτιάδου προσθέμενος οὐ μικρὰν ἐποίησε ῥοπήν· καὶ παρἡμέραν ἑκάστου στρατηγοῦ τὸ κράτος ἔχοντος, ὡς περιῆλθεν εἰς αὐτὸν ἀρχή, παρέδωκε Μιλτιάδῃ, διδάσκων τοὺς συνάρχοντας, ὅτι τὸ πείθεσθαι καὶ ἀκολουθεῖν τοῖς εὖ φρονοῦσιν οὐκ αἰσχρόν, ἀλλὰ σεμνόν ἐστι καὶ σωτήριον. οὕτω δὲ πραΰνας τὴν φιλονεικίαν καὶ προτρεψάμενος αὐτοὺς ἀγαπᾶν μιᾷ γνώμῃ τῇ κρατίστῃ χρωμένους, ἔρρωσε τὸν Μιλτιάδην τῷ ἀπερισπάστῳ τῆς ἐξουσίας ἰσχυρὸν γενόμενον. χαίρειν γὰρ ἐῶν ἕκαστος ἤδη τὸ παρἡμέραν ἄρχειν ἐκείνῳ προσεῖχεν. (3) ἐν δὲ τῇ μάχῃ μάλιστα τῶν Ἀθηναίων τοῦ μέσου πονήσαντος καὶ πλεῖστον ἐνταῦθα χρόνον τῶν βαρβάρων ἀντερεισάντων κατὰ τὴν Λεοντίδα καὶ τὴν Ἀντιοχίδα φυλήν, ἠγωνίσαντο λαμπρῶς τεταγμένοι παρἀλλήλους τε Θεμιστοκλῆς καὶ Ἀριστείδης· μὲν γὰρ Λεοντίδος ἦν, (4) δἈντιοχίδος· ἐπεὶ δὲ τρεψάμενοι τοὺς βαρβάρους ἐνέβαλον εἰς τὰς ναῦς καὶ πλέοντας οὐκ ἐπὶ νήσων ἑώρων, ἀλλὑπὸ τοῦ πνεύματος καὶ τῆς θαλάσσης εἴσω πρὸς τὴν Ἀττικὴν ἀποβιαζομένους, φοβηθέντες μὴ τὴν πόλιν ἔρημον λάβωσι τῶν ἀμυνομένων, ταῖς μὲν ἐννέα φυλαῖς ἠπείγοντο πρὸς τὸ ἄστυ καὶ κατήνυσαν αὐθημερόν· (5) ἐν δὲ Μαραθῶνι μετὰ τῆς ἑαυτοῦ φυλῆς Ἀριστείδης ἀπολειφθεὶς φύλαξ τῶν αἰχμαλώτων καὶ τῶν λαφύρων οὐκ ἐψεύσατο τὴν δόξαν, ἀλλὰ χύδην μὲν ἀργύρου καὶ χρυσοῦ παρόντος, ἐσθῆτος δὲ παντοδαπῆς καὶ χρημάτων ἄλλων ἀμυθήτων ἐν ταῖς σκηναῖς καὶ τοῖς ἡλωκόσι σκάφεσιν ὑπαρχόντων, οὔταὐτὸς ἐπεθύμησε θιγεῖν οὔτἄλλον εἴασε, πλὴν εἴ τινες ἐκεῖνον λαθόντες ὠφελήθησαν· ὧν ἦν καὶ Καλλίας δᾳδοῦχος. (6) τούτῳ γάρ τις, ὡς ἔοικε, τῶν βαρβάρων προσέπεσεν οἰηθεὶς βασιλέα διὰ τὴν κόμην καὶ τὸ στρόφιον εἶναι· προσκυνήσας δὲ καὶ λαβόμενος τῆς δεξιᾶς ἔδειξε πολὺ χρυσίον ἐν λάκκῳ τινὶ κατορωρυγμένον. δὲ Καλλίας ὠμότατος ἀνθρώπων καὶ παρανομώτατος γενόμενος τὸν μὲν χρυσὸν ἀνείλετο, τὸν δἄνθρωπον, ὡς μὴ κατείποι πρὸς ἑτέρους, ἀπέκτεινεν. ἐκ τούτου φασὶ καὶ λακκοπλούτους ὑπὸ τῶν κωμικῶν τοὺς ἀπὸ τῆς οἰκίας λέγεσθαι, σκωπτόντων εἰς τὸν τόπον, ἐν τὸ χρυσίον Καλλίας εὗρεν. (7) Ἀριστείδης δὲ τὴν ἐπώνυμον εὐθὺς ἀρχὴν ἦρξε. καίτοι φησὶν Φαληρεὺς Δημήτριος ἄρξαι τὸν ἄνδρα μικρὸν ἔμπροσθεν τοῦ θανάτου μετὰ τὴν ἐν Πλαταιαῖς μάχην. ἐν δὲ ταῖς ἀναγραφαῖς μετὰ μὲν Ξανθιππίδην, ἐφοὗ Μαρδόνιος ἡττήθη Πλαταιᾶσιν, οὐδὁμώνυμον Ἀριστείδην ἐν πάνυ πολλοῖς λαβεῖν ἔστι, μετὰ δὲ Φαίνιππον, ἐφοὗ τὴν ἐν Μαραθῶνι μάχην ἐνίκων, εὐθὺς Ἀριστείδης ἄρχων ἀναγέγραπται. [5] VII. Datis cependant, envoyé par Darius, en apparence pour se venger de l'incendie de la ville de Sardes brûlée par les Athéniens, mais, dans le fait, pour assujettir la Grèce entière, débarqua à Marathon avec toute son armée, et mit tout le pays à feu et à sang. Les Athéniens nommèrent pour cette guerre dix généraux, parmi lesquels Miltiade était le premier en dignité : Aristide, le second en réputation et en crédit, s'étant rangé à l'avis de Miltiade, qui voulait qu'on livrât bataille, ne contribua pas peu à le faire adopter. Chacun de ces dix capitaines commandait un jour l'armée; quand le tour d'Aristide fut venu, il céda le commandement à Miltiade, montrant par là à ses collègues que, loin de rougir de se soumettre aux plus sages et de leur obéir, il pensait au contraire que rien n'était plus salutaire et plus honorable. Par ce moyen, il prévint la jalousie qui aurait pu éclater entre eux.; et, en les engageant à suivre avec plaisir les conseils de celui qui avait le plus d'expérience, il fortifia beaucoup Miltiade, qui eut seul le commandement de l'armée; car les autres généraux renoncèrent au droit qu'ils avaient de commander chacun à leur tour, et se soumirent tous à lui. VIII. Dans la bataille, le centre des Athéniens étant vivement pressé par les Barbares, qui soutinrent là plus longtemps l'effort des tribus Léontide et Antiochide, Thémistocle, qui était de la première, et Aristide de la seconde, placés à côté l'un de l'autre, firent à l'envi des prodiges de valeur. Mais après avoir mis en déroute les Barbares, et les avoir repoussés jusque dans leurs vaisseaux, les Athéniens voyant qu'au lieu de faire voile vers les îles, ils étaient emportés par les vents et par les courants de la mer dans l'intérieur de l'Attique, ils craignirent que, trouvant Athènes sans défense, ils ne s'en rendissent les maîtres ; et marchant avec neuf tribus, ils firent une telle diligence, qu'ils y arrivèrent le jour même. Aristide, laissé seul à Marathon avec sa tribu, pour garder les prisonniers et les dépouilles, ne démentit pas l'opinion qu'on avait de lui. L'or et l'argent étaient semés partout; les tentes et les vaisseaux qu'on avait pris regorgeaient d'effets de toute espèce et de meubles très précieux : Aristide n'eut pas même la pensée d'y toucher, et ne permit à personne d'y porter la main. IX. Quelques-uns néanmoins en prirent à son insu, et s'y enrichirent, entre autres Callias le porte-flambeau. Un des Barbares, qui, à sa longue chevelure et au bandeau qui ceignait sa tête, le prit apparemment pour un roi, se jetant à ses genoux, et le prenant par la main, lui montra une grande quantité d'or qu'il avait cachée dans un puits. Callias, devenu par avarice le plus cruel et le plus injuste des hommes, emporta l'or et tua le Barbare, de peur qu'il ne le découvrît à d'autres. C'est de là, dit-on, que les poètes comiques donnèrent aux descendants de ce Callias le nom de Laccoplutes, en plaisantant sur le lieu d'où il avait tiré cet or. L'année qui suivit cette bataille, Aristide fut élu archonte éponyme. Il est vrai que Démétrius de Phalère ne met cette élection que peu de temps avant sa mort, et après la bataille de Platée; mais dans les registres publics, à la suite de l'archonte Xantippide, sous lequel Mardonius fut battu à Platée, on ne trouve pas, dans une longue succession d'archontes, le nom d'Aristide ; au lieu qu'il suit immédiatement l'archonte Phanippe, sous lequel les Grecs gagnèrent la bataille de Marathon.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007