HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aristide

Chapitre 20

  Chapitre 20

[20] ἐκ τούτου τῶν Ἀθηναίων τὸ ἀριστεῖον οὐ παραδιδόντων τοῖς Σπαρτιάταις οὐδὲ τρόπαιον ἱστάναι συγχωρούντων ἐκείνοις, παροὐδὲν ἂν ἦλθεν εὐθὺς ἀπολέσθαι τὰ πράγματα τῶν Ἑλλήνων ἐν τοῖς ὅπλοις διαστάντων, εἰ μὴ πολλὰ παρηγορῶν καὶ διδάσκων τοὺς συστρατήγους Ἀριστείδης, μάλιστα δὲ Λεωκράτη καὶ Μυρωνίδην, ἔσχε καὶ συνέπεισε τὴν κρίσιν ἐφεῖναι τοῖς Ἕλλησιν. (2) ἐνταῦθα βουλευομένων τῶν Ἑλλήνων Θεογείτων μὲν Μεγαρεὺς εἶπεν, ὡς ἑτέρᾳ πόλει δοτέον εἴη τὸ ἀριστεῖον, εἰ μὴ βούλονται συνταράξαι πόλεμον ἐμφύλιον· ἐπὶ τούτῳ δἀναστὰς Κλεόκριτος Κορίνθιος δόξαν μὲν παρέσχεν ὡς Κορινθίοις αἰτήσων τὸ ἀριστεῖον· ἦν γὰρ ἐν ἀξιώματι μεγίστῳ μετὰ τὴν Σπάρτην καὶ τὰς Ἀθήνας Κόρινθος· εἶπε δὲ πᾶσιν ἀρέσαντα καὶ θαυμαστὸν λόγον ὑπὲρ Πλαταιέων, καὶ συνεβούλευσε τὴν φιλονεικίαν ἀνελεῖν ἐκείνοις τὸ ἀριστεῖον ἀποδόντας, οἷς οὐδετέρους τιμωμένοις ἄχθεσθαι. (3) ῥηθέντων δὲ τούτων πρῶτος μὲν Ἀριστείδης συνεχώρησεν ὑπὲρ τῶν Ἀθηναίων, ἔπειτα Παυσανίας ὑπὲρ τῶν Λακεδαιμονίων. οὕτω δὲ διαλλαγέντες ἐξεῖλον ὀγδοήκοντα τάλαντα τοῖς Πλαταιεῦσιν, ἀφὧν τὸ τῆς Ἀθηνᾶς ἀνῳκοδόμησαν ἱερὸν καὶ τὸ ἕδος ἔστησαν καὶ γραφαῖς τὸν νεὼν διεκόσμησαν, αἳ μέχρι νῦν ἀκμάζουσαι διαμένουσιν, ἔστησαν δὲ τρόπαιον ἰδίᾳ μὲν Λακεδαιμόνιοι, χωρὶς δἈθηναῖοι. (4) περὶ δὲ θυσίας ἐρομένοις αὐτοῖς ἀνεῖλεν Πύθιος Διὸς ἐλευθερίου βωμὸν ἱδρύσασθαι, θῦσαι δὲ μὴ πρότερον τὸ κατὰ τὴν χώραν πῦρ ἀποσβέσαντας ὡς ὑπὸ τῶν βαρβάρων μεμιασμένον ἐναύσασθαι καθαρὸν ἐκ Δελφῶν ἀπὸ τῆς κοινῆς ἑστίας. οἱ μὲν οὖν ἄρχοντες τῶν Ἑλλήνων περιιόντες εὐθὺς ἠνάγκαζον ἀποσβεννύναι τὰ πυρὰ πάντα τοὺς χρωμένους, ἐκ δὲ Πλαταιέων Εὐχίδας ὑποσχόμενος ὡς ἐνδέχεται τάχιστα κομιεῖν τὸ παρὰ τοῦ θεοῦ πῦρ ἧκεν εἰς Δελφούς. (5) ἁγνίσας δὲ τὸ σῶμα καὶ περιρρανάμενος ἐστεφανώσατο δάφνῃ· καὶ λαβὼν ἀπὸ τοῦ βωμοῦ τὸ πῦρ δρόμῳ πάλιν εἰς τὰς Πλαταιὰς ἐχώρει καὶ πρὸ ἡλίου δυσμῶν ἐπανῆλθε, τῆς αὐτῆς ἡμέρας χιλίους σταδίους κατανύσας. ἀσπασάμενος δὲ τοὺς πολίτας καὶ τὸ πῦρ παραδοὺς εὐθὺς ἔπεσε καὶ μετὰ μικρὸν ἐξέπνευσεν. ἀγάμενοι δαὐτὸν οἱ Πλαταιεῖς ἔθαψαν ἐν τῷ ἱερῷ τῆς Εὐκλείας Ἀρτέμιδος, ἐπιγράψαντες τόδε τὸ τετράμετρον· Εὐχίδας Πυθῶδε θρέξας ἦλθε τᾷδαὐθημερόν. (6) τὴν δΕὔκλειαν οἱ μὲν πολλοὶ καὶ καλοῦσι καὶ νομίζουσιν Ἄρτεμιν, ἔνιοι δέ φασιν Ἡρακλέους μὲν θυγατέρα καὶ Μυρτοῦς γενέσθαι, τῆς Μενοιτίου μὲν θυγατρός, Πατρόκλου δἀδελφῆς, τελευτήσασαν δὲ παρθένον ἔχειν παρά τε Βοιωτοῖς καὶ Λοκροῖς τιμάς. βωμὸς γὰρ αὐτῇ καὶ ἄγαλμα κατὰ πᾶσαν ἀγορὰν ἵδρυται, καὶ προθύουσιν αἵ τε γαμούμεναι καὶ οἱ γαμοῦντες. [20] XXXIV. Après cette victoire, les Athéniens ne voulant pas céder aux Spartiates le prix de la valeur, ni souffrir qu'ils dressassent en particulier un trophée, ces deux peuples étaient sur le point de décider la querelle par les armes, et d'être eux-mêmes les auteurs de leur ruine, si Aristide, par la force de ses raisons et de ses remontrances, n'eût retenu les autres généraux athéniens, surtout Léocrates et Myronides, et ne les eût fait consentir à remettre aux Grecs le jugement de cette affaire. Les Grecs s'étant donc assemblés pour la décider, Théogiton de Mégare dit qu'il fallait donner à une autre ville que Sparte et Athènes le prix de la valeur, si on ne voulait pas exciter une guerre civile. Cléocrite de Corinthe s'étant levé ensuite, on crut qu'il allait demander cet honneur pour les Corinthiens, dont la ville était, après Lacédémone et Athènes, la première en dignité. Mais il fit, à la louange des Platéens, un discours qui causa autant de plaisir que d'admiration; il opina que, pour faire cesser cette dispute, il fallait leur adjuger ce prix, dont les autres concurrents ne pourraient être jaloux. Aristide appuya le premier cet avis au nom des Athéniens; et ensuite Pausanias pour les Spartiates. Ce différend ainsi terminé, on prit sur le butin, avant tout partage, quatre-vingts talents pour les Platéens, qui en bâtirent un temple à Minerve : ils y placèrent une statue de la déesse, et ornèrent cet édifice de superbes tableaux, qui conservent encore aujourd'hui toute leur fraîcheur. XXXV.Les Spartiates et les Athéniens dressèrent deux trophées séparés, et ils envoyèrent en commun consulter l'oracle de Delphes, sur les sacrifices qu'ils devaient faire : le dieu leur ordonna d'élever un autel à Jupiter Libérateur, mais de n'y sacrifier qu'après avoir éteint tous les feux qui étaient dans le pays, et que les Barbares avaient souillés; d'aller ensuite à Delphes prendre sur l'autel commun un feu entièrement pur. Sur cette réponse, les généraux grecs ayant parcouru le pays, obligèrent les habitants d'éteindre tous les feux; et un Platéen, nommé Euchydas, s'étant engagé d'apporter le feu pris sur l'autel du dieu le plus promptement qu'il serait possible, partit pour Delphes. Dès qu'il y fut arrivé, il se purifia, s'arrosa d'eau lustrale; et après s'être couronné de laurier, il s'approcha de l'autel, y prit le feu sacré : et, sans s'arrêter un instant, retourna avec tant de diligence à Platée, qu'il y fut rendu avant le coucher du soleil, ayant fait ce jour-là mille stades. En arrivant il salue ses concitoyens, leur remet le feu, tombe à leurs pieds, et un moment après il expire. Les Platéens l'ayant emporté, l'enterrèrent dans le temple de Diane Eucléia, et gravèrent cette épitaphe sur son tombeau : Ci-gît cet Euchydas qui, dans un même jour, Partit d'ici pour Delphe, et s'y vit de retour. Cette déesse Eucléia est Diane, suivant le plus grand nombre d'auteurs; d'autres disent que c'est une fille d'Hercule et de Myrto, fille de Ménétius et soeur de Patrocle; qu'étant morte vierge, les Béotiens et ceux de Locres lui décernèrent de grands honneurs. Dans toutes les places publiques de leurs villes ils lui ont dressé des autels, sur lesquels les époux qui ne sont que fiancés lui font des sacrifices.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007