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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aristide

Chapitre 18

  Chapitre 18

[18] δυσφορῶν οὖν Παυσανίας τοῖς παροῦσιν, ἄλλα τοῦ μάντεως ἐπἄλλοις ἱερεῖα καταβάλλοντος, τρέπεται πρὸς τὸ Ἡραῖον τῇ ὄψει δεδακρυμένος, καὶ τὰς χεῖρας ἀνασχὼν εὔξατο Κιθαιρωνίᾳ Ἥρᾳ καὶ θεοῖς ἄλλοις, οἳ Πλαταιΐδα γῆν ἔχουσιν, εἰ μὴ πέπρωται τοῖς Ἕλλησι νικᾶν, ἀλλὰ δράσαντάς γέ τι παθεῖν καὶ δείξαντας ἔργῳ τοῖς πολεμίοις, ὡς ἐπἄνδρας ἀγαθοὺς καὶ μάχεσθαι μεμαθηκότας ἐστράτευσαν. (2) ταῦτα τοῦ Παυσανίου θεοκλυτοῦντος ἅμα ταῖς εὐχαῖς ἐφάνη τὰ ἱερὰ καὶ νίκην μάντις ἔφραζε. καὶ δοθέντος εἰς ἅπαντας τοῦ παραγγέλματος καθίστασθαι πρὸς τοὺς πολεμίους, τε φάλαγξ ὄψιν ἔσχεν αἰφνιδίως ἑνὸς ζᾐου θυμοειδοῦς πρὸς ἀλκὴν τρεπομένου καὶ φρίξαντος, τοῖς τε βαρβάροις τότε παρέστη λογισμός, ὡς πρὸς ἄνδρας ἀγὼν ἔσοιτο μαχουμένους ἄχρι θανάτου. (3) διὸ καὶ προθέμενοι πολλὰ τῶν γέρρων ἐτόξευον εἰς τοὺς Λακεδαιμονίους. οἱ δὲ τηροῦντες ἅμα τὸν συνασπισμὸν ἐπέβαινον, καὶ προσπεσόντες ἐξεώθουν τὰ γέρρα, καὶ τοῖς δόρασι τύπτοντες πρόσωπα καὶ στέρνα τῶν Περσῶν πολλοὺς κατέβαλλον, οὐκ ἀπράκτως οὐδὲ ἀθύμως πίπτοντας. καὶ γὰρ ἀντιλαμβανόμενοι τῶν δοράτων ταῖς χερσὶ γυμναῖς συνέθραυον τὰ πλεῖστα, καὶ πρὸς τὰς ξιφουλκίας ἐχώρουν οὐκ ἀργῶς, ἀλλὰ ταῖς τε κοπίσι καὶ τοῖς ἀκινάκαις χρώμενοι καὶ τὰς ἀσπίδας παρασπῶντες καὶ συμπλεκόμενοι χρόνον πολὺν ἀντεῖχον. (4) οἱ δἈθηναῖοι τέως μὲν ἠτρέμουν ἀναμένοντες τοὺς Λακεδαιμονίους, ἐπεὶ δὲ κραυγή τε προσέπιπτε πολλὴ μαχομένων καὶ παρῆν, ὥς φασιν, ἄγγελος παρὰ Παυσανίου τὰ γινόμενα φράζων, ὥρμησαν κατὰ τάχος βοηθεῖν. καὶ προχωροῦσιν αὐτοῖς διὰ τοῦ πεδίου πρὸς τὴν βοὴν ἐπεφέροντο τῶν Ἑλλήνων οἱ μηδίζοντες, (5) Ἀριστείδης δὲ πρῶτον μέν, ὡς εἶδε, πολὺ προελθὼν ἐβόα, μαρτυρόμενος Ἑλληνίους θεούς, ἀπέχεσθαι μάχης καὶ μὴ σφίσιν ἐμποδὼν εἶναι μηδὲ κωλύειν ἐπαμύνοντας τοῖς προκινδυνεύουσιν ὑπὲρ τῆς Ἑλλάδος, ἐπεὶ δἑώρα μὴ προσέχοντας αὐτῷ καὶ συντεταγμένους ἐπὶ τὴν μάχην, οὕτω τῆς ἐκεῖ βοηθείας ἀποτραπόμενος συνέβαλε τούτοις περὶ πεντακισμυρίους οὖσιν. (6) ἀλλὰ τὸ μὲν πλεῖστον εὐθὺς ἐνέδωκε καὶ ἀπεχώρησεν, ἅτε δὴ καὶ τῶν βαρβάρων ἀπηλλαγμένων, δὲ μάχη λέγεται μάλιστα κατὰ Θηβαίους γενέσθαι, προθυμότατα τῶν πρώτων καὶ δυνατωτάτων τότε παραὐτοῖς μηδιζόντων καὶ τὸ πλῆθος οὐ κατὰ γνώμην, ἀλλὀλιγαρχούμενον ἀγόντων. [18] Pausanias, désespéré de voir que le devin immolait inutilement victimes sur victimes, tourna son visage baigné de larmes vers le temple de Junon, et levant les mains au ciel, il adressa ses prières à cette déesse, protectrice du Cithéron, et aux autres dieux tutélaires du pays de Platée, et leur demanda que, s'il n'était pas dans les destinées que les Grecs fussent vainqueurs, ils ne périssent au moins qu'après avoir vendu chèrement leur vie, et prouvé à leurs ennemis, par des exploits mémorables, que les Perses avaient affaire à des gens de coeur et exercés à combattre. XXX. A peine Pausanias avait achevé sa prière, que les victimes se trouvèrent favorables, et les devins promirent la victoire. Aussitôt il fit donner l'ordre à toutes les troupes de charger l'ennemi; et dans l'instant la phalange lacédémonienne, présentant l'image d'un seul corps, ressemblait à une bête féroce qui se hérisse pour s'exciter au combat. Les Barbares jugèrent alors qu'ils allaient combattre contre des hommes qui se défendraient jusqu'à la mort. S'étant donc couverts de leurs boucliers, ils lancèrent des flèches contre les Lacédémoniens, qui, de leur côté, se tenant joints ensemble, avancent toujours, les boucliers serrés, et tombant sur les ennemis, leur arrachent leurs boucliers, les frappent à grands coups de piques sur le visage et dans l'estomac, et en renversent un grand nombre, qui opposait à leurs efforts une vigoureuse résistance : car, de leurs mains nues prenant les piques des Lacédémoniens, ils en brisaient un grand nombre; et se relevant ensuite ils tiraient promptement leurs haches et leurs cimeterres, combattaient avec fureur, arrachaient les boucliers des ennemis, et, les saisissant eux-mêmes au corps, se défendaient avec le plus grand courage. Pendant ce temps-là les Athéniens restaient immobiles, et attendaient toujours les Lacédémoniens. Mais tout à coup un grand bruit, comme de gens qui combattent, s'étant fait entendre, et un officier, envoyé par Pausanias, leur ayant appris ce qui se passait, ils partent aussitôt et volent au secours des Spartiates. Ils traversent la plaine pour aller du côté où le bruit les attire, lorsque les Grecs qui étaient dans le parti des Mèdes viennent à leur rencontre. Aristide ne les a pas plutôt aperçus, que, s'avançant loin de sa troupe, il leur crie, en attestant les dieux de la Grèce, de s'abstenir de combattre, et de ne pas s'opposer au secours qu'ils vont porter à ceux des Grecs qui exposent leur vie pour le salut de leur patrie. XXXI. Mais lorsqu'il voit qu'au lieu d'avoir égard à ses remontrances, ils se disposent à l'attaquer, il ne songe plus à aller au secours des Spartiates, et avec ses seules troupes il charge ces Grecs, qui étaient environ cinquante mille. Ils plièrent pour la plupart aussitôt qu'ils virent les Barbares en fuite, et ne songèrent plus qu'à faire leur retraite. Le fort du combat eut donc lieu contre les Thébains, dont les principaux et les plus puissants avaient embrassé les intérêts des Mèdes, et s'étaient servis de leur ascendant sur la multitude, pour l'entraîner dans ce parti contre son gré.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007