HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aristide

Chapitre 14

  Chapitre 14

[14] μετὰ ταῦτα Μαρδόνιος, πλεῖστον ἐδόκει διαφέρειν, τῶν Ἑλλήνων ἀπεπειρᾶτο, τὴν ἵππον ἀθρόαν αὐτοῖς ἐφεὶς καθεζομένοις ὑπὸ τὸν πρόποδα τοῦ Κιθαιρῶνος ἐν χωρίοις ὀχυροῖς καὶ πετρώδεσι πλὴν Μεγαρέων. οὗτοι δὲ τρισχίλιοι τὸ πλῆθος ὄντες ἐν τοῖς ἐπιπέδοις μᾶλλον ἐστρατοπεδεύοντο. διὸ καὶ κακῶς ἔπασχον ὑπὸ τῆς ἵππου ῥυείσης ἐπαὐτοὺς καὶ προσβολὰς ἐχούσης πανταχόθεν. (2) ἔπεμπον οὖν ἄγγελον κατὰ τάχος πρὸς Παυσανίαν βοηθεῖν κελεύοντες, ὡς οὐ δυνάμενοι καθαὑτοὺς ὑποστῆναι τὸ τῶν βαρβάρων πλῆθος. ταῦτα Παυσανίας ἀκούων, ἤδη δὲ καὶ καθορῶν ἀποκεκρυμμένον ἀκοντισμάτων καὶ τοξευμάτων πλήθει τὸ στρατόπεδον τῶν Μεγαρέων καὶ συνεσταλμένους αὐτοὺς εἰς ὀλίγον, αὐτὸς μὲν ἀμήχανος ἦν πρὸς ἱππότας ἀμύνειν ὁπλιτικῇ φάλαγγι καὶ βαρείᾳ τῇ Σπαρτιατῶν, (3) τοῖς δἄλλοις στρατηγοῖς καὶ λοχαγοῖς τῶν Ἑλλήνων περὶ αὐτὸν οὖσι προὔθετο ζῆλον ἀρετῆς καὶ φιλοτιμίας, εἰ δή τινες ἑκόντες ἀναδέξαιντο προαγωνίσασθαι καὶ βοηθῆσαι τοῖς Μεγαρεῦσι. τῶν δἄλλων ὀκνούντων Ἀριστείδης ἀναδεξάμενος ὑπὲρ τῶν Ἀθηναίων τὸ ἔργον ἀποστέλλει τὸν προθυμότατον τῶν λοχαγῶν Ὀλυμπιόδωρον, ἔχοντα τοὺς ὑπαὐτῷ τεταγμένους λογάδας τριακοσίους καὶ τοξότας ἀναμεμιγμένους σὺν αὐτοῖς. (4) τούτων δὲ ὀξέως διασκευασαμένων καὶ προσφερομένων δρόμῳ, Μασίστιος τῶν βαρβάρων ἵππαρχος, ἀνὴρ ἀλκῇ τε θαυμαστὸς μεγέθει τε καὶ κάλλει σώματος περιττός, ὡς κατεῖδεν, ἐναντίον ἐπιστρέψας τὸν ἵππον εἰς αὐτοὺς ἤλαυνε. τῶν δἀνασχομένων καὶ συμβαλόντων ἦν ἀγὼν καρτερός, ὡς πεῖραν ἐν τούτῳ τοῦ παντὸς λαμβανόντων. (5) ἐπεὶ δὲ τοξευθεὶς ἵππος τὸν Μασίστιον ἀπέρριψε καὶ πεσὼν ὑπὸ βάρους τῶν ὅπλων αὐτός τε δυσκίνητος ἦν ἀναφέρειν καὶ τοῖς Ἀθηναίοις ἐπικειμένοις καὶ παίουσι δυσμεταχείριστος, οὐ μόνον στέρνα καὶ κεφαλήν, ἀλλὰ καὶ τὰ γυῖα χρυσῷ καὶ χαλκῷ καὶ σιδήρῳ καταπεφραγμένος, τοῦτον μὲν τὸ κράνος ὑπέφαινε τὸν ὀφθαλμὸν ἀκοντίου στύρακι παίων τις ἀνεῖλεν, οἱ δἄλλοι Πέρσαι προέμενοι τὸν νεκρὸν ἔφευγον. (6) ἐγνώσθη δὲ τοῦ κατορθώματος τὸ μέγεθος τοῖς Ἕλλησιν οὐκ ἀπὸ τῶν νεκρῶν τοῦ πλήθους, ὀλίγοι γὰρ οἱ πεσόντες ἦσαν, ἀλλὰ τῷ πένθει τῶν βαρβάρων. καὶ γὰρ ἑαυτοὺς ἔκειραν ἐπὶ τῷ Μασιστίῳ καὶ ἵππους καὶ ἡμιόνους, οἰμωγῆς τε καὶ κλαυθμοῦ τὸ πεδίον ἐνεπίμπλασαν, ὡς ἄνδρα πολὺ πρῶτον ἀρετῇ καὶ δυνάμει μετά γε Μαρδόνιον αὐτὸν ἀποβαλόντες. [14] XXIII. Cependant Mardonius, pour essayer les forces des Grecs par l'endroit où il était lui-même le plus fort, envoya sa cavalerie escarmoucher contre eux. Ils étaient campés au pied du mont Cithéron, dans des lieux forts et pierreux; les Mégariens seuls, au nombre de trois mille, étaient postés dans la plaine. Aussi furent-ils malmenés par cette cavalerie, qui pouvait les approcher et les assaillir de tous côtés. Hors d'état de résister seuls à cette multitude de Barbares, ils envoyèrent à Pausanias en diligence, pour lui demander du secours. A cette nouvelle, Pausanias, voyant déjà le camp des Mégariens comme couvert sous une grêle de traits et de dards, qui les forçait de se resserrer en un très petit espace, et ne pouvant lui-même aller contre cette cavalerie avec la phalange pesamment armée des Spartiates, voulut piquer d'émulation ceux des capitaines grecs qu'il avait auprès de lui, et leur inspirer l'ardeur de marcher contre les Perses, pour soutenir les Mégariens. Personne n'y paraissant disposé, Aristide, au nom des Athéniens, se charge de le faire; et sur-le-champ il en donne l'ordre à Olympiodore, le plus brave de ses chefs de bande, qui commandait une compagnie de trois cents hommes et quelques gens de trait mêlés parmi eux. Ils furent prêts en un moment, et fondirent sur les Barbares. XXIV. Masistius, général de la cavalerie des Perses, homme d'une force prodigieuse, remarquable par sa taille et sa bonne mine, les voyant venir à lui, tourne bride, et pique droit à eux; les Athéniens l'attendent de pied ferme, et il se livre là un combat rude et opiniâtre, les deux partis voulant juger par l'issue de cette escarmouche du succès de la bataille. Mais enfin, le cheval de Masistius ayant été blessé d'une flèche, renversa par terre ce général, qui, une fois tombé, ne put se relever, retenu par le poids de ses armes : les Athéniens, qui coururent aussitôt sur lui, ne pouvaient venir à bout de le tuer, parce qu'il avait non seulement la poitrine et la tète, mais encore les jambes et les bras couverts de lames d'or, d'airain et de fer. Enfin, un soldat lui ayant enfoncé le bois de sa pique dans l'oeil, que la visière de son casque laissait à découvert, il mourut de cette blessure. Les Perses, abandonnant son corps, prirent la fuite. Les Grecs connurent la grandeur de cet avantage, non par le nombre des morts, car il en resta peu sur la place, mais par le deuil qu'en firent les Barbares. Ils furent si affligés de la mort de Masistius, qu'ils se rasèrent la tête, qu'ils coupèrent les crins de leurs chevaux et de leurs mulets, et remplirent tous les environs de cris et de gémissements, que leur arrachait la perte d'un général qui ne le cédait qu'à Mardonius en courage et en autorité.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007