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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aristide

Chapitre 13

  Chapitre 13

[13] οὔσης δὲ μετεώρου τῆς Ἑλλάδος καὶ μάλιστα τοῖς Ἀθηναίοις τῶν πραγμάτων ἐπισφαλῶς ἐχόντων, ἄνδρες ἐξ οἴκων ἐπιφανῶν καὶ χρημάτων μεγάλων πένητες ὑπὸ τοῦ πολέμου γεγονότες καὶ πᾶσαν ἅμα τῷ πλούτῳ τὴν ἐν τῇ πόλει δύναμιν αὑτῶν καὶ δόξαν οἰχομένην ὁρῶντες, ἑτέρων τιμωμένων καὶ ἀρχόντων, συνῆλθον εἰς οἰκίαν τινὰ τῶν ἐν Πλαταιαῖς κρύφα καὶ συνωμόσαντο καταλύσειν τὸν δῆμον· εἰ δὲ μὴ προχωροίη, λυμανεῖσθαι τὰ πράγματα καὶ τοῖς βαρβάροις προδώσειν. (2) πραττομένων δὲ τούτων ἐν τῷ στρατοπέδῳ καὶ συχνῶν ἤδη διεφθαρμένων, αἰσθόμενος Ἀριστείδης καὶ φοβηθεὶς τὸν καιρόν, ἔγνω μήτἐᾶν ἀμελούμενον τὸ πρᾶγμα μήθἅπαν ἐκκαλύπτειν, ἀγνοούμενον εἰς ὅσον ἐκβήσεται πλῆθος ἔλεγχος τὸν τοῦ δικαίου ζητῶν ὅρον ἀντὶ τοῦ συμφέροντος. (3) ὀκτὼ δή τινας ἐκ πολλῶν συνέλαβε· καὶ τούτων δύο μέν, οἷς πρώτοις κρίσις προεγράφη, οἳ καὶ πλείστην αἰτίαν εἶχον, Αἰσχίνης Λαμπτρεὺς καὶ Ἀγησίας Ἀχαρνεύς, ᾤχοντο φεύγοντες ἐκ τοῦ στρατοπέδου, τοὺς δἄλλους ἀφῆκε, θαρσῆσαι διδοὺς καὶ μεταγνῶναι τοῖς ἔτι λανθάνειν οἰομένοις, ὑπειπὼν ὡς μέγα δικαστήριον ἔχουσι τὸν πόλεμον ἀπολύσασθαι τὰς αἰτίας ὀρθῶς καὶ δικαίως τῇ πατρίδι βουλευόμενοι. [13] XXII. Pendant que la Grèce entière était dans l'attente de l'événement, et que les Athéniens en particulier se trouvaient dans la situation la plus critique, plusieurs citoyens des familles les plus nobles et les plus riches, que la guerre avait ruinés, et qui ayant perdu, avec leur fortune, la gloire et l'autorité dont ils jouissaient, voyaient en d'autres mains les honneurs et les dignités, s'assemblèrent secrètement dans une maison de Platée, et conspirèrent de renverser à Athènes le gouvernement populaire; ou, s'ils ne pouvaient y réussir, de perdre la Grèce entière, et de la livrer aux Barbares. Cette conspiration se tramait au milieu du camp; et la corruption avait déjà fait de grands progrès, lorsque Aristide en fut averti. Effrayé d'abord à cause de la conjoncture où l'on se trouvait, il crut cependant qu'il ne fallait ni négliger, ni publier entièrement une affaire de cette nature; ignorant jusqu'à quel nombre de personnes la complicité pouvait s'étendre, il aima mieux donner quelque atteinte à la justice, que de risquer le salut public. De tous les coupables, il n'en fit arrêter que huit ; et dans ce nombre même, les deux seuls dont on commença le procès, parce qu'ils étaient les plus chargés, Eschine du bourg de Lampre, et Agésias du bourg d'Adarnes, s'enfuirent du camp pendant qu'on faisait les informations. Il mit les autres en liberté; et leur laissant les moyens de se rassurer et de se repentir, dans la pensée qu'ils n'avaient pas été trouvés coupables, il leur donna à entendre que le champ de bataille serait pour eux un tribunal où ils pourraient se justifier, et faire voir qu'ils n'avaient jamais eu pour leur patrie que des intentions pures.


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Dernière mise à jour : 26/09/2007