[11] χειροτονηθεὶς δὲ στρατηγὸς αὐτοκράτωρ ἐπὶ τὴν μάχην, καὶ τῶν
Ἀθηναίων ὀκτακισχιλίους ὁπλίτας ἀναλαβών, ἧκεν εἰς Πλαταιάς. ἐκεῖ δὲ
καὶ Παυσανίας ὁ τοῦ σύμπαντος ἡγούμενος Ἑλληνικοῦ συνέμιξεν ἔχων
τοὺς Σπαρτιάτας, καὶ τῶν ἄλλων Ἑλλήνων ἐπέρρει τὸ πλῆθος. (2) τῶν
δὲ βαρβάρων τὸ μὲν ὅλον τῆς στρατοπεδείας παρὰ τὸν Ἀσωπὸν ποταμὸν
παρεκτεταμένης οὐδεὶς ἦν ὄρος διὰ τὸ μέγεθος, περὶ δὲ τὰς ἀποσκευὰς
καὶ τὰ κυριώτατα τεῖχος περιεφράξαντο τετράγωνον, οὗ τῶν πλευρῶν
ἑκάστη μῆκος ἦν δέκα σταδίων.
Παυσανίᾳ μὲν οὖν καὶ τοῖς Ἕλλησι κοινῇ Τισαμενὸς ὁ Ἠλεῖος
ἐμαντεύσατο, καὶ προεῖπε νίκην ἀμυνομένοις καὶ μὴ προεπιχειροῦσιν·
(3) Ἀριστείδου δὲ πέμψαντος εἰς Δελφοὺς ἀνεῖλεν ὁ θεὸς Ἀθηναίους
καθυπερτέρους ἔσεσθαι τῶν ἐναντίων εὐχομένους τῷ Διῒ καὶ τῇ Ἥρα τῇ
Κιθαιρωνίᾳ καὶ Πανὶ καὶ νύμφαις Σφραγίτισι, καὶ θύοντας ἥρωσιν
Ἀνδροκράτει, Λεύκωνι, Πεισάνδρῳ, Δαμοκράτει, Ὑψίωνι, Ἀκταίωνι,
Πολϋΐδῳ, καὶ τὸν κίνδυνον ἐν γᾷ ἰδίᾳ ποιουμένους ἐν τῷ πεδίῳ τᾶς
Δάματρος τᾶς Ἐλευσινίας καὶ τᾶς Κόρας. (4) οὗτος ὁ χρησμὸς
ἀνενεχθεὶς ἀπορίαν τῷ Ἀριστείδῃ παρεῖχεν. οἱ μὲν γὰρ ἥρωες, οἷς ἐκέλευε
θύειν, ἀρχηγέται Πλαταιέων ἦσαν, καὶ τὸ τῶν Σφραγιτίδων νυμφῶν
ἄντρον ἐν μιᾷ κορυφῇ τοῦ Κιθαιρῶνός ἐστιν, εἰς δυσμὰς ἡλίου θερινὰς
τετραμμένον, ἐν ᾧ καὶ μαντεῖον ἦν πρότερον, ὥς φασι, καὶ πολλοὶ
κατείχοντο τῶν ἐπιχωρίων, οὓς νυμφολήπτους προσηγόρευον. τὸ δὲ τῆς
Ἐλευσινίας Δήμητρος πεδίον, (5) καὶ τὸ τὴν μάχην ἐν ἰδίᾳ χώρᾳ
ποιουμένοις τοῖς Ἀθηναίοις νίκην δίδοσθαι, πάλιν εἰς τὴν Ἀττικὴν
ἀνεκαλεῖτο καὶ μεθίστη τὸν πόλεμον.
ἔνθα τῶν Πλαταιέων ὁ στρατηγὸς Ἀρίμνηστος ἔδοξε κατὰ τοὺς ὕπνους
ὑπὸ τοῦ Διὸς τοῦ Σωτῆρος ἐπερωτώμενον αὑτόν, ὅ τι δὴ πράττειν
δέδοκται τοῖς Ἕλλησιν, εἰπεῖν, "αὔριον εἰς Ἐλευσῖνα τὴν στρατιὰν
ἀπάξομεν, ὦ δέσποτα, καὶ διαμαχούμεθα τοῖς βαρβάροις ἐκεῖ κατὰ τὸ
πυθόχρηστον." (6) τὸν οὖν θεὸν φάναι διαμαρτάνειν αὐτοὺς τοῦ
παντός· αὐτόθι γὰρ εἶναι περὶ τὴν Πλαταϊκὴν τὰ πυθόχρηστα καὶ
ζητοῦντας ἀνευρήσειν. τούτων ἐναργῶς τῷ Ἀριμνήστῳ φανέντων
ἐξεγρόμενος τάχιστα μετεπέμψατο τοὺς ἐμπειροτάτους καὶ
πρεσβυτάτους τῶν πολιτῶν, μεθ᾽ ὧν διαλεγόμενος καὶ συνδιαπορῶν
εὗρεν, ὅτι τῶν Ὑσιῶν πλησίον ὑπὸ τὸν Κιθαιρῶνα ναός ἐστιν ἀρχαῖος
πάνυ Δήμητρος Ἐλευσινίας καὶ Κόρης προσαγορευόμενος. (7) εὐθὺς
οὖν παραλαβὼν τὸν Ἀριστείδην ἦγεν ἐπὶ τὸν τόπον, εὐφυέστατον ὄντα
παρατάξαι φάλαγγα πεζικὴν ἱπποκρατουμένοις, διὰ τὰς ὑπωρείας τοῦ
Κιθαιρῶνος ἄφιππα ποιούσας τὰ καταλήγοντα καὶ συγκυροῦντα τοῦ
πεδίου πρὸς τὸ ἱερόν. αὐτοῦ δ᾽ ἦν καὶ τὸ τοῦ Ἀνδροκράτους ἡρῷον ἐγγύς,
ἄλσει πυκνῶν καὶ συσκίων δένδρων περιεχόμενον. (8) ὅπως δὲ μηδὲν
ἐλλιπὲς ἔχῃ πρὸς τὴν ἐλπίδα τῆς νίκης ὁ χρησμός, ἔδοξε τοῖς
Πλαταιεῦσιν, Ἀριμνήστου γνώμην εἰπόντος, ἀνελεῖν τὰ πρὸς τὴν Ἀττικὴν
ὅρια τῆς Πλαταιΐδος καὶ τὴν χώραν ἐπιδοῦναι τοῖς Ἀθηναίοις ὑπὲρ τῆς
Ἑλλάδος ἐν οἰκείᾳ κατὰ τὸν χρησμὸν ἐναγωνίσασθαι. (9) ταύτην μὲν
οὖν τὴν φιλοτιμίαν τῶν Πλαταιέων οὕτω συνέβη περιβόητον γενέσθαι,
ὥστε καὶ Ἀλέξανδρον ἤδη βασιλεύοντα τῆς Ἀσίας ὕστερον πολλοῖς ἔτεσι
τειχίζοντα τὰς Πλαταιὰς ἀνειπεῖν Ὀλυμπιάσιν ὑπὸ κήρυκος, ὅτι ταύτην ὁ
βασιλεὺς ἀποδίδωσι Πλαταιεῦσι τῆς ἀνδραγαθίας καὶ τῆς μεγαλοψυχίας
χάριν, ἐπειδὴ τοῖς Ἕλλησιν ἐν τῷ Μηδικῷ πολέμῳ τὴν χώραν ἐπέδωκαν
καὶ παρέσχον αὑτοὺς προθυμοτάτους.
| [11] XXVI. Élu général des Athéniens pour la bataille
qui devait se donner, il prit huit mille hommes de pied, et se rendit à Platée,
où il fut joint par Pausanias, général de toute l'armée des Grecs, et qui était à la tête
des Spartiates; les autres troupes grecques arrivaient successivement en foule.
L'armée des Barbares, campée le long de I'Asopus, occupait une si vaste étendue de
terrain, qu'elle ne s'était pas même retranchée; elle avait seulement placé ses bagages
et ce qu'elle avait de plus précieux dans un espace carré, fermé d'une muraille dont
chaque côté avait dix stades de longueur. Un devin d'Élée, nommé Tisamène,
avait prédit à Pausanias et à tous les Grecs qu'ils remporteraient la victoire s'ils
n'attaquaient pas, et qu'ils ne fissent que se défendre. Aristide, de son côté, ayant
envoyé à l'oracle de Delphes, le dieu lui répondit que les Athéniens triompheraient
de leurs ennemis s'ils faisaient des prières à Jupiter, à Junon protectrice du Cithéron,
à Pan et aux nymphes Sphragitides; s'ils sacrifiaient aux héros Androcates,
Leucon, Pisandre, Démocratès, Hypsion, Actéon et Polyïde; et qu'ils ne risquassent
de bataille que dans leur propre pays, sur le champ de Cérès Éleusinienne et de
Proserpine. Cet oracle jeta Aristide dans une grande perplexité; car ces héros, que le
dieu ordonnait d'honorer par des sacrifices, étaient les ancêtres des Platéens; et
l'antre des nymphes Sphragitides était sur une des croupes du mont Cithéron, qui
regardait le couchant d'été. Il y avait, dit-on, autrefois dans cet antre un oracle qui
inspirait la plupart des habitants du pays; d'où on les avait appelés Nympholeptes.
Ne promettre donc la victoire aux Athéniens qu'autant qu'ils combattraient dans le
champ de Cérès Éleusinienne, et sur leur propre territoire, c'était rappeler et
transporter de nouveau la guerre dans le sein de l'Attique. XX. Cependant
Arimneste, général des Platéens, eut un songe dans lequel il crut voir Jupiter
Sauveur, qui lui demandait ce que les Grecs avaient résolu. « Seigneur, lui répondit
Arimneste, nous décamperons demain, pour mener l'armée à Éleusis, et, suivant
l'oracle d'Apollon, y combattre contre les Barbares. — Les Grecs sont dans une
grande erreur, répliqua Jupiter ; le lieu désigné par l'oracle est ici même, aux
environs de Platée; et s'ils cherchent bien, ils le trouveront. » Après une vision si
claire, Arimneste est à peine éveillé, qu'il fait appeler les plus vieux et les plus
instruits de ses concitoyens; il confère avec eux; et ayant examiné la chose avec
attention, on trouva enfin que près de la ville d'Hypsies, au pied du Cithéron, il
y avait un vieux temple de Cérès Éleusinienne et de Proserpine. Aussitôt il va
prendre Aristide, et le mène sur le lieu même; ils le trouvèrent très commode pour y
ranger en bataille une armée qui serait faible en cavalerie, parce que le pied du
Cithéron, qui s'étend jusqu'à ce temple, rend les extrémités de la plaine impraticables
aux gens de cheval. C'était là aussi la chapelle du héros Androcrates, tout environnée
d'arbres épais. Et afin qu'il ne manquât rien de ce que le dieu prescrivait pour espérer
la victoire, les Platéens, sur la proposition d'Arimneste, ordonnèrent, par un décret,
que les bornes qui séparaient l'Attique de leur pays seraient enlevées; et ils cédèrent
aux Athéniens toute cette partie de leur territoire, afin qu'aux termes de l'oracle ils
pussent combattre pour la Grèce dans leur propre pays. Cette libéralité des
Platéens devint si célèbre, que, bien des années après, Alexandre, déjà maître de
l'Asie, ayant rétabli les murailles de Platée, fit publier par un héraut aux jeux
olympiques : "Que le roi de Macédoine donnait par là aux Platéens la récompense de
leur vertu et de la générosité avec laquelle, dans la guerre des Mèdes, ils avaient cédé
aux Athéniens une partie de leur pays, et montré le plus grand zèle pour le salut de
la Grèce".
|