[4] Τοῦ δὲ Νικοκλέους τέσσαρας μῆνας τυραννοῦντος, ἐν
οἷς πολλὰ κακὰ τὴν πόλιν ἐργασάμενος ἐκινδύνευεν ὑπ'
Αἰτωλῶν ἐπιβουλευομένην αὐτὴν ἀποβαλεῖν, ἤδη μειράκιον ὁ
Ἄρατος ὢν ἀξίωμα λαμπρὸν εἶχε δι' εὐγένειαν καὶ φρόνημα, ὃ
διέφαινεν οὐ μικρὸν οὐδ' ἀργόν, ἐμβριθὲς δὲ καὶ (2) παρ'
ἡλικίαν ἀσφαλεστέρᾳ γνώμῃ κεκραμένον. ὅθεν οἵ τε φυγάδες
μάλιστα τὸν νοῦν ἐκείνῳ προσεῖχον, ὅ τε Νικοκλῆς οὐκ ἠμέλει
τῶν πραττομένων, ἀλλ' ἀδήλως ἀπεθεώρει καὶ παρεφύλαττεν
αὐτοῦ τὴν ὁρμήν, τόλμημα μὲν οὐδὲν τηλικοῦτον δεδιὼς οὐδ'
ἔργον οὐδὲν οὕτω παρακεκινδυνευμένον, ὑποπτεύων δὲ τοῖς
βασιλεῦσιν αὐτὸν διαλέγεσθαι φίλοις οὖσι καὶ ξένοις πατρῴοις.
(3) Καὶ γὰρ ἀληθῶς ὁ Ἄρατος ἐπεχείρησε τὴν ὁδὸν ἐκείνην
βαδίζειν. ὡς δ' Ἀντίγονος μὲν ὑπισχνούμενος ἠμέλει καὶ
παρῆγε τὸν χρόνον, αἱ δ' ἀπ' Αἰγύπτου καὶ παρὰ Πτολεμαίου
μακρὰν ἦσαν ἐλπίδες, ἔγνω δι' αὑτοῦ καταλύειν τὸν τύραννον.
| [4] Il y avait à peine quatre mois que Nicoclès régnait,
et qu'il faisait souffrir à ceux de Sicyone les maux les plus cruels, lorsque les
Étoliens lui dressèrent des embûches, et furent sur le point de lui enlever le trône.
Aratus, entré dans l'adolescence, s'attirait déjà, par sa noblesse et par son courage,
une grande considération. On ne voyait en lui rien de commun, rien de lâche; il
montrait en tout une gravité au-dessus de son âge, et une prudence qui donnait du
poids à ses conseils, et fixait sur lui les espérances des bannis de Sicyone. Nicoclès
lui-même veillait sur sa conduite, et faisait secrètement observer toutes ses
démarches : non qu'il craignît de sa part une entreprise aussi hardie et aussi
périlleuse que celle qu'il exécuta; mais il le soupçonnait de solliciter contre lui les rois
qui avaient été les amis et les hôtes de son père. Il est vrai qu'Aratus tenta d'abord
cette voie; mais voyant qu'Antigonus manquait aux promesses qu'il lui avait faites, et
que ses espérances sur le secours de l'Égypte et de Ptolémée étaient fort éloignées, il
résolut, pour renverser le tyran, de n'employer que ses propres ressources.
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