HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Aratus

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3] Οὕτω δ' ἐκκλαπέντι τῷ Ἀράτῳ καὶ διαφυγόντι τὸν κίνδυνον, εὐθὺς μὲν ἐνεφύετο καὶ συνηύξετο τὸ σφοδρὸν καὶ διάπυρον μῖσος ἐπὶ τοὺς τυράννους· τρεφόμενος δὲ παρὰ τοῖς ἐν Ἄργει ξένοις καὶ φίλοις πατρῴοις ἐλευθερίως, καὶ τὸ σῶμα βλαστάνον ὁρῶν εἰς εὐεξίαν καὶ μέγεθος, ἐπέδωκεν ἑαυτὸν ἀσκήσει τῇ περὶ παλαίστραν, ὥστε καὶ (2) πένταθλον ἀγωνίσασθαι καὶ στεφάνων τυχεῖν. ἐπιφαίνεται δ' ἀμέλει καὶ ταῖς εἰκόσιν ἀθλητική τις ἰδέα, καὶ τὸ συνετὸν τοῦ προσώπου καὶ βασιλικὸν οὐ παντάπασιν (3) ἀρνεῖται τὴν ἀδηφαγίαν καὶ τὸ σκαφεῖον. ὅθεν ἐνδεέστερον ἴσως πολιτικῷ προσῆκον ἦν ἀνδρὶ περὶ τὸν λόγον ἐσπούδασε· καίτοι γέγονε(ναι) κομψότερος εἰπεῖν δοκεῖ τισιν ἐκ τῶν ὑπομνημάτων κρίνουσιν, παρέργως καὶ ὑπὸ χεῖρα διὰ τῶν ἐπιτυχόντων ὀνομάτων ἁμιλλησάμενος κατέλιπε. (4) Χρόνῳ δ' ὕστερον Ἀβαντίδαν μὲν οἱ περὶ Δεινίαν καὶ Ἀριστοτέλη τὸν διαλεκτικόν, εἰωθότα τοῖς λόγοις αὐτῶν κατ' ἀγορὰν σχολαζόντων ἑκάστοτε παρεῖναι καὶ συμφιλονικεῖν, ἐμβαλόντες εἰς τοιαύτην διατριβὴν καὶ κατασκευάσαντες ἐπιβουλὴν ἀνεῖλον, Πασέαν δὲ τὸν Ἀβαντίδου πατέρα τὴν ἀρχὴν ὑπολαβόντα Νικοκλῆς δολοφονή(5)σας ἑαυτὸν ἀνέδειξε τύραννον. τοῦτον ἐμφερέστατον λέγουσι τὴν ὄψιν Περιάνδρῳ τῷ Κυψέλου γενέσθαι, καθάπερ Ἀλκμαίωνι μὲν τῷ Ἀμφιάρεω τὸν Πέρσην Ὀρόντην, Ἕκτορι δὲ τὸν Λακεδαιμόνιον νεανίσκον, ὃν ἱστορεῖ Μυρσίλος ὑπὸ πλήθους τῶν θεωμένων ὡς τοῦτ' ἔγνωσαν καταπατηθῆναι. [3] III. Aratus, dérobé à un si grand péril et mis en sûreté, sentit dès lors naître en lui une haine violente contre les tyrans, qui ne fit que s'accroître et s'enflammer de plus en plus avec l'âge. Il reçut une excellente éducation à Argos, chez les amis et les hôtes de son père : devenu grand et robuste, il s'appliqua aux exercices du corps avec tant de succès, qu'il fut couronné aux cinq combats du pentathle. On reconnaît dans ses statues une figure d'athlète; et, à travers l'air de prudence et de majesté qui brille dans ses traits, on distingue la voracité et le hoyau d'un champion. Cette application aux exercices du gymnase empêcha qu'il ne se formât à l'éloquence autant qu'il convenait à un homme d'État. Il est vrai que quelques auteurs prétendent qu'il eut plus de talent pour la parole qu'on ne l'a cru communément; ils en jugent par les Mémoires qu'il a laissés, et qu'il composait à la hâte au milieu des plus grandes occupations, et dans les termes qui s'offraient les premiers à sa plume. IV. Abantidas assistait quelquefois et prenait même part aux entretiens philosophiques que Dinias et Aristote le dialecticien tenaient tous les jours sur la place publique : ils lui en avaient inspiré le goût, pour se ménager l'occasion d'exécuter le projet qu'ils avaient formé contre lui, et ils le firent périr. Après sa mort, Paséas, son père, ayant pris sa place, fut tué en trahison par Nicoclès, qui s'empara de la tyrannie. Ce dernier avait, dit-on, une ressemblance parfaite de visage avec Périandre, fils de Cypsèle, comme le Perse Oronte ressemblait à Alcméon, fils d'Amphiaraüs : on attribue aussi une grande ressemblance avec Hector à ce jeune Lacédémonien qui, suivant le récit de Myrtile, fut écrasé par la foule de ceux qui, sur le bruit de cette conformité, accoururent de tous côtés pour le voir.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007