[2] Ἡ Σικυωνίων πόλις ἐπεὶ τὸ πρῶτον ἐκ τῆς ἀκράτου καὶ
Δωρικῆς ἀριστοκρατίας ὥσπερ ἁρμονίας συγχυθείσης εἰς
στάσεις ἐνέπεσε καὶ φιλοτιμίας δημαγωγῶν, οὐκ ἐπαύσατο
νοσοῦσα καὶ ταραττομένη καὶ τύραννον ἐκ τυράννου
μεταβάλλουσα, μέχρι οὗ Κλέωνος ἀναιρεθέντος εἵλοντο
Τιμοκλείδαν ἄρχοντα καὶ Κλεινίαν, ἄνδρας ἐνδόξους τὰ
μάλιστα καὶ ἐν δυνάμει τῶν πολιτῶν (2) ὄντας. ἤδη δέ τινα τῆς
πολιτείας κατάστασιν ἔχειν δοκούσης, Τιμοκλείδας μὲν
ἀπέθανεν, Ἀβαντίδας δ' ὁ Πασέου τυραννίδα πράττων ἑαυτῷ
τὸν Κλεινίαν ἀπέκτεινε, καὶ τῶν φίλων καὶ οἰκείων τοὺς μὲν
ἐξέβαλε, τοὺς δ' ἀνεῖλεν· ἐζήτει δὲ καὶ τὸν υἱὸν (αὐτοῦ) ἀνελεῖν
Ἄρατον, (3) ἑπταετῆ καταλελειμμένον. ἐν δὲ τῇ περὶ τὴν οἰκίαν
ταραχῇ συνεκπεσὼν τοῖς φεύγουσιν ὁ παῖς καὶ πλανώμενος ἐν
τῇ πόλει περίφοβος καὶ ἀβοήθητος, κατὰ τύχην ἔλαθεν εἰς
οἰκίαν παρελθὼν γυναικός, ἀδελφῆς μὲν Ἀβαντίδου,
Προφάντῳ δὲ τῷ Κλεινίου ἀδελφῷ γεγαμημένης, ὄνομα (4)
Σωσοῦς. αὕτη δὲ καὶ τὸ ἦθος οὖσα γενναία, καὶ σὺν θεῷ τινι τὸ
παιδίον οἰομένη καταπεφευγέναι πρὸς αὐτήν, ἀπέκρυψεν
ἔνδον, εἶτα νυκτὸς εἰς Ἄργος ὑπεξέπεμψεν.
| [2] II.
Lorsque l'aristocratie pure et dorienne eut été détruite à Sicyone, comme une
harmonie tombée dans la confusion, et qu'on l'y eut remplacée par les séditions, par
les intrigues ambitieuses des démagogues, cette ville, toujours agitée de troubles et
de maux politiques, passait continuellement d'un tyran à un autre. Quand enfin on
eut fait mourir Cléon, les Sicyoniens élurent pour magistrats Timoclides et Clivias,
les deux personnages qui avaient le plus de réputation et d'autorité dans la ville. Le
gouvernement commençait à prendre quelque assiette, lorsque Timoclides vint à
mourir. Abantidas, fils de Paséas, s'étant emparé de la tyrannie, tua Clinias, et chassa
ou fit mettre à mort tous les parents et tous les amis de ce magistrat. Il cherchait son
fils Aratus, âgé de sept ans, pour le faire périr : mais, dans la confusion dont la
maison était remplie, cet enfant se sauva avec ceux qui prenaient la fuite; et après
avoir erré par la ville, saisi de frayeur et sans aucun secours, il entra par hasard dans
la maison d'une femme nommée Soso, soeur d'Abantidas, et mariée à Prophantes,
frère de Clinias. Cette femme, naturellement généreuse, persuadée d'ailleurs que
c'était par la volonté de quelque dieu que cet enfant s'était réfugié chez elle, le cacha
dans l'intérieur de sa maison, et le fit partir la nuit pour Argos.
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