| [9] Γραφείσης δὲ τῆς ῥήτρας καὶ τῶν γερόντων εἰς ταὐτὸ 
ταῖς γνώμαις οὐ συμφερομένων, ἐκκλησίαν συναγαγὼν ὁ 
Λύσανδρος αὐτός τε διελέχθη τοῖς πολίταις, καὶ 
Μανδροκλείδας καὶ Ἀγησίλαος ἐδέοντο μὴ δι' ὀλίγους 
ἐντρυφῶντας αὐτοῖς περιιδεῖν ἐρριμμένον τὸ ἀξίωμα τῆς 
Σπάρτης, ἀλλὰ τῶν <τε> προτέρων χρησμῶν μνημονεῦσαι, τὴν 
φιλοχρημοσύνην ὡς ὀλέθριον τῇ Σπάρτῃ φυλάττεσθαι 
διακελευομένων, καὶ τῶν ἔναγχος (2) ἐκ Πασιφάας 
κεκομισμένων αὐτοῖς. ἱερὸν δὲ Πασιφάας καὶ μαντεῖον ἦν ἐν 
Θαλάμαις τιμώμενον, ἥν τινες μὲν ἱστοροῦσι τῶν Ἀτλαντίδων 
μίαν οὖσαν (τῶν) ἐκ Διὸς τὸν Ἄμμωνα τεκεῖν, τινὲς δὲ 
Κασάνδραν τὴν Πριάμου, τελευτήσασαν ἐνταῦθα καὶ διὰ τὸ 
πᾶσι φαίνειν τὰ μαντεῖα Πασιφάαν προσαγορευθεῖσαν. ὁ δὲ 
Φύλαρχος Ἀμύκλα θυγατέρα Δάφνην τοὔνομά φησιν 
ὑποφυγοῦσαν Ἀπόλλωνα βουλόμενον αὐτῇ μιγῆναι, καὶ 
μεταβαλοῦσαν εἰς τὸ φυτόν, ἐν τιμῇ τοῦ θεοῦ γενέσθαι (4) καὶ 
μαντικὴν λαβεῖν δύναμιν. ἔφασαν οὖν καὶ τὰ παρὰ ταύτης 
μαντεῖα προστάττειν τοῖς Σπαρτιάταις ἴσους γενέσθαι πάντας 
καθ' ὃν ὁ Λυκοῦργος ἐξ ἀρχῆς ἔταξε (5) νόμον. ἐπὶ πᾶσι δ' <ὁ> 
βασιλεὺς Ἆγις εἰς μέσον προελθὼν καὶ βραχέα διαλεχθεὶς ἔφη 
συμβολὰς διδόναι τῇ πολιτείᾳ μεγίστας ἣν καθίστησι· τὴν γὰρ 
αὑτοῦ πρῶτον οὐσίαν εἰς μέσον τιθέναι, πολλὴν μὲν οὖσαν ἐν 
τοῖς γεωργουμένοις καὶ νεμομένοις, ἄνευ δὲ τούτων ἑξακόσια 
τάλαντα νομίσματος ἔχουσαν· τὸ δ' αὐτὸ καὶ τὰς μητέρας 
ποιεῖν καὶ τοὺς φίλους καὶ οἰκείους, πλουσιωτάτους ὄντας 
Σπαρτιατῶν.
 | [9] Cette ordonnance avait été rédigée par écrit, mais tous les sénateurs 
étant partagés sur son acceptation, Lysandre convoqua l'assemblée du 
peuple; il y parla avec beaucoup de force; et, de leur côté, Mandroclidas et Agésilas 
conjurèrent leurs concitoyens de ne pas souffrir qu'un petit nombre d'hommes, dont 
le luxe insultait à leur misère, foulât aux pieds la dignité de Sparte. Ils leur 
rappelaient d'anciens oracles qui avertissaient les Spartiates de se garantir de 
l'avarice, comme d'un fléau qui causerait leur ruine ; ils en citaient d'autres 
nouvellement rendus par la déesse Pasiphaé, qui avait à Thalames un temple et un 
oracle singulièrement révérés. Pasiphaé, suivant quelques auteurs, fut une des 
Atlantides, qui eut de Jupiter un fils appelé Ammon. D'autres prétendent que c'était 
la même que Cassandre, fille de Priam, qui mourut à Thalames, et à qui l'on donna le 
nom de Pasiphaé, parce qu'elle rendait ses oracles à tous ceux qui venaient la 
consulter. Phylarque assure que cette déesse était Daphné, fille d'Amyclas, 
qui, s'étant dérobée aux poursuites d'Apollon, fut changée en laurier, et que ce dieu 
l'honora du don de prophétie. Ils leur disaient donc que les oracles de Daphné 
ordonnaient aux Spartiates de revenir tous à l'égalité que les lois de Lycurgue leur 
avaient prescrite. XI. Agis venant par-dessus les autres, et s'avangant au milieu de 
l'assemblée, dit, en peu de mots, qu'il allait fournir le plus fort contingent à la 
constitution qu'il allait rétablir. "Je vais mettre en commun, continua-t-il, toutes mes 
possessions, tant en terres labourables qu'en pâturages, qui forment des fonds très 
considérables; j'y ajoute six cents talents d'argent monnaie. Ma mère et mon aïeule 
suivront mon exemple, ainsi que mes parents et mes amis, qui sont les plus riches des 
Spartiates. » 
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