HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies d'Agis et de Cléomène

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] δ' ἀκούσασα τὸ μὲν πρῶτον ἐξεπλάγη καὶ κατέπαυε τὸ μειράκιον, ὡς οὔτε δυνατῶν οὔτε λυσιτελῶν (2) ἐφιέμενον· ἐπεὶ δὲ ταῦτα μὲν Ἀγησίλαος ἐδίδασκεν ὡς καλῶς ἕξει καὶ πραχθήσεται συμφερόντως, αὐτὸς δ' βασιλεὺς ἐδεῖτο τῆς μητρὸς ἐπιδοῦναι πρὸς δόξαν αὐτῷ καὶ φιλοτιμίαν τὸν πλοῦτον, ὡς χρήμασι μὲν οὐ δυνάμενος πρὸς τοὺς ἄλλους βασιλεῖς ἐξισωθῆναι -- σατραπῶν γὰρ οἰκέτας καὶ δούλους ἐπιτρόπων Πτολεμαίου καὶ Σελεύκου κεκτῆσθαι πλείονα συμπάντων ὁμοῦ τῶν ἐν Σπάρτῃ (3) βασιλέων -- , ἐὰν δὲ σωφροσύνῃ καὶ λιτότητι καὶ μεγαλοψυχίᾳ τὰς ἐκείνων ὑπερβαλόμενος τρυφὰς ἰσότητα καὶ κοινωνίαν καταστήσῃ τοῖς πολίταις, ὄνομα καὶ δόξαν ὡς (4) ἀληθῶς βασιλέως μεγάλου κτησόμενος, οὕτω μετέπεσον ταῖς γνώμαις αἱ γυναῖκες, ὑπὸ τῆς φιλοτιμίας ἐπαρθεῖσαι τοῦ νεανίσκου, καὶ τοσαύτῃ κατεσχέθησαν οἷον ἐπιπνοίᾳ πρὸς τὸ καλόν, ὥστε τὸν μὲν Ἆγιν συνεξορμᾶν καὶ συνεπιταχύνειν, μεταπεμπομένας δὲ τοὺς φίλους παρακαλεῖν καὶ ταῖς ἄλλαις διαλέγεσθαι γυναιξίν, ἅτε δὴ τοὺς Λακεδαιμονίους ἐπισταμένας κατηκόους ὄντας ἀεὶ τῶν γυναικῶν, καὶ πλεῖον ἐκείναις τῶν δημοσίων τῶν ἰδίων (5) αὑτοῖς πολυπραγμονεῖν διδόντας. ἦν δὲ τότε τῶν Λακωνικῶν πλούτων ἐν ταῖς γυναιξὶ τὸ πλεῖστον, καὶ τοῦτο τὴν (6) πρᾶξιν τῷ Ἄγιδι δύσεργον καὶ χαλεπὴν ἐποίησεν. ἀντέστησαν γὰρ αἱ γυναῖκες, οὐ μόνον τρυφῆς ἐκπίπτουσαι δι' ἀπειροκαλίαν εὐδαιμονιζομένης, ἀλλὰ καὶ τιμὴν καὶ δύναμιν, ἣν ἐκ τοῦ πλουτεῖν ἐκαρποῦντο, περικοπτομένην (7) αὑτῶν ὁρῶσαι. καὶ πρὸς τὸν Λεωνίδαν τραπόμεναι παρεκάλουν ὄντα πρεσβύτερον ἐπιλαμβάνεσθαι τοῦ Ἄγιδος καὶ τὰ (8) πραττόμενα διακωλύειν. ἐβούλετο μὲν οὖν Λεωνίδας τοῖς πλουσίοις βοηθεῖν, δεδιὼς δὲ τὸν δῆμον ἐπιθυμοῦντα τῆς μεταβολῆς, οὐδὲν ἀντέπραττε φανερῶς, λάθρα δὲ τὴν πρᾶξιν ἐζήτει κακουργεῖν καὶ διαφθείρειν, ἐντυγχάνων τοῖς ἄρχουσι καὶ διαβάλλων τὸν Ἆγιν, ὡς τυραννίδος μισθὸν τοῖς πένησι τὰ τῶν πλουσίων προπίνοντα καὶ γῆς μεταδόσεσι καὶ χρεῶν ἀφέσεσι πολλοὺς ὠνούμενον ἑαυτῷ δορυφόρους, οὐ τῇ Σπάρτῃ πολίτας. [7] Frappée d'étonnement à la première ouverture qu'il lui en fit, et n'attribuant qu'à sa jeunesse un pareil projet, elle s'efforça de l'en détourner, en lui représentant que cette réforme n'était ni possible ni utile. Mais après qu'Agésilas lui eut fait connaître la beauté de cette entreprise et la facilité du succès, le roi revint à la charge, et la conjura de sacrifier ses richesses à la gloire de son fils. « Jamais, lui dit-il, mes richesses ne pourront égaler celles des autres rois. Les domestiques mêmes des satrapes, les esclaves des intendants de Ptolémée et de Séleucus, possèdent plus de biens que n'en eurent tous les rois de Sparte ensemble. Si par ma tempérance, ma frugalité et ma grandeur d'âme, je parviens à surpasser leur opulence, à rétablir parmi mes concitoyens l'égalité et la communauté des biens, j'obtiendrai, à juste titre, la réputation et la gloire d'un grand roi. Sa mère et les femmes qui lui étaient attachées, persuadées par ses discours, partagèrent tellement l'ambition de ce jeune prince, que, remplies d'un subit enthousiasme pour la vertu, elles l'encouragèrent à hâter l'exécution de son projet; elles appelèrent leurs amis, et les exhortèrent à seconder les vues du roi; elles parlèrent même aux autres Lacédémoniennes, sachant que les Spartiates avaient toujours eu beaucoup de déférence pour leurs femmes, et leur laissaient dans les affaires publiques plus d'autorité qu'ils n'en avaient eux-mêmes dans l'intérieur de leur famille. IX. La plus grande partie des richesses de Sparte était alors entre les mains des femmes; et de là vinrent les plus grandes difficultés qu'Agis eut à essuyer. La réforme qu'il voulait introduire allait les priver, non seulement de ces délices où l'ignorance des vrais biens leur faisait placer le bonheur, mais encore du pouvoir et des honneurs qu'elles devaient à leurs richesses. Opposant donc au dessein d'Agis la plus vive résistance, elles allèrent trouver Léonidas, et l'engagèrent à profiter de l'ascendant que lui donnait son âge, pour réprimer ce jeune prince, et arrêter l'exécution de ses projets. Léonidas ne demandait pas mieux que de favoriser les riches; mais la crainte du peuple, qui désirait ce changement, l'empêcha de se déclarer : il se contenta d'intriguer en secret, pour traverser et faire avorter ses desseins. Il parlait aux magistrats; il calomniait Agis; il l'accusait d'offrir aux pauvres les biens des riches, comme le prix de la tyrannie à laquelle il aspirait; et de vouloir, par un nouveau partage des terres et par l'abolition des dettes, non donner des citoyens à Lacédémone, mais acheter des satellites pour lui-même.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007