HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies d'Agis et de Cléomène

Chapitre 5

  Chapitre 5

[5] Ἀρχὴν μὲν οὖν διαφθορᾶς καὶ τοῦ νοσεῖν ἔσχε τὰ πράγματα τῶν Λακεδαιμονίων σχεδὸν ἀφ' οὗ τὴν Ἀθηναίων καταλύσαντες ἡγεμονίαν χρυσίου τε καὶ ἀργυρίου (2) κατέπλησαν ἑαυτούς. οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ τῶν οἴκων ὃν Λυκοῦργος ὥρισε φυλαττόντων ἀριθμὸν ἐν ταῖς διαδοχαῖς, καὶ πατρὸς παιδὶ τὸν κλῆρον ἀπολείποντος, ἁμῶς γέ πως τάξις αὕτη καὶ ἰσότης διαμένουσα τὴν (3) πόλιν ἐκ τῶν ἄλλων ἀνέφερεν ἁμαρτημάτων. ἐφορεύσας δέ τις ἀνὴρ δυνατός, αὐθάδης δὲ καὶ χαλεπὸς τὸν τρόπον, Ἐπιτάδευς ὄνομα, πρὸς τὸν υἱὸν αὐτῷ γενομένης διαφορᾶς, ῥήτραν ἔγραψεν ἐξεῖναι τὸν οἶκον αὑτοῦ καὶ τὸν κλῆρον τις ἐθέλοι καὶ ζῶντα δοῦναι καὶ (4) καταλιπεῖν διατιθέμενον. οὗτος μὲν οὖν αὑτοῦ τινα θυμὸν ἀποπιμπλὰς ἴδιον εἰσήνεγκε τὸν νόμον· οἱ δ' ἄλλοι πλεονεξίας ἕνεκα δεξάμενοι καὶ κυρώσαντες, ἀπ(5)ώλεσαν τὴν ἀρίστην κατάστασιν. ἐκτῶντο γὰρ ἀφειδῶς ἤδη παρωθοῦντες οἱ δυνατοὶ τοὺς προσήκοντας ἐκ τῶν διαδοχῶν, καὶ ταχὺ τῆς εὐπορίας εἰς ὀλίγους συρρυείσης, πενία τὴν πόλιν κατέσχεν, ἀνελευθερίαν καὶ τῶν καλῶν ἀσχολίαν ἐπιφέρουσα μετὰ φθόνου καὶ δυσμενείας (6) πρὸς τοὺς ἔχοντας. ἀπελείφθησαν οὖν ἑπτακοσίων οὐ πλείονες Σπαρτιᾶται, καὶ τούτων ἴσως ἑκατὸν ἦσαν οἱ (7) γῆν κεκτημένοι καὶ κλῆρον· δ' ἄλλος ὄχλος ἄπορος καὶ ἄτιμος ἐν τῇ πόλει παρεκάθητο, τοὺς μὲν ἔξωθεν πολέμους ἀργῶς καὶ ἀπροθύμως ἀμυνόμενος, ἀεὶ δέ τινα καιρὸν ἐπιτηρῶν μεταβολῆς καὶ μεταστάσεως τῶν παρόντων. [5] VI. La première cause de la corruption et de l'état de langueur où était tombée la république de 'Sparte remontait au temps où, après avoir détruit le gouvernement d'Athènes, elle apporta dans ses murs l'or et l'argent qu'elle avait trouvés dans cette ville; cependant comme on avait conservé le nombre des héritages dont Lycurgue avait réglé la division, et que chaque père transmettait sa part à son fils, le maintien de cet ordre et de cette égalité avait rendu moins funestes les atteintes portées à l'ancien gouvernement. Mais un Spartiate puissant, nommé Épitadée, homme fier et opiniâtre, qui avait eu un différend avec son fils, ayant été nominé éphore, fit une loi qui permettait à tout citoyen de laisser sa maison et son héritage à qui il voudrait, soit par testament, soit par donation entre-vifs. Épitadée ne publia cette loi que pour satisfaire son ressentiment particulier : mais les autres l'acceptèrent; et en lui donnant leur sanction par des motifs d'avarice, ils renversèrent la plus sage de leurs institutions. Les riches acquirent tous les jours sans bornes, en dépouillant de leurs successions les véritables héritiers; et les richesses étant devenues le partage d'un petit nombre de citoyens, la pauvreté s'établit dans Sparte, en chassa les arts honnêtes, qu'elle remplaça par des arts mercenaires, et y fit entrer avec elle la haine et l'envie contre les possesseurs des héritages d'autrui. Il ne se trouvait pas dans la ville plus de sept cents Spartiates naturels, dont cent à peine avaient conservé leurs héritages : tout le reste n'était qu'une multitude indigente, qui, languissant à Sparte dans l'opprobre, et se défendant au dehors avec mollesse contre les ennemis qu'elle avait à combattre, épiait sans cesse l'occasion d'un changement qui la tirât d'un état si méprisable.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 20/09/2007