[4] Ὁ δ' Ἆγις οὕτω πολὺ παρήλλαττεν εὐφυΐᾳ καὶ
φρονήματι ψυχῆς οὐ μόνον τοῦτον, ἀλλὰ σχεδὸν ἅπαντας ὅσοι
μετ' Ἀγησίλαον τὸν μέγαν ἐβασίλευσαν, ὥστε μηδέπω γεγονὼς
εἰκοστὸν ἔτος, ἐντεθραμμένος δὲ πλούτοις καὶ τρυφαῖς
γυναικῶν, τῆς τε μητρὸς Ἀγησιστράτας καὶ τῆς μάμμης
Ἀρχιδαμίας, αἳ πλεῖστα χρήματα (2) Λακεδαιμονίων ἐκέκτηντο,
πρός τε τὰς ἡδονὰς εὐθὺς ἀπισχυρίσασθαι, καὶ τὸν ἐπιπρέψαι
μάλιστα τῇ χάριτι τῆς μορφῆς ὡραϊσμὸν δοκοῦντα περισπάσας
τοῦ σώματος, καὶ πᾶσαν ἐκδὺς καὶ διαφυγὼν πολυτέλειαν,
ἐγκαλλωπίζεσθαι τῷ τριβωνίῳ, καὶ δεῖπνα καὶ λουτρὰ καὶ
διαίτας Λακωνικὰς ζητεῖν, καὶ λέγειν ὡς οὐδὲν δέοιτο τῆς
βασιλείας, εἰ μὴ δι' αὐτὴν ἀναλήψοιτο τοὺς νόμους καὶ τὴν
πάτριον ἀγωγήν.
| [4] V. Agis, par la bonté et l'élévation de son caractère, se montra
bien supérieur, non seulement à Léonidas, mais encore à presque tous les rois qui,
depuis Agésilas le Grand, avaient occupé le trône de Sparte. Il n'avait pas encore
atteint l'âge de vingt ans; et quoique élevé dans le faste et les délices par deux
femmes, sa mère Agésistrate et son aieule Archidamie, qui possédaient à elles seules
plus de richesses que tous les Lacédémoniens ensemble, il eut le courage de se roidir
contre les attraits de la volupté. Loin de vouloir plaire par les agréments de sa
personne, il rejeta tous les ornements, toutes les parures superflues qui pouvaient
relever la beauté de sa figure; il fit gloire de ne porter qu'un simple manteau, d'être
dans les repas, les bains, et dans toute sa manière de vivre, l'émule des anciens
Spartiates; il disait même qu'il ne désirait être roi que pour employer sa puissance à
rétablir les lois et la discipline de ses pères.
|