HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies d'Agis et de Cléomène

Chapitre 48

  Chapitre 48

[48] 27. Ἀλλ' πρῶτος τὰ χρήματα νεῦρα τῶν πραγμάτων προσειπὼν εἰς τὰ τοῦ πολέμου πράγματα μάλιστα βλέψας τοῦτ' εἰπεῖν ἔοικε. καὶ Δημάδης τὰς τριήρεις μὲν καθέλκειν καὶ πληροῦν ποτε τῶν Ἀθηναίων κελευόντων, χρήματα δ' οὐκ ἐχόντων, "πρότερόν ἐστιν" ἔφη " τοῦ πρωρατεῦσαι τὸ φυρᾶσαι." (3) λέγεται δὲ καὶ Ἀρχίδαμος παλαιὸς ὑπὸ τὴν ἀρχὴν τοῦ Πελοποννησιακοῦ πολέμου, κελευόντων <τὰς> εἰσφορὰς τάξαι τῶν συμμάχων αὐτόν, εἰπεῖν ὡς πόλεμος οὐ (4) τεταγμένα σιτεῖται. καθάπερ γὰρ οἱ σεσωμασκηκότες ἀθληταὶ τῷ χρόνῳ καταβαροῦσι καὶ καταγωνίζονται τοὺς εὐρύθμους καὶ τεχνίτας, οὕτως καὶ Ἀντίγονος, ἐκ πολλῆς ἀναφέρων δυνάμεως πρὸς τὸν πόλεμον, ἐξεπόνει καὶ κατήθλει τὸν Κλεομένη, γλίσχρως καὶ μόλις πορίζοντα (5) τοῖς ξένοις μισθὸν καὶ τροφὴν τοῖς πολίταις. ἐπεὶ τἆλλά γε πρὸς τοῦ Κλεομένους χρόνος ἦν, τῶν οἴκοι πραγμάτων (6) ἀνιστάντων τὸν Ἀντίγονον. βάρβαροι γὰρ περιέκοπτον ἀπόντος καὶ κατέτρεχον τὴν Μακεδονίαν, καὶ τότε δὴ πολὺς ἄνωθεν Ἰλλυριῶν ἐμβεβλήκει στρατός, ὑφ' οὗ πορθούμενοι μετεπέμποντο τὸν Ἀντίγονον οἱ Μακεδόνες. (7) καὶ παρ' ὀλίγον πρὸ τῆς μάχης συνέτυχε ταῦτα τὰ γράμματα κομισθῆναι πρὸς αὐτόν· ὧν κομισθέντων εὐ(8)θὺς ἂν ἀπῆλθε μακρὰ χαίρειν φράσας Ἀχαιοῖς. ἀλλ' τὰ μέγιστα τῶν πραγμάτων κρίνουσα τῷ παρὰ μικρὸν τύχη τηλικαύτην ἀπεδείξατο ῥοπὴν καιροῦ καὶ δύναμιν, ὥστε, τῆς μάχης ἐν Σελλασίᾳ γενομένης καὶ τοῦ Κλεομένους ἀποβεβληκότος τὴν δύναμιν καὶ τὴν πόλιν, εὐθὺς παρεῖναι τοὺς καλοῦντας τὸν Ἀντίγονον. καὶ μάλιστα τὴν δυστυχίαν τοῦ Κλεομένους οἰκτροτέραν ἐποίησεν. εἰ γὰρ ἡμέρας δύο μόνας ἐπέσχε καὶ παρήγαγε φυγομαχῶν, οὐκ ἂν ἐδέησεν αὐτῷ μάχης, ἀλλ' ἐφ' οἷς ἐβούλετο διηλλάγη πρὸς τοὺς Ἀχαιοὺς ἀπελθόντων τῶν (11) Μακεδόνων· νῦν δ' ὥσπερ εἴρηται διὰ τὴν ἀχρηματίαν ἐν τοῖς ὅπλοις τὸ πᾶν θέμενος, ἠναγκάσθη δισμυρίοις, ὡς Πολύβιός φησι, πρὸς τρισμυρίους ἀντιπαρατάξασθαι. [48] LVI. Celui qui le premier a dit que l'argent était le nerf des affaires parlait surtout, ce me semble, de la guerre. L'Orateur Démade, voyant les Athéniens ordonner l'armement d'une flotte sans avoir l'argent nécessaire, leur dit qu'avant de s'embarquer "il fallait pétrir". Avant que la guerre du Péloponèse fût déclarée, les alliés demandaient à l'ancien Archidamus de régler la contribution que chacun d'eux aurait à fournir. "La guerre, leur dit-il, ne se fait pas à prix fixe". Dans les combats d'escrime, les athlètes qui se sont longtemps exercés finissent par terrasser et vaincre ceux qui n'ont que de l'adresse et de l'agilité. De même Antigonus, à qui les fonds néssaires pour soutenir la guerre ne manquaient jamais, parvint enfin à fatiguer, à surmonter Cléomène, qui ne pouvait donner qu'avec peine une solde modique à ses mercenaires, et fournir à l'entretien de ses troupes. Car d'ailleurs les circonstances favorisaient Cléomène; les affaires survenues à Antigonus le rappelaient chez lui. Les Barbares profitaient de son absence pour courir et piller la Macédoine; les Illyriens surtout y étaient descendus de leurs provinces supérieures avec une armée nombreuse, et y faisaient un tel dégât, que les Macédoniens écrivirent à Antigonus de revenir dans ses États. LVII. Si leurs lettres lui eussent été remises un peu avant le combat, il aurait laissé là les Achéens, et serait retourné promptement en Macédoine; mais la fortune, qui se plaît à faire dépendre d'un seul instant la décision des affaires les plus importantes, montra, dans cette occasion, quels sont le poids et l'influence du temps. La bataille de Sellasie, qui fit perdre à Cléomène son armée et sa ville, était à peine donnée, qu'on vit arriver les courriers qui rappelaient Antigonus en Macédoine; c'est là ce qui rendit plus déplorable l'infortune de Cléomène. S'il eût différé seulement de deux jours la bataille, et qu'en amusant Autigonus il eût su éviter d'en venir aux mains avec lui, il n'aurait pas eu besoin de combattre, et, les Macédoniens une fois éloignés, il aurait fait accepter aux Achéens toutes les conditions qu'il aurait voulu; mais le défaut d'argent ne lui laissant plus de ressource que dans les armes, il fut forcé, dit Polybe, de risquer la bataille contre trente mille hommes, n'en ayant lui-même que vingt mille.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 20/09/2007