[33] 12. Αἰσθόμενος δὲ τοὺς Ἀχαιοὺς καὶ τὸν Ἄρατον, ὡς
ἐπισφαλῶς αὐτῷ τῶν πραγμάτων ἐχόντων διὰ τὸν
νεωτερισμόν, οὐκ ἂν οἰομένους προελθεῖν ἔξω τῆς
Λακεδαίμονος οὐδ' ἀπολιπεῖν μετέωρον ἐν κινήματι τηλικούτῳ
τὴν πόλιν, οὐκ ἀγεννὲς οὐδ' ἄχρηστον ἡγήσατο τὴν (ἐπιθυμίαν
καὶ) προθυμίαν τοῦ στρατεύματος ἐπι(2)δεῖξαι τοῖς πολεμίοις.
ἐμβαλὼν οὖν εἰς τὴν Μεγαλοπολιτικήν, ὠφελείας τε μεγάλας
ἤθροισε καὶ φθορὰν (3) πολλὴν ἀπειργάσατο τῆς χώρας. τέλος
δὲ τοὺς περὶ τὸν Διόνυσον τεχνίτας ἐκ Μεσσήνης
διαπορευομένους λαβών, καὶ πηξάμενος θέατρον ἐν τῇ
πολεμίᾳ καὶ προθεὶς ἀπὸ τετταράκοντα μνῶν ἀγῶνα, μίαν
ἡμέραν ἐθεᾶτο καθήμενος, οὐ δεόμενος θέας, ἀλλ' οἷον
ἐντρυφῶν τοῖς πολεμίοις καὶ περιουσίαν τινὰ τοῦ κρατεῖν πολὺ
τῷ (4) καταφρονεῖν ἐπιδεικνύμενος. ἐπεὶ ἄλλως γε τῶν
Ἑλληνικῶν καὶ βασιλικῶν στρατευμάτων ἐκεῖνο μόνον οὐ
μίμους παρακολουθοῦντας εἶχεν, οὐ θαυματοποιούς, οὐκ
ὀρχηστρίδας, οὐ ψαλτρίας, ἀλλὰ πάσης ἀκολασίας καὶ
βωμολοχίας καὶ πανηγυρισμοῦ καθαρὸν ἦν, τὰ μὲν πολλὰ
μελετώντων τῶν νέων καὶ τῶν πρεσβυτέρων διδασκόντων, τὰς
δὲ παιδιὰς ὁπότε σχολάζοιεν ταῖς συνήθεσιν εὐτραπελίαις καὶ
τῷ λέγειν τι χαρίεν καὶ Λακωνικὸν πρὸς ἀλλήλους
διατιθεμένων. ἣν δ' ἔχει τὸ τοιοῦτον τῆς παιδιᾶς εἶδος
ὠφέλειαν, ἐν τῷ Λυκούργου βίῳ γέγραπται.
| [33] XXXV. Cléomène ne doutant pas qu'Aratus et les Achéens n'imaginassent que dans
l'état de trouble où le changement qu'il venait de faire avait mis la ville, il n'oserait en
sortir ni la laisser flottante dans une si grande agitation, il crut qu'il ne serait pas
moins honorable qu'utile à ses affaires de montrer aux ennemis l'ardeur et la bonne
volonté de son armée. Il entra donc avec ses troupes sur le territoire de Mégalopolis,
y fit un grand dégât, et en remporta un butin considérable. Il surprit quelques
comédiens qui venaient de Messène; et ayant fait dresser un théâtre sur les terres
mêmes des ennemis, il proposa pour ces acteurs un prix de quarante mines, et passa
une journée entière à les voir jouer : non qu'il s'amusât beaucoup de ce spectacle;
mais il voulait insulter aux Mégalopolitains, et leur faire voir, par ce mépris affecté,
combien il croyait leur être supérieur. Car, d'ailleurs, de toutes les armées des Grecs
et de celles des rois, c'était la seule qui n'eût pas à sa suite des mimes, des bateleurs,
des ménétriers et des danseuses; le camp des Spartiates n'était souillé par aucune
espèce de bouffonnerie, de dissolution et d'assemblées de débauche. Les jeunes gens
y employaient la plus grande partie du jour à s'exercer, les vieillards à les instruire; et
lorsqu'ils avaient du loisir, ils ne connaissaient d'autres jeux que ces plaisanteries
agréables, que ces traits d'une fine raillerie, propres aux Spartiates, et qu'ils étaient
dans l'usage de se lancer réciproquement. Nous avons fait voir, dans la vie de
Lycurgue, toute l'utilité qu'ils en retiraient.
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