| [28] 7. Ἐκ τούτου Κλεομένης μέγα φρονῶν ἤδη καὶ 
πεπεισμένος, ἂν ὡς βούλεται τοῖς πράγμασι χρώμενος πολεμῇ 
πρὸς τοὺς Ἀχαιούς, ῥᾳδίως ἐπικρατήσειν, ἐδίδασκε τὸν τῆς 
μητρὸς ἄνδρα Μεγιστόνουν, ὡς χρὴ τῶν ἐφόρων 
ἀπαλλαγέντας εἰς μέσον θεῖναι τὰ κτήματα τοῖς πολίταις καὶ 
τὴν Σπάρτην ἴσην γενομένην ἐγείρειν καὶ (2) προάγειν ἐπὶ τὴν 
τῆς Ἑλλάδος ἡγεμονίαν. πεισθέντος δ' ἐκείνου, δύο τῶν ἄλλων 
φίλων ἢ τρεῖς προσέλαβε. (3) συνέβη δὲ περὶ τὰς ἡμέρας 
ἐκείνας καὶ τῶν ἐφόρων ἕνα κοιμώμενον ἐν Πασιφάας ὄναρ 
ἰδεῖν θαυμαστόν· ἐδόκει γάρ, ἐν ᾧ τόπῳ τοῖς ἐφόροις <ἔθος> 
ἐστὶ καθεζομένοις χρηματίζειν, ἕνα δίφρον κεῖσθαι, τοὺς δὲ 
τέτταρας ἀνῃρῆσθαι, καὶ θαυμάζοντος αὐτοῦ φωνὴν ἐκ τοῦ 
ἱεροῦ γενέσθαι, φράζουσαν ὡς τοῦτο τῇ Σπάρτῃ λῷόν ἐστι. (4) 
ταύτην τὴν ὄψιν διηγουμένου τοῦ ἐφόρου πρὸς τὸν Κλεομένη, 
τὸ μὲν πρῶτον διεταράχθη, καθ' ὑποψίαν τινὰ πειράζεσθαι 
δοκῶν, ὡς δ' ἐπείσθη μὴ ψεύδεσθαι (5) τὸν διηγούμενον, 
ἐθάρρησε. καὶ λαβὼν ὅσους ὑπώπτευε μάλιστα τῶν πολιτῶν 
ἐναντιώσεσθαι πρὸς τὴν πρᾶξιν, Ἡραίαν καὶ Ἀσέαν (τὰς) 
πόλεις ταττομένας ὑπὸ τοῖς Ἀχαιοῖς εἷλε, καὶ σῖτον εἰσήγαγεν 
Ὀρχομενίοις, καὶ Μαντινείᾳ παρεστρατοπέδευσε, καὶ ὅλως ἄνω 
καὶ κάτω μακραῖς πορείαις ἀποτρύσας τοὺς Λακεδαιμονίους, 
ἀπέλιπεν αὐτῶν δεηθέντων τοὺς πολλοὺς ἐν Ἀρκαδίᾳ, τοὺς δὲ 
μισθοφόρους ἔχων αὐτὸς ἐπὶ τὴν Σπάρτην ἐχώρει. (6) καὶ καθ' 
ὁδὸν οἷς ἐπίστευε μάλιστα καλῶς πρὸς αὐτὸν ἔχειν 
ἀνεκοινοῦτο τὴν γνώμην, καὶ προῄει σχέδην, ὡς περὶ τὸ 
δεῖπνον οὖσι τοῖς ἐφόροις ἐπιπέσοι.
 | [28] XXX. Cléomène, enflé de cette victoire, ne forma plus que de vastes projets : persuadé 
que s'il pouvait disposer des affaires à son gré et recommencer la guerre contre les 
Achéens, il en triompherait aisément, il représenta à Mégistonus, le mari de sa mère, 
qu'il faudrait se délivrer des éphores, remettre en commun tous les héritages, relever 
par cette égalité la puissance de Sparte, et lui rendre son ancienne prééminence sur 
tous les peuples de la Grèce. Après l'avoir amené à son sentiment, il gagna encore 
deux ou trois de ses amis. Dans ce même temps, un des éphores, en dormant la nuit 
dans le temple de Pasiphaé, eut un songe extraordinaire : il crut voir dans le lieu où 
les éphores donnaient leurs audiences, que leurs quatre siéges avaient été enlevés, et 
qu'il n'en restait plus qu'un. Dans la surprise que ce songe lui causait, il entendit une 
voix qui venait du temple, et qui lui disait que ce changement était avantageux à 
Lacédémone. L'éphore raconta ce songe à Cléomène, qui d'abord en fut troublé, 
parce qu'il crut que ce magistrat, soupçonnant son dessein, avait imaginé ce songe 
pour le sonder. Mais quand il fut convaincu de la sincérité de son récit, il se rassura; 
et prenant tous ceux de ses concitoyens qu'il craignait de trouver les plus opposés à 
son entreprise, il les mena à une expédition contre les villes d'Hérée et d'Alséa, qui 
étaient soumises aux Achéens, et dont il s'empara; il alla ensuite ravitailler 
Orchomène, et camper devant Mantinée. Il fatigua tellement les Lacédémoniens par 
ces longues marches qu'il leur faisait faire de côté et d'autre, qu'ils le prièrent de leur 
laisser prendre quelque repos en Arcadie : il y consentit, et ramena les soldats 
mercenaires à Lacédémone. En chemin, il s'ouvrit de son projet à ceux d'entre eux 
dont l'affection lui était plus connue, et continua sa marche à petits pas, pour 
n'arriver qu'à l'heure où les éphores seraient à table. 
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