HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies d'Agis et de Cléomène

Chapitre 20

  Chapitre 20

[20] μὲν οὖν Ἆγις ἐπὶ τὴν στραγγάλην πορευόμενος, ὡς εἶδέ τινα τῶν ὑπηρετῶν δακρύοντα καὶ περιπαθοῦντα, "παῦσαί με" εἶπεν " ἄνθρωπε κλαίων· καὶ γὰρ οὕτως παρανόμως καὶ ἀδίκως ἀπολλύμενος κρείττων εἰμὶ τῶν ἀναιρούντωνκαὶ ταῦτ' εἰπὼν παρέδωκε τῷ βρόχῳ τὸν τράχηλον ἑκουσίως. (2) δ' Ἀμφάρης προελθὼν ἐπὶ τὰς θύρας καὶ τὴν Ἀγησιστράταν προσπεσοῦσαν αὐτῷ διὰ συνήθειαν καὶ φιλίαν ἀναστήσας, οὐδὲν ἔφη περὶ τὸν Ἆγιν ἔσεσθαι βίαιον οὐδ' ἀνήκεστον· ἐκέλευε δὲ κἀκείνην εἰ βούλοιτο πρὸς τὸν (3) υἱὸν εἰσελθεῖν. ἐκείνης δὲ καὶ τὴν μητέρα μετ' αὐτῆς παρεῖναι δεομένης, οὐδὲν ἔφη κωλύειν Ἀμφάρης· καὶ δεξάμενος ἀμφοτέρας καὶ πάλιν κλεῖσαι τὰς θύρας τοῦ δεσμωτηρίου κελεύσας, προτέραν μὲν τὴν Ἀρχιδαμίαν παρέδωκεν, ἤδη σφόδρα πρεσβῦτιν οὖσαν καὶ καταγεγηρακυῖαν ἐν ἀξιώματι μεγίστῳ τῶν πολιτίδων· ἀποθανούσης δ' ἐκείνης ἐκέλευσε τὴν Ἀγησιστράταν ἔσω (4) βαδίζειν. ὡς δ' εἰσελθοῦσα τόν θ' υἱὸν ἐθεάσατο χαμαὶ κείμενον καὶ τὴν μητέρα νεκρὰν ἐκ τοῦ βρόχου κρεμαμένην, ἐκείνην μὲν αὐτὴ τοῖς ὑπηρέταις συγκαθεῖλε, καὶ παρεκτείνασα τῷ Ἄγιδι τὸ σῶμα περιέστειλε καὶ κατεκάλυψε· (5) τῷ δ' υἱῷ προσπεσοῦσα καὶ φιλήσασα τὸ πρόσωπον, " πολλή σε" εἶπεν " παῖ εὐλάβεια καὶ τὸ πρᾶον καὶ (6) τὸ φιλάνθρωπον ἀπώλεσε μεθ' ἡμῶν." δ' Ἀμφάρης ἀπὸ τῆς θύρας ὁρῶν τὰ γινόμενα καὶ τὰς φωνὰς ἀκούων, ἐπεισῆλθε καὶ πρὸς τὴν Ἀγησιστράταν μετ' ὀργῆς εἶπεν· "εἰ τοίνυν" ἔφη "ταὐτὰ ἐδοκίμαζες τῷ υἱῷ, ταὐτὰ καὶ πείσῃ." (7) καὶ Ἀγησιστράτα πρὸς τὸν βρόχον ἀνισταμένη "μόνον" ἔφη "συνενέγκαι ταῦτα τῇ Σπάρτῃ." [20] Ce prince, en allant au lieu du supplice, vit un des exécuteurs qui, touché de son infortune, versait des larmes. "Mon ami, lui dit Agis, cesse de pleurer; en souffrant, au mépris des lois, une mort si injuste, je suis plus heureux que ceux qui m'y condamnent." En disant ces mots, il présenta de lui-même son cou au fatal cordon. XXI. Ampharès sortit aussitôt à la porte de la prison ; et Agésistrate s'étant jetée à ses pieds, comme il avait toujours vécu avec elle dans une étroite liaison, il la releva, en lui disant qu'on n'userait point de violence et qu'on ne se porterait à aucune extrémité contre Agis; il ajouta qu'elle était libre, si elle le voulait, d'entrer auprès de son fils. Elle demanda qu'on permît à sa mère de l'y suivre; Ampharès lui répondit que rien ne s'y opposait; et les ayant fait entrer toutes deux, il ordonna qu'on fermât les portes. Il livra d'abord à l'exécuteur Archidamie, l'aïeule d'Agis, qui, déjà très avancée en âge, avait vieilli dans la considération et l'estime de ses concitoyens. Quand elle eut expiré, il fit entrer Agésistrate dans la chambre, où elle vit son fils étendu par terre, et sa mère encore attachée au cordon. Elle aida les exécuteurs à la détacher, et, après l'avoir étendue auprès de son fils, elle l'enveloppa et la couvrit avec soin. Ensuite se jetant sur le corps de son fils, et le baisant avec tendresse : «Mon fils, lui dit-elle, c'est l'excès de ta modestie, de ta douceur et de ton humanité, qui a causé ta perte et la nôtre. » Ampharès, qui de la porte entendait et voyait tout, entra dans la chambre, et dit avec emportement à Agésistrate : « Puisque vous avez eu les mêmes sentiments que votre fils, vous subirez le même châtiment. » Agésistrate s'étant levée pour aller au devant du cordon : « Puisse du moins, dit-elle, cette injustice être utile à Sparte !


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Dernière mise à jour : 20/09/2007