HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies d'Agis et de Cléomène

Chapitre 19

  Chapitre 19

[19] Ἐπεὶ δ' Ἆγις τὸν μὲν ἄλλον ἐν τῷ ἱερῷ διέτριβε χρόνον, εἰώθει δὲ καταβαίνειν ὅτε τύχοι πρὸς τὸ λουτρόν, ἐκεῖ συλλαβεῖν αὐτὸν ἔγνωσαν, ὅταν ἔξω τοῦ ἱεροῦ γένηται. (2) καὶ παραφυλάξαντες λελουμένον, ἀπήντησαν καὶ ἠσπάσαντο καὶ συμπροῆγον ἅμα διαλεγόμενοι καὶ παίζοντες (3) ὡς πρὸς συνήθη καὶ νέον. ἐκτροπὴν δέ τινα τῆς ὁδοῦ πλαγίαν πρὸς τὸ δεσμωτήριον ἐχούσης, ὡς ἐγένοντο κατ' αὐτὴν βαδίζοντες, μὲν Ἀμφάρης διὰ τὸ ἄρχειν ἁψάμενος τοῦ Ἄγιδος, "ἄγω σε" εἶπεν "ἐπὶ τοὺς ἐφόρους Ἆγι, (4) λόγον ὑφέξοντα τῶν πεπολιτευμένων δὲ Δαμοχάρης, εὔρωστος ὢν καὶ μέγας, τὸ ἱμάτιον περιβαλὼν περὶ τὸν τράχηλον εἷλκεν. ἄλλων δ' ἐπωθούντων ὄπισθεν ἐκ παρασκευῆς, οὐδενὸς δὲ βοηθοῦντος, ἀλλ' ἐρημίας οὔσης, (5) ἐμβάλλουσιν αὐτὸν εἰς τὸ δεσμωτήριον. εὐθὺς δὲ παρῆν μὲν Λεωνίδας μισθοφόρους ἔχων πολλοὺς καὶ τὸ οἴκημα περιέσχεν ἔξωθεν, οἱ δ' ἔφοροι πρὸς τὸν Ἆγιν εἰσῆλθον, καὶ τῶν γερόντων εἰς τὸ οἴκημα μεταπεμψάμενοι τοὺς ταὐτὰ βουλομένους, ὡς δὴ κρίσεως αὐτῷ γινομένης, (6) ἐκέλευον ὑπὲρ τῶν πεπραγμένων ἀπολογεῖσθαι. γελάσαντος δὲ τοῦ νεανίσκου πρὸς τὴν εἰρωνείαν αὐτῶν, μὲν Ἀμφάρης οἰμωξόμενον ἐκάλει καὶ δίκην ὑφέξοντα τῆς ἰταμότητος· ἄλλος δέ <τις> τῶν ἐφόρων, οἷον ἐνδιδοὺς τῷ Ἄγιδι καὶ δεικνύων ἀποφυγὴν τῆς αἰτίας, ἠρώτησεν εἰ ταῦτ' (7) ἔπραξεν ὑπὸ Λυσάνδρου καὶ Ἀγησιλάου βιασθείς. ἀποκριναμένου δὲ τοῦ Ἄγιδος, ὡς βιασθεὶς μὲν ὑπ' οὐδενός, ζηλῶν δὲ καὶ μιμούμενος τὸν Λυκοῦργον ἐπὶ τὴν αὐτὴν ἔλθοι πολιτείαν, πάλιν αὐτὸς ἠρώτησεν, εἰ μετανοεῖ τοῖς (8) πεπραγμένοις. φήσαντος δὲ τοῦ νεανίσκου μὴ μετανοεῖν ἐπὶ τοῖς κάλλιστα βεβουλευμένοις, κἂν τὰ ἔσχατα πεισόμενον αὑτὸν ἴδῃ, θάνατον αὐτοῦ κατεψηφίσαντο, καὶ τοὺς ὑπηρέτας ἐκέλευον ἄγειν εἰς τὴν καλουμένην Δεχάδα· τοῦτο δ' ἐστὶν οἴκημα τῆς εἱρκτῆς ἐν θανατοῦσι (9) τοὺς καταδίκους ἀποπνίγοντες. ὁρῶν δὲ τοὺς ὑπηρέτας Δαμοχάρης οὐ τολμῶντας ἅψασθαι τοῦ Ἄγιδος, ὁμοίως δὲ καὶ τῶν μισθοφόρων τοὺς παρεστῶτας ἀποστρεφομένους καὶ φεύγοντας τὸ ἔργον, ὡς οὐ θεμιτὸν οὐδὲ νενομισμένον βασιλέως σώματι τὰς χεῖρας προσφέρειν, διαπειλησάμενος αὐτοῖς καὶ λοιδορηθεὶς εἷλκεν αὐτὸς (10) εἰς τὸ οἴκημα τὸν Ἆγιν. ἤδη γὰρ ᾔσθηντο πολλοὶ τὴν σύλληψιν, καὶ θόρυβος ἦν ἐπὶ ταῖς θύραις καὶ φῶτα πολλά, καὶ παρῆσαν τε μήτηρ τοῦ Ἄγιδος καὶ μάμμη, βοῶσαι καὶ δεόμεναι τὸν βασιλέα τῶν Σπαρτιατῶν (11) λόγου καὶ κρίσεως τυχεῖν ἐν τοῖς πολίταις. διὸ καὶ μάλιστα κατήπειξαν τὴν ἀναίρεσιν, ὡς ἐξαρπαγησομένου νυκτὸς ἂν πλείονες ἐπέλθωσιν. [19] Ce prince, comme on vient de le dire, se tenait toujours dans le temple, et n'en sortait que pour aller quelquefois aux etuves; c'est dans un de ces moments qu'ils résolurent de le surprendre hors du temple. Un jour qu'il revenait du bain, ils vont au-devant de lui, le saluent, et marchent à ses côtés, en parlant et badinant avec lui, comme ils avaient coutume de faire avec un jeune prince qui était leur ami. Le chemin qu'ils tenaient avait un détour qui menait à la prison; quand ils y furent arrivés, Ampharès, en vertu de sa charge, mit la main sur Agis, en lui disant : « Agis, je vous mène aux éphores, pour y rendre compte de votre administration politique. » Démocharès, qui était grand et fort, lui jette son manteau autour du cou et l'entraîne, pendant que d'autres, comme ils en étaient convenus, le poussaient par derrière. Il ne se trouva personne dans ce lieu désert pour secourir Agis, et ils le jetèrent dans la prison, où Léonidas arriva sur-le-champ avec une troupe de soldats mercenaires, qu'il plaça en dehors autour de la prison. XX. Les éphores ne tardèrent pas à s'y rendre; ils convoquèrent sur-le-champ ceux des sénateurs qui pensaient comme eux; et qui, prenant les apparences des formes judiciaires, ordonnèrent à Agis de se justifier sur les changements qu'il avait introduits dans le gouvernement. Le jeune prince s'étant mis à rire de leur dissimulation, Ampharès lui déclara qu'il aurait bientôt sujet de pleurer, et qu'il allait être puni de sa témérité. Un autre des éphores, comme s'il eût voulu le favoriser, et lui ouvrir une voie d'éviter la condamnation, lui demanda si, dans tout ce qu'il avait fait, il n'avait pas été forcé par Lysandre et par Agésilas. « Je n'ai été contraint par personne, lui répondit Agis; jaloux d'imiter Lycurgue, j'ai voulu rétablir les institutions de ce législateur. — Mais, reprit l'éphore, ne vous repentez-vous pas de ce que vous avez fait? — Quand je devrais souffrir les plus cruels supplices, répliqua ce jeune prince, je ne me repentirais jamais d'avoir conçu la plus belle des entreprises. » Ils le condamnèrent donc à mort et ordonnèrent aux exécuteurs de le conduire dans la chambre de la prison appelée la Décade ; c'est là qu'on étrangle ceux qui ont été condamnés à mort. Démocharès voyant que les exécuteurs n'osaient mettre la main sur lui, et que les soldats mercenaires eux-mêmes refusaient de se prêter à une injustice si contraire aux lois, en portant leurs mains sur la personne du roi; Démocharès, dis-je, après les avoir menacés et accablés d'injures, traîna lui-même Agis dans la chambre des exécutions. Déjà le peuple, instruit qu'on avait arrêté Agis, se portait en tumulte, avec des flambeaux, aux portes de la prison; sa mère et son aïeule y étaient accourues, demandant à grands cris qu'on accordât au moins au roi de Sparte d'être entendu et jugé par ses concitoyens. Ils hâtèrent donc sa mort, de peur que la foule, venant à augmenter, ne leur enlevât Agis à la faveur de la nuit.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007