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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies d'Agis et de Cléomène

Chapitre 18

  Chapitre 18

[18] μὲν Χιλωνὶς τοιαῦτα ποτνιωμένη τό τε πρόσωπον ἐπὶ τὴν κεφαλὴν ἐπέθηκε τοῦ Κλεομβρότου καὶ τὸ βλέμμα διεφθαρμένον καὶ συντετηκὸς ὑπὸ λύπης περιήνεγκεν εἰς (2) τοὺς παρόντας. δὲ Λεωνίδας διαλεχθεὶς τοῖς φίλοις, τὸν μὲν Κλεόμβροτον ἐκέλευσεν ἀναστάντα φεύγειν, τῆς δὲ παιδὸς μένειν ἐδεῖτο καὶ μὴ καταλιπεῖν ἑαυτόν, οὕτω φιλοῦντα καὶ δεδωκότα χάριν τὴν τοῦ ἀνδρὸς αὐτῇ (3) σωτηρίαν. οὐ μὴν ἔπεισεν, ἀλλ' ἀνισταμένῳ τῷ ἀνδρὶ θάτερον τῶν παιδίων ἐγχειρίσασα, θάτερον δ' Ἀναλαβοῦσα καὶ προσκυνήσασα τὸν βωμὸν τῆς θεοῦ συνεξῆλθεν, ὥστ' εἰ μὴ πάνυ διεφθαρμένος ἦν ὑπὸ κενῆς δόξης Κλεόμβροτος, εὐτύχημα ἂν ἡγήσατο τὴν φυγὴν αὑτῷ τῆς βασιλείας μεῖζον εἶναι διὰ τὴν γυναῖκα. (4) Μεταστησάμενος δὲ τὸν Κλεόμβροτον Λεωνίδας καὶ τοὺς προτέρους ἐφόρους ἐκβαλὼν τῆς ἀρχῆς, ἑτέρους δὲ (5) ποιησάμενος, εὐθὺς ἐπεβούλευε τῷ Ἄγιδι. καὶ πρῶτον μὲν ἔπειθεν αὐτὸν ἀναστῆναι καὶ συμβασιλεύειν, ὡς δεδωκότων συγγνώμην τῶν πολιτῶν· συνεξηπατῆσθαι (6) γὰρ ὑπὸ τοῦ Ἀγησιλάου νέον ὄντα καὶ φιλότιμον. ἐκείνου δ' ὑφορωμένου καὶ κατὰ χώραν μένοντος, αὐτὸς (7) μὲν ἐπαύσατο φενακίζων καὶ κατειρωνευόμενος, Ἀμφάρης δὲ καὶ Δαμοχάρης καὶ Ἀρκεσίλαος ἀναβαίνοντες εἰώθεσαν αὐτῷ διαλέγεσθαι· καί ποτε καὶ παραλαβόντες ἐπὶ λουτρὸν ἀπὸ τοῦ ἱεροῦ κατήγαγον, καὶ λουσά(8)μενον πάλιν εἰς τὸ ἱερὸν κατέστησαν. καὶ ἦσαν πάντες μὲν αὐτῷ συνήθεις, δ' Ἀμφάρης καὶ κεχρημένος ἔναγχος ἱμάτια καὶ ποτήρια τῶν πολυτελῶν παρὰ τῆς Ἀγησιστράτας, ἐπεβούλευε διὰ ταῦτα τῷ βασιλεῖ καὶ ταῖς γυναιξὶν ὡς ἀποστερήσων. καὶ μάλιστά γ' οὗτος ὑπακοῦσαι τῷ Λεωνίδᾳ λέγεται καὶ παροξῦναι τοὺς ἐφόρους, ὧν καὶ αὐτὸς εἷς ἦν. [18] XVIII. Chélonis, en finissant ces tristes plaintes, appuya son visage sur la tête de Cléombrote, et tourna vers les assistants ses yeux abattus par la douleur et flétris par les larmes. Léonidas, après avoir délibéré avec ses amis, ordonne à Cléombrote de se lever, et de fuir promptement; il conjure sa fille de rester, et de ne pas abandonner un père qui n'avait pu refuser à sa tendresse pour elle la vie de son mari ; mais il ne put rien gagner sur elle : dès que son mari fut levé, elle lui remit un de ses enfants, prit l'autre dans ses bras, et après avoir fait sa prière devant l'autel du dieu (22), elle le suivit en exil. Si Cléombrote n'eût eu le coeur corrompu par l'amour d'une fausse gloire, un exil, que partageait une femme si vertueuse, lui eût paru plus heureux que la royauté. XIX. Léonidas n'eut pas plutôt chassé Cléombrote, et déposé les premiers éphores, pour leur en substituer de nouveaux, qu'il tendit des piéges à Agis. Il voulut d'abord lui persuader de sortir du temple où il s'était réfugié, et de venir partager avec lui le trône; il lui promettait le pardon de la part de ses concitoyens, qui savaient qu'Agésilas avait abusé de sa jeunesse et de son amour pour la gloire. Agis, à qui ses intentions étaient suspectes, restant toujours dans son asile, Léonidas renonça à l'espoir de l'attirer dans le piége par ses belles promesses. Ampharès, Démocharès et Arcésilas allaient souvent voir le jeune roi et s'entretenir avec lui; quelquefois même ils le menaient du temple aux étuves, et après qu'il s'était baigné, ils le reconduisaient au temple ils étaient tous trois ses intimes amis. Ampharès avait depuis peu emprunté d'Agésistrate des meubles et des vases précieux; et, pour se dispenser de les rendre, il conçut le dessein de trahir le roi, sa mère et son aïeule. On assure que ce fut lui qui se prêta le plus aux intrigues de Léonidas, et irrita contre Agis les éphores, au nômbre desquels il était.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007