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[17] Τίς ὁ δορύξενος;
Τὸ παλαιὸν ἡ Μεγαρὶς ᾠκεῖτο κατὰ κώμας, εἰς πέντε μέρη νενεμημένων τῶν
πολιτῶν. Ἐκαλοῦντο δ´ Ἡραεῖς καὶ Πιραεῖς καὶ Μεγαρεῖς καὶ Κυνοσουρεῖς καὶ
Τριποδίσκιοι. Τῶν δὲ Κορινθίων πόλεμον αὐτοῖς ἐξεργασαμένων πρὸς ἀλλήλους
(ἀεὶ γὰρ ἐπεβούλευον ὑφ´ αὑτοῖς ποιήσασθαι τὴν Μεγαρικήν), ὅμως δι´
ἐπιείκειαν ἡμέρως ἐπολέμουν καὶ συγγενικῶς. Τοὺς μὲν γὰρ γεωργοῦντας
οὐδεὶς ἠδίκει τὸ παράπων, τοὺς δ´ ἁλισκομένους λύτρον τι τεταγμένον ἔδει
καταβαλεῖν, καὶ τοῦτ´ ἐλάμβανον ἀφέντες. Πρότερον δ´ οὐκ εἰσέπραττον, ἀλλ´
ὁ λαβὼν αἰχμάλωτον ἀπῆγεν οἴκαδε, καὶ μεταδοὺς ἁλῶν καὶ τραπέζης ἀπέπεμπεν
οἴκαδε. Ὁ μὲν οὖν τὰ λύτρα κομίσας ἐπῃνεῖτο καὶ φίλος ἀεὶ διετέλει τοῦ
λαβόντος ἐκ δορυαλώτου « δορύξενος » προσαγορευόμενος· ὁ δ´ ἀποστερήσας οὐ
μόνον παρὰ τοῖς πολεμίοις ἀλλὰ καὶ παρὰ τοῖς πολίταις ὡς ἄδικος καὶ
ἄπιστος ἠδόξει.
| [17] Que veut dire ce mot Doryxène?
Le pays de Mégare était anciennement habité par bourgade, et les citoyens
divisés en cinq classes, qu'on appelait les Héréens, les Pyréens, les
Mégariens, les Cynosores et les Tripodisces. Les Corinthiens, qui avaient
toujours eu le projet de se rendre maîtres de ce pays, y excitèrent une
guerre civile, pendant laquelle cependant les deux partis, comme enfants
d'une même patrie, conservèrent toujours une conduite pleine de modération
et d'équité. Ils ne faisaient aucun tort aux laboureurs. Les prisonniers
étaient, de part et d'autre, rachetés pour une somme déterminée qu'on ne
payait qu'après qu'ils avaient été mis en liberté. Celui qui faisait un
prisonnier le conduisait dans sa maison, lui donnait bien à manger, et le
renvoyait chez lui. Lorsqu'il venait apporter sa rançon, il recevait des
remerciements, et demeurait pour toujours l'ami de celui dont il avait été
le prisonnier. Au lieu de l'appeler doryalote ou captif, on lui donnait le
nom de doryxène. Celui qui n'aurait pas payé sa rançon eût passé non
seulement chez les ennemis, mais dans son propre parti, pour un homme
injuste et perfide.
| [18] Τίς ἡ παλιντοκία;
Μεγαρεῖς Θεαγένη τὸν τύραννον ἐκβαλόντες ὀλίγον χρόνον ἐσωφρόνησαν κατὰ
τὴν πολιτείαν· εἶτα πολλὴν κατὰ Πλάτωνα καὶ ἄκρατον αὐτοῖς ἐλευθερίαν τῶν
δημαγωγῶν οἰνοχοούντων διαφθαρέντες παντάπασι τά τ´ ἄλλα τοῖς πλουσίοις
ἀσελγῶς προσεφέροντο, καὶ παριόντες εἰς τὰς οἰκίας αὐτῶν οἱ πένητες ἠξίουν
ἑστιᾶσθαι καὶ δειπνεῖν πολυτελῶς· εἰ δὲ μὴ τυγχάνοιεν, πρὸς βίαν καὶ μεθ´
ὕβρεως ἐχρῶντο πᾶσι. Τέλος δὲ δόγμα θέμενοι τοὺς τόκους ἀνεπράττοντο παρὰ
τῶν δανειστῶν οὓς δεδωκότες ἐτύγχανον, « παλιντοκίαν » τὸ γινόμενον
προσαγορεύσαντες.
| [18] Que signifie ce mot PaIintocia ?
Les Mégariens, après avoir chassé leur tyran Théagène, ne conservèrent pas
longtemps un gouvernement sage et modéré. Leurs démagogues les eurent
bientôt corrompus, en leur faisant boire avec excès, selon l'expression de
Platon, la liberté toute pure. Les pauvres se portèrent contre les riches
aux derniers excès ; ils entraient dans leurs maisons, demandaient qu'on
les traitât avec magnificence, et si on les refusait, ils commettaient les
plus grandes violences. Ils en vinrent enfin jusqu'à forcer, par un décret
public, les banquiers de leur rendre les intérêts des sommes qu'ils
avaient empruntées d'eux. Ils donnèrent à cet acte de violence le nom
de palintocia, ou répétition des intérêts.
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