[49] Διὰ τί ταῖς Χαλκηδονίαις ἔθος ἐστίν, ὅταν ἀνδράσιν ἀλλοτρίοις
ἐντύχωσι, μάλιστα δ´ ἄρχουσι, τὴν ἑτέραν παρακαλύπτεσθαι παρειάν;
Πόλεμος ἦν αὐτοῖς πρὸς Βιθυνοὺς ἐκ πάσης παροξυνομένοις προφάσεως·
Ζειποίτου δὲ βασιλεύοντος αὐτῶν, πανστρατιᾷ καὶ Θρᾳκῶν ἐπικουρίας
προσγενομένης ἐπυρπόλουν καὶ κατέτρεχον τὴν χώραν. Ἐπιθεμένου δὲ τοῦ
Ζειποίτου περὶ τὸ καλούμενον Φάλιον αὐτοῖς, κακῶς ἀγωνισάμενοι διὰ θράσος
καὶ ἀταξίαν ὑπὲρ ὀκτακισχιλίους ἀπέβαλον στρατιώτας· καὶ παντελῶς μὲν οὐκ
ἀνῃρέθησαν τότε, Ζειποίτου Βυζαντίοις χαρισαμένου τὰς διαλύσεις· πολλῆς δὲ
τὴν πόλιν ἐρημίας ἀνδρῶν κατεχούσης, αἱ μὲν πλεῖσται γυναῖκες ὑπ´ ἀνάγκης
ἀπελευθέροις καὶ μετοίκοις συνῴκησαν· αἱ δ´ ἀνανδρίαν ἀντὶ τοιούτων
ἑλόμεναι γάμων, αὐταὶ δι´ αὑτῶν ἔπραττον ὅτου δεηθεῖεν παρὰ δικασταῖς καὶ
ἄρχουσιν, ἀπάγουσαι θάτερον μέρος τοῦ προσώπου τῆς καλύπτρας. Αἱ δὲ
γεγαμημέναι δι´ αἰσχύνην ἀναμιμούμεναι ταύτας ὡς ἑαυτῶν βελτίονας εἰς ἔθος
ὅμοιον κατέστησαν.
| [49] Pourquoi les femmes de Chalcédoine, lorsqu'elles parlent à
d'autres hommes qu'à leurs maris, et surtout à des magistrats,
couvrent-elles une de leurs joues?
Les peuples de Chalcédoine étaient en guerre avec ceux de Bithynie, qui
les avaient provoqués par toutes sortes d'outrages. Zipète, roi des
Bithyniens, fit marcher tout ce qu'il avait de troupes ; et ceux de
Chalcédoine, secourus par les Thraces, mirent tout à feu et à sang dans la
Bithynie. Mais, tombés dans une embuscade que Zipète leur avait tendue
près d'un lieu nommé Phalium, ils se battirent avec tant d'emportement et
de désordre, qu'ils furent défaits et perdirent plus de huit mille hommes.
Ils auraient tous été taillés en pièces si le roi de Bithynie ne leur eût
accordé la paix, à la considération des Bysantins. Comme la ville était
presque dépeuplée de citoyens, la plupart des femmes se virent forcées
d'épouser des affranchis ou des étrangers. Celles qui préférèrent le
célibat à un mariage ignominieux furent obligées de gérer elles-mêmes
leurs affaires; et lorsqu'elles venaient devant les juges ou les
magistrats, elles se couvraient une joue avec leur voile. Les autres,
honteuses de n'avoir pas fait comme ces femmes estimables, les imitèrent
du moins en cela, et l'usage devint général.
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