[15] Διὰ τί τὸν Τέρμινον, ᾧ τὰ Τερμινάλια ποιοῦσι, θεὸν νομίζοντες οὐδὲν
ἔθυον αὐτῷ ζῷον;
Ἦ Ῥωμύλος μὲν ὅρους οὐκ ἔθηκε τῆς χώρας, ὅπως ἐξῇ προϊέναι καὶ
ἀποτέμνεσθαι καὶ νομίζειν πᾶσαν ἰδίαν, ὥσπερ ὁ Λάκων εἶπεν, ἧς ἂν τὸ δόρυ
ἐφικνῆται· Νομᾶς δὲ Πομπίλιος, ἀνὴρ δίκαιος καὶ πολιτικὸς ὢν καὶ φιλόσοφος
γενόμενος, τήν τε χώραν ὡρίσατο πρὸς τοὺς γειτνιῶντας καὶ τοῖς ὅροις
ἐπιφημίσας τὸν Τέρμινον ὡς ἐπίσκοπον καὶ φύλακα φιλίας καὶ εἰρήνης ᾤετο
δεῖν αἵματος καὶ φόνου καθαρὸν καὶ ἀμίαντον διαφυλάττειν;
16. Διὰ τί δούλαις τὸ τῆς Λευκοθέας ἱερὸν ἄβατόν ἐστι, μίαν δὲ μόνην αἱ
γυναῖκες εἰσάγουσαι παίουσιν ἐπὶ κόρρης καὶ ῥαπίζουσιν;
Ἦ τὸ μὲν ταύτην ῥαπίζεσθαι σύμβολόν ἐστι τοῦ μὴ ἐξεῖναι, κωλύουσι δὲ τὰς
ἄλλας διὰ τὸν μῦθον; Ἡ γὰρ Ἰνὼ ζηλοτυπήσασα δούλην ἐπὶ τῷ ἀνδρὶ λέγεται
περὶ τὸν υἱὸν ἐκμανῆναι· τὴν δὲ δούλην Ἕλληνες Αἰτωλίδα γένει φασὶν εἶναι,
καλεῖσθαι δ´ Ἀντιφέραν. Διὸ καὶ παρ´ ἡμῖν ἐν Χαιρωνείᾳ πρὸ τοῦ σηκοῦ τῆς
Λευκοθέας ὁ νεωκόρος λαβὼν μάστιγα κηρύσσει « μὴ δοῦλον εἰσιέναι μὴ
δούλαν, μὴ Αἰτωλὸν μὴ Αἰτωλάν. »
17. Διὰ τί παρὰ τῇ θεῷ ταύτῃ τοῖς μὲν ἰδίοις τέκνοις οὐκ εὔχονται τἀγαθὰ
τοῖς δὲ τῶν ἀδελφῶν;
Πότερον ὅτι φιλάδελφος μέν τις ἡ Ἰνὼ καὶ τὸν ἐκ τῆς ἀδελφῆς ἐτιθηνήσατο,
αὐτὴ δὲ περὶ τοὺς ἑαυτῆς παῖδας ἐδυστύχησεν; Ἢ καὶ ἄλλως ἠθικὸν καὶ καλὸν
τὸ ἔθος καὶ πολλὴν παρασκευάζον εὔνοιαν ταῖς οἰκειότησι;
18. Διὰ τί τῷ Ἡρακλεῖ πολλοὶ τῶν πλουσίων ἐδεκάτευον τὰς οὐσίας;
Πότερον ὅτι κἀκεῖνος ἐν Ῥώμῃ τῶν Γηρυόνου βοῶν ἀπέθυσε τὴν δεκάτην; Ἢ ὅτι
Ῥωμαίους ὑπὸ Τυρρηνῶν δεκατευομένους ἀπήλλαξεν; Ἢ ταῦτα μὲν οὐκ ἔχει τὴν
ἱστορίαν ἀξιόπιστον, ὡς δ´ ἀδηφάγῳ τινὶ τῷ Ἡρακλεῖ καὶ εὐθοίνῳ δαψιλῶς καὶ
ἀφθόνως ἀπέθυον; Ἢ μᾶλλον ὡς ἐπαχθῆ τοῖς πολίταις τὸν ὑπερβάλλοντα πλοῦτον
κολούοντες καὶ καθάπερ εὐεξίας ἐπ´ ἄκρον εὐσωματούσης ἀφαιροῦντες ᾤοντο
μάλιστα τιμᾶσθαι τὸν Ἡρακλέα καὶ χαίρειν ταῖς τοιαύταις ἀποχρήσεσι καὶ
συστολαῖς τῶν περιττῶν, εὐτελῆ καὶ αὐτάρκη καὶ ἀπέριττον τῷ βίῳ γενόμενον;
19. Διὰ τί τὸν Ἰανουάριον μῆνα νέου ἔτους ἀρχὴν λαμβάνουσι;
Τὸ γὰρ παλαιὸν ὁ Μάρτιος ἠριθμεῖτο πρότερος, ὡς ἄλλοις τε πολλοῖς δῆλόν
ἐστι τεκμηρίοις καὶ μάλιστα τῷ τὸν πέμπτον ἀπὸ τοῦ Μαρτίου Πέμπτον καὶ τὸν
ἕκτον Ἕκτον ὀνομάζεσθαι, καὶ τοὺς ἄλλους ἐφεξῆς ἄχρι τοῦ τελευταίου, ὃν
Δεκέμβριον καλοῦσιν ἀπὸ τοῦ Μαρτίου δέκατον ἀριθμούμενον. Ἐξ οὗ δὴ καὶ
παρέστη τισὶν οἴεσθαι καὶ λέγειν, ὡς οὐ δώδεκα μησὶν ἀλλὰ δέκα συνεπλήρουν
οἱ τότε Ῥωμαῖοι τὸν ἐνιαυτὸν ἐνίοις τῶν μηνῶν ἡμέρας πλείονας τῶν
τριάκοντα προστιθέντες. Ἄλλοι δ´ ἱστοροῦσι τὸν μὲν Δεκέμβριον ἀπὸ τοῦ
Μαρτίου δέκατον εἶναι, τὸν δ´ Ἰανουάριον ἑνδέκατον, τὸν δὲ Φεβρουάριον
δωδέκατον, ἐν ᾧ καθαρμοῖς τε χρῶνται καὶ τοῖς φθιμένοις ἐναγίζουσι τοῦ
ἐνιαυτοῦ τελευτῶντος. Μετατεθῆναι δὲ τούτους καὶ γενέσθαι τὸν Ἰανουάριον
πρῶτον, ὅτι τῇ νουμηνίᾳ τούτου τοῦ μηνός, ἣν ἡμέραν καλάνδας Ἰανουαρίας
καλοῦσιν, οἱ πρῶτοι κατεστάθησαν ὕπατοι τῶν βασιλέων ἐκπεσόντων.
Πιθανώτεροι δ´ εἰσὶν οἱ λέγοντες, ὅτι τὸν μὲν Μάρτιον ὁ Ῥωμύλος πολεμικὸς
καὶ ἀρειμάνιος ὢν καὶ δοκῶν ἐξ Ἄρεος γεγονέναι προέταξε τῶν μηνῶν ἐπώνυμον
ὄντα τοῦ Ἄρεος, Νομᾶς δ´ αὖθις εἰρηνικὸς γενόμενος καὶ πρὸς ἔργα τῆς γῆς
φιλοτιμούμενος τρέψαι τὴν πόλιν ἀποστῆσαι δὲ τῶν πολεμικῶν, τῷ Ἰανουαρίῳ
τὴν ἡγεμονίαν ἔδωκε καὶ τὸν Ἰανὸν εἰς τιμὰς προήγαγε μεγάλας, ὡς πολιτικὸν
καὶ γεωργικὸν μᾶλλον ἢ πολεμικὸν γενόμενον. Ὅρα δὲ μὴ μᾶλλον ὁ Νομᾶς τῇ
φύσει προσήκουσαν ἀρχὴν ἔλαβε τοῦ ἔτους ὡς πρὸς ἡμᾶς. Καθόλου μὲν γὰρ
οὐδέν ἐστι φύσει τῶν ἐν κύκλῳ περιφερομένων οὔτ´ ἔσχατον οὔτε πρῶτον, νόμῳ
δ´ ἄλλην ἄλλοι τοῦ χρόνου λαμβάνουσιν ἀρχήν· ἄριστα δ´ οἱ τὴν μετὰ τροπὰς
χειμερίας λαμβάνοντες, ὁπηνίκα τοῦ πρόσω βαδίζειν πεπαυμένος ὁ ἥλιος
ἐπιστρέφει καὶ ἀνακάμπτει πάλιν πρὸς ἡμᾶς· γίνεται γὰρ αὐτοῖς τρόπον τινὰ
καὶ φύσει, τὸν μὲν τοῦ φωτὸς αὔξουσα χρόνον ἡμῖν, μειοῦσα δὲ τὸν τοῦ
σκότους, ἐγγυτέρω δὲ ποιοῦσα τὸν κύριον καὶ ἡγεμόνα τῆς ῥευστῆς οὐσίας
ἁπάσης.
| [15] Pourquoi n'immolent-ils aucun animal au dieu Terme, en l'honneur
duquel ils célèbrent les fêtes Terminales ?
Est-ce que Romulus n'avait mis aucune limite au territoire romain, afin
que ses sujets pussent l'étendre aux dépens de leurs voisins, et regarder
comme à eux tout celui où leur lance pourrait atteindre, comme disait un
Lacédémonien? Mais Numa Pompilius, prince juste, humain et
philosophe, sépara par des bornes le territoire de Rome d'avec celui des
peuples voisins, donna à ces limites le dieu Terme pour surveillant, pour
gardien d'une paix et d'une amitié mutuelles, et crut que le culte de ce
dieu ne devait être souillé du sang d'aucun animal.
16. Pourquoi est-il défendu aux esclaves romaines d'entrer dans le temple
de Leucothée, et que les femmes y en introduisent une à qui elles
donnent des soufflets sur les joues?
Ces soufflets sont-ils la marque de l'interdiction prononcée contre les
autres, et cette défense prend-elle son origine dans ce que la Fable
raconte d'Ino? La jalousie qu'elle conçut, dit-on, contre une de ses
esclaves, qu'elle soupçonnait d'être aimée de son mari, la fit entrer dans
une telle fureur, qu'elle tua son fils. Les Grecs disent que cette esclave
était étolienne, et s'appelait Antiphera. Aussi à Chéronée un des
ministres de Leucothée se tient-il à la porte du temple, armé d'un fouet,
pour en défendre l'entrée à tout esclave de l'un et de l'autre sexe, à
tout homme et à toute femme d'Étolie.
17. Pourquoi n'invoquent-ils cette même déesse que pour leurs neveux, et
jamais pour leurs enfants?
Est-ce parce que Ino aima beaucoup sa sœur, dont elle nourrit même le
fils, au lieu qu'elle fut malheureuse dans ses enfants? Ou cet usage
est-il fondé sur un principe d'honnêteté, et a-t-il pour objet de
resserrer entre les proches les liens de la nature ?
18. Pourquoi la plupart des citoyens riches consacrent-ils à Hercule la
dîme de leurs biens ?
Est-ce parce que ce héros immola lui-même la dixième partie du troupeau de
bœufs de Géryon? Est-ce parce qu'il affranchit les Romains de la dîme
qu'ils payaient aux Étrusques, ou ces faits n'ont-ils aucun fondement
historique, et ne font-ils de plus grands sacrifices à ce dieu qu'à cause
de la voracité qu'on lui attribue? N'est-ce pas plutôt qu'ils voulaient
diminuer les trop grandes richesses, source ordinaire de haine et d'envie,
aussi dangereuses dans le corps politique qu'un excès d'embonpoint dans le
corps physique, et qu'ils ont cru que l'offrande de leur superflu ne pouvait
être plus agréable à aucun autre dieu qu'à Hercule, qui avait toujours
mené une vie frugale ?
19. Pourquoi commencent-ils l'année au mois de janvier?
Le mois de mars était autrefois le premier de l'année. Entre plusieurs
preuves qui le démontrent, une des plus frappantes, c'est que le mois de
juillet portait le nom de cinquième, celui d'août de sixième, et ainsi de
suite jusqu'au dernier, qui s'appelait décembre, c'est-à-dire le dixième
depuis le mois de mars. Ce qui a fait dire à quelques auteurs
qu'anciennement, chez les Romains, l'année n'était composée que de dix
mois, dont plusieurs avaient plus de trente jours. D'autres
prétendent que le mois de décembre était à la vérité le dixième, à compter
du mois de mars, mais qu'il était suivi de ceux de janvier et de février,
qui faisaient le onzième et le douzième ; que dans ce dernier, qui
terminait l'année, on faisait les expiations pour les morts. Depuis,
ajoutent-ils, on transposa cet ordre, et le mois de janvier commença
l'année, parce que ce fut au premier jour, ou aux calendes de ce mois, que
leurs premiers consuls entrèrent en charge, après l'expulsion des rois.
Une opinion plus vraisemblable, c'est que Romulus, prince belliqueux, qui
ne respirait que la guerre et passait pour fils de Mars, avait placé au
commencement de l'année le mois qui portait le nom de ce dieu ; qu'ensuite
Numa, qui, naturellement pacifique, désirait de tourner les esprits de ses
sujets du goût des armes à celui de l'agriculture, avait donné le premier
rang au mois de janvier, et fait rendre les plus grands honneurs à Janus, dont ce
mois portait le nom, comme à un prince qui avait toujours préféré à la gloire
des armes les arts pacifiques et la culture des terres. Mais ne
faudrait-il pas plutôt penser que Numa prit pour commencer l'année une
époque plus conforme au cours de la nature? Car, en général, dans les
révolutions communes de l'univers, nulle n'est en soi la première ni la
dernière : c'est la volonté des hommes qui en détermine le commencement et
la fin. Il semble donc que l'époque la plus naturelle pour le commencement
de l'année est celle qui suit le solstice d'hiver, où le soleil cessant
d'avancer, retourne sur ses pas et se rapproche de nous. Il se fait alors
dans la nature une espèce de révolution qui augmente la durée des jours,
raccourcit les nuits et ramène vers nous cet astre brillant, chef et
dominateur de ce mobile univers.
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