HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Questions romaines

Paragraphes 10-14

  Paragraphes 10-14

[10] Διὰ τί τοὺς θεοὺς προσκυνοῦντες ἐπικαλύπτονται τὴν κεφαλήν, τῶν δ´ ἀνθρώπων τοῖς ἀξίοις τιμῆς ἀπαντῶντες, κἂν τύχωσιν ἐπὶ τῆς κεφαλῆς ἔχοντες τὸ ἱμάτιον, ἀποκαλύπτονται; Τοῦτο γὰρ ἔοικε κἀκείνην ἐπιτείνειν τὴν ἀπορίαν. Εἰ μὲν οὖν περὶ Αἰνείου λεγόμενος λόγος ἀληθής ἐστι καὶ τοῦ Διομήδους παρεξιόντος ἐπικαλυψάμενος τὴν θυσίαν ἐπετέλεσε, λόγον ἔχει καὶ ἀκολουθεῖ τῷ συγκαλύπτεσθαι πρὸς τοὺς πολεμίους τὸ τοῖς φίλοις καὶ ἀγαθοῖς ἐντυγχάνοντας ἀποκαλύπτεσθαι· τὸ γὰρ πρὸς τοὺς θεοὺς οὐκ ἴδιόν ἐστιν ἀλλὰ κατὰ συμβεβηκός, καὶ ἀπ´ ἐκείνου μεμένηκε τηρούμενον. Εἰ δ´ ἄλλο τι λέγειν χρή, σκόπει μὴ μόνον ἐκεῖνο δεῖ ζητεῖν, δι´ τοὺς θεοὺς προσκυνοῦντες ἐπικαλύπτονται, θάτερον δ´ ἀκόλουθόν ἐστι· τῶν γὰρ ἀνθρώπων ἀποκαλύπτονται τοῖς δυνατωτέροις οὐ τιμὴν αὐτοῖς προστιθέντες, ἀλλὰ τὸν φθόνον αὐτῶν μᾶλλον ἀφαιροῦντες, ἵνα μὴ δόξωσι τὰς αὐτὰς τοῖς θεοῖς τιμὰς ἀπαιτεῖν μηδ´ ὑπομένειν μηδὲ χαίρειν θεραπευόμενοι παραπλησίως ἐκείνοις. Τοὺς δὲ θεοὺς οὕτω προσεκύνουν ταπεινοῦντες ἑαυτοὺς τῇ ἐπικρύψει τῆς κεφαλῆς, μᾶλλον εὐλαβούμενοί τινα φωνὴν προσπεσεῖν αὐτοῖς ἔξωθεν εὐχομένοις ἀπαίσιον καὶ δύσφημον ἄχρι τῶν ὤτων ἀνελάμβανον τὸ ἱμάτιον· ὅτι γὰρ ἰσχυρῶς ἐφυλάττοντο ταῦτα, δῆλόν ἐστι τῷ προσιόντας ἐπὶ μαντείαν χαλκωμάτων πατάγῳ περιψοφεῖσθαι. ὡς Κάστωρ λέγει τὰ Ῥωμαϊκὰ τοῖς Πυθαγορικοῖς συνοικειῶν, τὸν ἐν ἡμῖν δαίμονα δεῖσθαι τῶν ἐκτὸς θεῶν καὶ ἱκετεύειν τῇ τῆς κεφαλῆς ἐπικαλύψει τὴν τῆς ψυχῆς αἰνιττόμενον ὑπὸ τοῦ σώματος ἐγκάλυψιν καὶ ἀπόκρισιν. 11. Διὰ τί δὲ τῷ Κρόνῳ θύουσιν ἀπαρακαλύπτῳ τῇ κεφαλῇ; Πότερον ὅτι τὴν ἐγκάλυψιν Αἰνείας παρέδωκεν, δὲ τοῦ Κρόνου θυσία παμπάλαιός ἐστιν· ὅτι τοῖς οὐρανίοις ἐπικαλύπτονται, τὸν δὲ Κρόνον ἡγοῦνται θεὸν : ὑπουδαῖον καὶ χθόνιον; ὅτι τῆς ἀληθείας οὐδὲν ἐπίκρυφον ἐπίσκιον, ἀληθείας δὲ νομίζουσι Ῥωμαῖοι πατέρα τὸν Κρόνον εἶναι; 12. Διὰ τί δὲ τὸν Κρόνον πατέρα τῆς ἀληθείας νομίζουσι; Πότερον, ὥσπερ ἔνιοι τῶν φιλοσόφων, χρόνον οἴονται τὸν Κρόνον εἶναι, τὸ δ´ ἀληθὲς εὑρίσκει χρόνος; τὸν μυθολογούμενον ἐπὶ Κρόνου βίον, εἰ δικαιότατος ἦν, εἰκός ἐστι μάλιστα μετέχειν ἀληθείας; 13. Διὰ τί καὶ τῷ λεγομένῳ Ὁνώρει θύουσιν ἀκαλύπτῳ τῇ κεφαλῇ (τὸν δὲ Ὁνῶρεμ δόξαν ἄν τις τιμὴν μεθερμηνεύσειεΠότερον {δὲ} ὅτι λαμπρὸν δόξα καὶ περιφανὲς καὶ ἀναπεπταμένον· δι´ ἣν αἰτίαν τοῖς ἀγαθοῖς καὶ τιμωμένοις ἀνδράσιν ἀποκαλύπτονται, διὰ ταύτην καὶ τὸν ἐπώνυμον τῆς τιμῆς θεὸν οὕτω προσκυνοῦσι; 14. Διὰ τί τοὺς γονεῖς ἐκκομίζουσιν οἱ μὲν υἱοὶ συγκεκαλυμμέναις, αἱ δὲ θυγατέρες γυμναῖς ταῖς κεφαλαῖς καὶ ταῖς κόμαις λελυμέναις; Πότερον, ὅτι τιμᾶσθαι μὲν ὑπὸ τῶν ἀρρένων δεῖ τοὺς πατέρας ὡς θεοὺς πενθεῖσθαι δ´ ὑπὸ τῶν θυγατέρων ὡς τεθνηκότας, ἑκατέρῳ τὸ οἰκεῖον νόμος ἀποδοὺς ἐξ ἀμφοτέρων ἐποίησε τὸ ἁρμόττον; πένθους μὲν οἰκεῖον τὸ μὴ σύνηθες, συνηθέστερον δὲ ταῖς μὲν γυναιξὶν ἐγκεκαλυμμέναις, τοῖς δ´ἀνδράσιν ἀκαλύπτοις εἰς τὸ δημόσιον προϊέναι; Καὶ γὰρ παρ´ Ἕλλησιν ὅταν δυστυχία τις γένηται, κείρονται μὲν αἱ γυναῖκες κομῶσι δ´ οἱ ἄνδρες, ὅτι τοῖς μὲν τὸ κείρεσθαι ταῖς δὲ τὸ κομᾶν σύνηθές ἐστιν. τοὺς μὲν υἱοὺς ἐπικαλύπτεσθαι δι´ ἣν εἰρήκαμεν αἰτίαν ἐνομίσθη (καὶ γὰρ ἐπὶ τῶν τάφων ὥς φησι Βάρρων περιστρέφονται, καθάπερ θεῶν ἱερὰ τιμῶντες τὰ τῶν πατέρων μνήματα, καὶ καύσαντες τοὺς γονεῖς, ὅταν ὀστέῳ πρῶτον ἐντύχωσι, θεὸν γεγονέναι τὸν τεθνηκότα λέγουσιταῖς δὲ γυναιξὶν οὐδ´ ὅλως ἐξῆν ἐπικαλύπτεσθαι τὴν κεφαλήν; Ἱστορεῖται γοῦν ὅτι πρῶτος μὲν ἐξέβαλε γυναῖκα Σπόριος Καρβίλιος ἐπ´ ἀτεκνίᾳ, δεύτερος δὲ Σουλπίκιος Γάλλος ἐφελκυσαμένην ἰδὼν κατὰ κεφαλῆς τὸ ἱμάτιον, τρίτος δὲ Πόπλιος Σεμπρώνιος ἀγῶνα θεωρήσασαν ἐπιτάφιον. [10] Pourquoi adorent-ils les dieux la tête couverte; et qu'au contraire, quand ils rencontrent des personnes respectables, ils se découvrent par honneur? Car c'est là ce qui rend, ce semble, la question difficile à résoudre. On raconte qu'Énée, pendant qu'il sacrifiait aux dieux, vit passer Diomède, et qu'aussitôt il se couvrit la tête, et acheva dans cet état le sacrifice. Si ce récit est véritable, il paraît assez naturel que, comme on se couvre devant un ennemi, au contraire on se montre à découvert à une personne amie et respectable par sa vertu. Car l'usage de sacrifier, la tête couverte, est purement accidentel, et doit son origine au fait qu'on vient de rapporter. Si l'on en veut une autre raison, il faudra seulement rechercher pourquoi ils adorent les dieux la tête couverte, puisque l'autre usage n'est qu'une suite du premier. En effet, s'ils se découvrent devant des personnes puissantes, c'est moins pour leur faire honneur que pour ne pas les exposer à l'envie, en montrant qu'elles n'affectent pas les mêmes honneurs que les dieux, et qu'elles craindraient même de les recevoir. Mais ils se couvrent en adorant les dieux, soit par un abaissement respectueux devant leur majesté, soit plutôt que, craignant d'entendre du dehors quelque parole de mauvais augure, ils se couvrent les oreilles avec leurs robes. Rien ne prouve tant cette crainte que l'usage où ils sont de frapper avec grand bruit sur de l'airain lorsqu'ils s'approchent d'un oracle pour le consulter. Serait-ce enfin, comme le prétend Castor, dans l'ouvrage où il compare les institutions romaines avec celles de Pythagore, que le génie qui est en nous a besoin des dieux extérieurs dont il implore le secours? Et par cet usage il nous fait entendre, d'une manière allégorique, que notre âme est cachée, et comme couverte par le corps. 11. Pourquoi, en sacrifiant à Saturne, ont-ils la tête découverte ? Est-ce parce que l'usage contraire pour les autres dieux ne remonte qu'à Énée, et que le culte de Saturne est beaucoup plus ancien ? Est-ce qu'ils ne se couvrent la tête que pour les dieux du ciel, et qu'ils mettent Saturne au nombre des dieux de la terre et des enfers ? Est-ce enfin que rien n'est caché, ni voilé pour la vérité, dont, chez les Romains, Saturne est le père? 12. Pourquoi regardent-ils Saturne comme le père de la vérité? Est-ce, comme le pensent quelques philosophes, parce que chez eux Saturne est le même que le temps, et que le temps découvre la vérité ? Ou bien parce que le siècle de Saturne, qui fut, selon la fable, le plus juste de tous les âges, dut vraisemblablement être aussi celui où l'on connut le plus la vérité ? 13. Pourquoi sacrifient-ils à l'Honneur, la tête découverte? Est-ce parce que l'honneur est une qualité brillante, qui éclate aux yeux de tout le monde? Et comme ils témoignent leur respect aux gens d'honneur en se découvrant devant eux, ils honorent par un culte semblable la divinité qui porte le même nom. 14. Pourquoi les fils assistent-ils aux funérailles de leurs pères, la tête voilée, et que les filles y vont la tête découverte et les cheveux épars ? Est-ce parce que les fils doivent honorer leurs pères comme des dieux, et les filles les regretter comme morts, et qu'ainsi la loi, en assignant à chaque sexe la fonction qui lui convient, a voulu remplir tous les devoirs a l'égard des morts? Est-ce que, dans le deuil, on doit changer les pratiques ordinaires? Or, il est d'usage, dans tout autre cas, que les femmes paraissent en public la tête voilée, et les hommes découverts. En Grèce même, dans les événements malheureux, les femmes se font couper les uns et les autres suivent dans les autres temps un usage contraire. Mais ne vaut-il pas mieux s'en tenir, par rapport aux fils, à la première raison que nous en avons donnée ? Varron nous apprend qu'ils tournent autour des tombeaux de leurs pères, et qu'ils les honorent comme des temples. Lorsque après avoir brûlé le corps, ils découvrent les ossements parmi les cendres, ils disent que le mort est passé au rang des dieux. Pour les femmes, il ne leur était permis en aucune occasion d'avoir la tête couverte. On dit que Sp. Carbilius fut le premier qui répudia sa femme pour cause de stérilité. Sulpitius Gallus fut le second, parce qu'il avait vu la sienne se couvrir la tête de sa robe ; et P. Sempronius le troisième, parce que la sienne avait assisté à des jeux funèbres.


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Dernière mise à jour : 22/11/2007