HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Questions romaines

Paragraphes 100-104

  Paragraphes 100-104

[100] Διὰ τί ταῖς Αὐγούσταις εἰδοῖς, Σεκστιλίαις δὲ πρότερον λεγομέναις, ἑορτάζουσιν αἵ τε δοῦλαι καὶ οἱ δοῦλοι πάντες, αἱ δὲ γυναῖκες μάλιστα ῥύπτεσθαι τὰς κεφαλὰς καὶ καθαίρειν ἐπιτηδεύουσιν; διὰ τὸ Σερούιον τὸν βασιλέα κατὰ ταύτην τὴν ἡμέραν ἐξ αἰχμαλώτου γενέσθαι θεραπαινίδος ἄδειαν ἔργων ἔχουσιν οἱ θεράποντες, τὸ δὲ πλύνειν τὰς κεφαλὰς ἀρξάμενον ἀπὸ τῶν θεραπαινίδων διὰ τὴν ἑορτὴν ἄχρι τῶν ἐλευθέρων προῆλθεν; 101. Διὰ τί κοσμοῦσι τοὺς παῖδας τοῖς περιδεραίοις, βούλλας καλοῦσι; Πότερον ἐπὶ τιμῇ τῶν ἡρπασμένων γυναικῶν ὥσπερ ἄλλα πολλὰ καὶ τοῦτ´ ἐψηφίσαντο τοῖς ἐξ αὐτῶν γεννωμένοις ὑπάρχειν; τὴν Ταρκυνίου τιμῶντες ἀνδραγαθίαν; Λέγεται γὰρ ἔτι παῖς ὢν ἐν τῇ μάχῃ τῇ πρὸς Λατίνους ἅμα καὶ Τυρρηνοὺς ἐμβαλεῖν εἰς τοὺς πολεμίους, ἀπορρυεὶς δὲ τοῦ ἵππου καὶ τοὺς ἐπιφερομένους ἰταμῶς ὑποστὰς ἐπιρρῶσαι τοὺς Ῥωμαίους, γενομένης δὲ λαμπρᾶς τροπῆς τῶν πολεμίων καὶ μυρίων ἑξακισχιλίων ἀναιρεθέντων τοῦτο λαβεῖν ἀριστεῖον παρὰ τοῦ πατρὸς καὶ βασιλέως. τοῖς παλαιοῖς οἰκετῶν μὲν ἐρᾶν ὥραν ἐχόντων οὐκ ἦν ἄδοξον οὐδ´ αἰσχρόν, ὡς ἔτι νῦν αἱ κωμῳδίαι μαρτυροῦσιν· ἐλευθέρων δὲ παίδων ἰσχυρῶς ἀπείχοντο, καὶ ὅπως μηδὲ γυμνοῖς ἐντυχόντες ἀμφιγνοήσειαν, ἐφόρουν οἱ παῖδες τὸ παράσημον; καὶ πρὸς ἀταξίαν ἐστὶ φυλακτήριον τοῦτο, καὶ τρόπον τινὰ τοῦ ἀκολάστου χαλινός, αἰσχυνομένων ἀνδροῦσθαι πρὶν τὸ παιδικὸν ἀποθέσθαι παράσημον; μὲν γὰρ οἱ περὶ Βάρρωνα λέγουσιν οὐ πιθανόν ἐστι, τῆς βούλλης ὑπ´ Αἰολέων βόλλας προσαγορευομένης, τοῦτο σύμβολον εὐβουλίας περιτίθεσθαι τοὺς παῖδας. Ἀλλ´ ὅρα μὴ καὶ τοῦτο διὰ τὴν σελήνην φοροῦσι. Τὸ γὰρ φαινόμενον σχῆμα τῆς σελήνης, ὅταν διχόμηνος, οὐ σφαιροειδὲς ἀλλὰ φακοειδές ἐστι καὶ δισκοειδές, ὡς δ´ Ἐμπεδοκλῆς οἴεται, καὶ τὸ ὑποκείμενον. 102. Διὰ τί τῶν παίδων τοῖς μὲν ἄρρεσιν ἐναταίοις, τοῖς δὲ θήλεσιν ὀγδοαίοις τὰ ὀνόματα τίθενται; τὸ μὲν προτέροις τοῖς θήλεσιν αἰτίαν ἔχει τὴν φύσιν; Καὶ γὰρ αὔξεται τὸ θῆλυ καὶ ἀκμάζει καὶ τελειοῦται πρότερον τοῦ ἄρρενος. Τῶν δ´ ἡμερῶν τὰς μετὰ τὴν ἑβδόμην λαμβάνουσιν· γὰρ ἑβδόμη σφαλερὰ τοῖς νεογνοῖς πρός τε τὰ ἄλλα καὶ τὸν ὀμφαλόν· ἑβδομαῖος γὰρ ἀπολύεται τοῖς πλείστοις· ἕως δ´ ἀπολυθῇ, φυτῷ μᾶλλον ζῴῳ προσέοικε τὸ νήπιον. καθάπερ οἱ Πυθαγορικοὶ τοῦ ἀριθμοῦ τὸν μὲν ἄρτιον θῆλυν ἄρρενα δὲ τὸν περιττὸν ἐνόμιζον; Γόνιμος γάρ ἐστι καὶ κρατεῖ τοῦ ἀρτίου συντιθέμενος. Καὶ διαιρουμένων εἰς τὰς μονάδας μὲν ἄρτιος καθάπερ τὸ θῆλυ χώραν μεταξὺ κενὴν ἐνδίδωσι, τοῦ δὲ περιττοῦ μόριον ἀεί τι πλῆρες ὑπολείπεται· διὸ τὸν μὲν ἄρρενι τὸν δὲ θήλει πρόσφορον νομίζουσιν. ὅτι τῶν ἀριθμῶν ἁπάντων τὰ μὲν ἐννέα πρῶτός ἐστι τετράγωνος ἀπὸ περιττοῦ καὶ τελείου τῆς τριάδος, τὰ δ´ ὀκτὼ πρῶτος κύβος ἀπὸ ἀρτίου τῆς δυάδος; Δεῖ δὲ τὸν μὲν ἄνδρα τετράγωνον εἶναι καὶ περιττὸν καὶ τέλειον, τὴν δὲ γυναῖκα καθάπερ τὸν κύβον ἑδραῖον καὶ οἰκουρὸν καὶ δυσμετακίνητον. Τούτῳ δὲ προσληπτέον, ὅτι τὰ μὲν ὀκτὼ κύβος ἐστὶν ἀπὸ δυάδος, τὰ δ´ ἐννέα τετράγωνος ἀπὸ τριάδος· χρῶνται δὲ δυσὶ μὲν ὀνόμασιν αἱ θήλειαι τρισὶ δ´ οἱ ἄρρενες. 103. Διὰ τί τοὺς ἀπάτορας « σπορίους» υἱοὺς καλοῦσιν; Οὐ γάρ, ὡς Ἕλληνες νομίζουσι καὶ λέγουσιν οἱ ῥήτορες ἐν ταῖς δίκαις, συμφορητοῦ τινος καὶ κοινοῦ σπέρματος γεγόνασιν, ἀλλ´ ἔστιν Σπόριος τῶν πρώτων ὀνομάτων, ὡς Σέξτος καὶ Δέκιμος καὶ Γάιος. Τὰ δὲ πρῶτα τῶν ὀνομάτων οὐχ ὁλογραφοῦσιν ἀλλ´ δι´ : ἑνὸς γράμματος, ὡς τὸν Τίτον καὶ τὸν Λούκιον καὶ τὸν Μᾶρκον, διὰ δυεῖν, ὡς τὸν Τιβέριον καὶ τὸν Γναῖον, διὰ τριῶν, ὡς τὸν Σέξτον καὶ τὸν Σερούιον. Ἔστιν οὖν καὶ Σπόριος τῶν διὰ δυεῖν γραφομένων, τοῦ σ καὶ τοῦ π. Γράφουσι δὲ διὰ τούτων καὶ τοὺς ἀπάτορας « σίνε πάτρις » οἷον ἄνευ πατρός, τῷ μὲν σ τό « σίνε » τῷ δὲ π τό « πάτρις » σημαίνοντες. Τοῦτ´ οὖν τὴν πλάνην ἐποίησε, τὸ διὰ τῶν αὐτῶν γραμμάτων τό « σίνε πάτρις » καὶ τὸν Σπόριον γράφεσθαι. Λεκτέον δὲ καὶ τὸν ἕτερον λόγον, ἔστι δ´ ἀτοπώτερος· τοὺς γὰρ Σαβίνους φασὶ τὸ τῆς γυναικὸς αἰδοῖον ὀνομάζειν σπόριον, εἶθ´ οἷον ἐφυβρίζοντας οὕτω προσαγορεύειν τὸν ἐκ γυναικὸς ἀγάμου καὶ ἀνεγγύου γεγενημένον. 104. Διὰ τί τὸν Διόνυσον « Λίβερουμ πάτρεμ» καλοῦσι; Πότερον ὡς ἐλευθερίας πατέρα τοῖς πιοῦσι γενόμενον; Γίνονται γὰρ οἱ πολλοὶ θρασεῖς καὶ παρρησίας ὑποπιμπλῶνται περὶ τὰς μέθας. ὅτι τὴν λοιβὴν παρέσχεν; , ὡς Ἀλέξανδρός φησιν, ἀπὸ τοῦ παρ´ Ἐλευθερὰς τῆς Βοιωτίας Ἐλευθερέως Διονύσου προσαγορευομένου; [100] Pourquoi, aux ides d'août, tous les esclaves de l'un et de l'autre sexe célèbrent-ils une fête particulière, dans laquelle les femmes ont le plus grand soin de laver et de nettoyer leur tête ? Est-ce parce que Servius, qui était né à pareil jour, d'une mère captive, a voulu dans cette fête dispenser les esclaves de tout travail ? L'usage de se laver la tête à cette occasion a passé des esclaves aux femmes libres. 101. Pourquoi font-ils porter à leurs enfants un ornement qu'ils appellent bulle ? Est-ce, comme bien d'autres usages, par honneur pour les premières femmes enlevées, qu'ils parent ainsi les enfants? Est-ce pour honorer la valeur de Tarquin? On raconte que dans un combat contre les Latins et les Étrusques, ce prince, encore à la fleur de l'âge, chargea les ennemis avec la plus grande vigueur; qu'étant tombé de cheval, il soutint hardiment l'effort de ceux qui venaient fondre sur lui. Les Romains, encouragés par son exemple, remportèrent une pleine victoire, et tuèrent seize mille ennemis. Après la bataille, son père lui mit au cou une bulle d'or pour récompenser sa valeur. Cet usage vient-il de ce que les anciens, qui ne rougissaient pas d'aimer leurs jeunes esclaves, comme l'attestent encore aujourd'hui les comédies, mais qui s'abstenaient avec grand soin des enfants de condition libre, pour éviter à cet égard toute méprise, faisaient porter à ces derniers cette marque distinctive de leur condition? Était-ce un moyen imaginé pour contenir les enfants et mettre un frein au libertinage, en leur faisant honte de mener une vie licencieuse avant que d'avoir quitté les marques de l'enfance? On ne peut guère ajouter foi à l'opinion de Varron, qui prétend que le mot "boulé", qui en grec signifie conseil, se rend en dialecte éolien par "bolla", et qu'ainsi cet ornement est donné aux enfants comme un signe ou un présage de bon conseil. Mais n'est-il pas plutôt relatif à la lune ? Cette planète, quand elle est dans son plein, n'a pas à nos yeux la ligure d'un globe, mais celle d'une lentille ou d'un disque, et suivant Empédocle, sa substance même a réellement cette forme. 102. Pourquoi ne donnent-ils les noms à leurs fils que le neuvième jour après leur naissance, et à leurs filles, le huitième? Est-ce par une raison prise de la nature qu'ils nomment plus tôt les filles? Elles croissent plus vite et acquièrent plus promptement leur perfection. Mais ils attendent après le septième jour, parce que cette époque est périlleuse pour les enfants. C'est le temps où le cordon ombilical tombe au plus grand nombre, et jusque-là l'enfant ressemble plus à une plante qu'à un être vivant. Est-ce d'après les principes de Pythagore qu'ils ont adopté ce nombre de jours? Ce philosophe donnait au nombre impair le nom de mâle, et au nombre pair celui de femelle. Le premier, disait-il, est fécond, et dans la composition, il l'emporte sur le pair. Lorsqu'on les divise en unités, le nombre pair laisse toujours un espace vide ; au lieu que l'impair a toujours comme un milieu qui remplit l'espace entre les membres divisés. Cela vient-il de ce qu'entre tous les nombres, neuf est le premier carré formé de trois, qui est un nombre impair et parfait, et huit le premier cube formé de deux, nombre pair? Or, il faut que le mari soit, comme ce carré, impair et parfait ; et la femme, telle que le cube, doit être fixe, attachée à la maison, et ne quitter que difficilement sa place. On peut ajouter encore que, comme le nombre neuf est un carré qui a trois pour racine, et huit, un cube dont deux est la racine, ainsi les hommes avaient trois noms, et les femmes seulement deux. 103. Pourquoi appellent-ils Spurii, les enfants dont le père est incertain? Ce n'est pas, comme les Grecs le croient et comme les orateurs le disent dans leurs plaidoyers, parce que plusieurs pères ont concouru à leur naissance. Spurius est un prénom ordinaire aux Romains, comme Sextus, Decimus et Caius. Ils n'écrivent pas en entier ces sortes de noms, mais tantôt par leur seule lettre initiale, comme ceux de Titus, Lucius et Marcus , tantôt par les deux premières, comme ceux de Tiberius et Cneius ; d'autres par les trois , comme ceux de Sextus et Servius. Spurius est un de ceux qu'ils écrivent par les deux lettres initiales S et P. Ils écrivent aussi par ces mêmes lettres le nom de bâtard ; et alors elles signifient sans père. C'est donc l'usage d'écrire par les mêmes caractères le prénom Spurius, et le nom de bâtard, qui a donné lieu à l'erreur. On en donne une autre raison que je rapporterai quoique peu vraisemblable. Les Sabins appellent la matrice Spurium, et c'est par ignominie qu'ils donnent ce nom à ceux qui sont nés d'une union illégitime. 104. Pourquoi donnent-ils à Bacchus le surnom de "liber pater", ou père libre? Est-ce parce qu'il est pour les buveurs le père de la liberté? Plusieurs même deviennent insolents dans l'ivresse. Est-ce parce que ce dieu introduisit l'usage des libations ? Ou ce nom, comme le veut Alexandre, vient-il d'Éleuthère, ville de la Béotie, d'où Bacchus s'est appelé Eleutherius, ou libre ?


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Dernière mise à jour : 22/11/2007