HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Questions romaines

Paragraphes 95-99

  Paragraphes 95-99

[95] Διὰ τί νενόμισται τοὺς ἁγνεύοντας ὀσπρίων ἀπέχεσθαι; Πότερον, ὡς οἱ Πυθαγορικοὶ τοὺς μὲν κυάμους ἀφωσιοῦντο διὰ τὰς λεγομένας αἰτίας, τὸν δὲ λάθυρον καὶ τὸν ἐρέβινθον ὡς παρωνύμους τοῦ ἐρέβους καὶ τῆς λήθης; ὅτι πρὸς τὰ περίδειπνα καὶ τὰς προκλήσεις τῶν νεκρῶν μάλιστα χρῶνται τοῖς ὀσπρίοις; μᾶλλον ὅτι δεῖ πρὸς τὰς ἁγνείας καὶ ἁγιστείας καθαρὰ καὶ λιτὰ τὰ σώματα ἔχειν; Ἔστι δὲ τὰ ὄσπρια πνευματώδη καὶ περίσσευμα ποιεῖ πολλῆς καθάρσεως δεόμενον. ὅτι καὶ πρὸς συνουσίαν παρορμᾷ διὰ τὸ φυσῶδες καὶ πνευματικόν; 96. Διὰ τί τῶν παναγῶν παρθένων τὰς διαφθαρείσας ἄλλως οὐ κολάζουσιν, ἀλλὰ ζώσας κατορύττουσι; Πότερον ὅτι καίουσι τοὺς ἀποθανόντας, θάπτειν δὲ πυρὶ τὴν τὸ πῦρ τὸ θεῖον ὁσίως μὴ φυλάξασαν οὐκ ἦν δίκαιον; σῶμα ταῖς μεγίσταις καθωσιωμένον ἁγιστείαις ἀναιρεῖν καὶ προσφέρειν ἱερᾷ γυναικὶ χεῖρας οὐ θεμιτὸν ἐνόμιζον; Αὐτὴν οὖν ἀποθανεῖν μηχανώμενοι δι´ αὑτῆς κατεβίβαζον ὑπὸ γῆν εἰς οἴκημα πεποιημένον, ὅπου καὶ λύχνος ἔκειτο καιόμενος καὶ ἄρτος καὶ γάλακτός τι καὶ ὕδατος, εἶτα γῇ τὸ οἴκημα κατέκρυπτον ἄνωθεν. Καὶ οὐδὲ τοῦτον τὸν τρόπον ἀφοσιωσάμενοι τὴν δεισιδαιμονίαν ἐκπεφεύγασιν, ἀλλὰ μέχρι νῦν ἐναγίζουσιν οἱ ἱερεῖς ἐκεῖ βαδίζοντες ἐπὶ τὸν τόπον. 97. Διὰ τί ταῖς Δεκεμβρίαις εἰδοῖς ἱπποδρομίας γενομένης νικήσας δεξιόσειρος Ἄρει θύεται, καὶ τὴν μὲν οὐρὰν ἀποκόψας τις ἐπὶ τὴν Ῥηγίαν καλουμένην κομίζει καὶ τὸν βωμὸν αἱμάσσει, περὶ δὲ τῆς κεφαλῆς οἱ μὲν ἀπὸ τῆς ἱερᾶς ὁδοῦ λεγομένης οἱ δ´ ἀπὸ τῆς Συβούρης : καταβάντες διαμάχονται; Πότερον, ὡς ἔνιοι λέγουσιν, ἵππῳ τὴν Τροίαν ἡλωκέναι νομίζοντες ἵππον κολάζουσιν, ἅτε δὴ καὶ γεγονότες « Τρώων ἀγλαὰ τέκνα μεμιγμένα παισὶ Λατίνων »; ὅτι θυμοειδὲς καὶ πολεμικὸν καὶ ἀρήιον ἵππος ἐστὶ τὰ δὲ προσφιλῆ μάλιστα καὶ πρόσφορα θύουσι τοῖς θεοῖς, δὲ νικήσας θύεται διὰ τὸ νίκης καὶ κράτους οἰκεῖον εἶναι τὸν θεόν; μᾶλλον ὅτι τοῦ θεοῦ στάσιμον τὸ ἔργον ἐστὶ καὶ νικῶσιν οἱ μένοντες ἐν τάξει τοὺς μὴ μένοντας ἀλλὰ φεύγοντας, καὶ κολάζεται τὸ τάχος ὡς δειλίας ἐφόδιον, καὶ μανθάνουσι συμβολικῶς ὅτι σωτήριον οὐκ ἔστι τοῖς φεύγουσι; 98. Διὰ τί οἱ τιμηταὶ τὴν ἀρχὴν παραλαβόντες οὐδὲν ἄλλο πράττουσι πρότερον τὴν τροφὴν ἀπομισθοῦσι τῶν ἱερῶν χηνῶν καὶ τὴν γάνωσιν τοῦ ἀγάλματος; Πότερον ἀπὸ τῶν εὐτελεστάτων ἀρχόμενοι καὶ μὴ πολλῆς δεομένων δαπάνης μηδὲ πραγματείας; παλαιά τις αὕτη χάρις ἀπομνημονεύεται τοῖς ζῴοις ἀπὸ τῶν Κελτικῶν, ὅτι τοὺς βαρβάρους ὑπερβαίνοντας ἤδη τὸ περιτείχισμα τοῦ Καπετωλίου νύκτωρ οἱ χῆνες ᾔσθοντο τῶν κυνῶν καθευδόντων καὶ βοῇ τοὺς φύλακας ἐπήγειραν; φύλακες ὄντες οἱ τιμηταὶ τῶν μεγίστων, καὶ προσῆκον ἐπισκοπεῖν καὶ πολυπραγμονεῖν αὐτοῖς ἱερὰ καὶ δημόσια καὶ βίους καὶ ἤθη καὶ διαίτας, τὸ φυλακτικώτατον ζῷον εὐθὺς ἐν λόγῳ τίθενται, καὶ ἅμα τῇ τούτων ἐπιμελείᾳ προτρέπονται τοὺς πολίτας μὴ ἀμελεῖν μηδὲ ῥᾳθυμεῖν τῶν ἱερῶν; δὲ γάνωσις τοῦ ἀγάλματος ἀναγκαία· ταχὺ γὰρ ἐξανθεῖ τὸ μίλτινον, τὰ παλαιὰ τῶν ἀγαλμάτων ἔχρωζον. 99. Διὰ τί τῶν ἄλλων ἱερέων τὸν καταδικασθέντα καὶ φυγόντα παύοντες ἕτερον αἱροῦνται, τοῦ δ´ « αὔγουρος» , ἕως ζῇ, κἂν ἐπὶ τοῖς μεγίστοις ἀδικήμασι καταγνῶσιν, οὐκ ἀφαιροῦνται τὴν ἱερωσύνην ( «αὔγουρας » δὲ τοὺς ἐπὶ τῶν οἰωνῶν καλοῦσιΠότερον, ὡς ἔνιοι λέγουσι, βούλονται μηδένα τὰ τῶν ἱερῶν ἀπόρρητα γινώσκειν, ὃς οὐκ ἔστιν ἱερεύς; κατειλημμένον ὅρκοις τὸν αὔγουρα μηδενὶ φράσειν τὰ τῶν ἱερέων ἀπολῦσαι τῶν ὅρκων οὐ θέλουσιν ἰδιώτην γενόμενον; τιμῆς οὐκ ἔστιν οὐδ´ ἀρχῆς ἀλλ´ ἐπιστήμης ὄνομα καὶ τέχνης αὔγουρ; Ὅμοιον οὖν τῷ τὸν μουσικὸν ἀποψηφίσασθαι μουσικὸν μὴ εἶναι καὶ τὸν ἰατρὸν ἰατρὸν τὸ κωλύειν μάντιν εἶναι τὸν μάντιν, ἀφελέσθαι μὴ δυναμένους τὴν δύναμιν αὐτοῦ, κἂν ἀφέλωνται τὴν προσηγορίαν. Ἄλλον δ´ οὐ καθιστᾶσιν, εἰκότως τὸν ἐξ ἀρχῆς ἀριθμὸν τῶν αὐγούρων φυλάττοντες. [95] Pourquoi est-il défendu à ceux qui gardent la continence d'user de légumes ? Ont-ils les fèves en aversion par les mêmes raisons que les sectateurs de Pythagore? Est-ce parce que les pois et les haricots ont des noms assez semblables à ceux de l'Erèbe, et du Léthé, et qu'en général ils font un grand usage des légumes dans les évocations des morts et les repas funéraires ? Est-ce que, pour pouvoir garder la continence, il faut des corps purs et légers ? Or, les légumes sont venteux, et engendrent une surabondance d'humeurs qui demande de fréquentes évacuations. Est-ce enfin que par les flatuosités qu'ils occasionnent, ils irritent les désirs ? 96. Pourquoi enterrent-ils toutes vives les vestales qui se laissent corrompre ? Comme ils sont dans l'usage de brûler les morts, croient-ils qu'il n'est pas juste de brûler celle qui n'a pas su garder religieusement le feu sacré? Regardent-ils comme un sacrilège de faire périr un corps consacré par les cérémonies les plus augustes, et de porter des mains violentes sur une femme sacrée? C'est pour cela qu'ils la laissent mourir, en la descendant sous terre, dans le domicile qu'ils lui ont préparé, et où l'on a mis une lampe, un pain, du lait et de l'eau, et qu'ensuite ils cachent soigneusement le caveau en le couvrant de terre. Encore ne se croient-ils pas quittes de tout scrupule, et il est d'usage, même aujourd'hui, que les prêtres fassent les cérémonies funèbres sur le lieu où une vestale a été enterrée. 97. Pourquoi, après les jeux équestres, qui se font aux ides de décembre, celui des chevaux vainqueurs qui est à la droite du char est-il immolé à Mars, que celui qui lui a coupé la queue la porte à un lieu appelé Regia, où il répand du sang sur l'autel, et que deux bandes de citoyens, dont l'une vient par la rue Sacrée, et l'autre par la voie Suburra, se disputent à qui aura la tête de l'animal? Est-ce, comme quelques uns le disent, pour punir le cheval d'avoir été l'instrument de la prise de Troie, parce qu'ils sont eux-mêmes D'illustres descendants de la race troyenne? Est-ce parce que le cheval est un animal hardi, belliqueux, digne, par conséquent, de Mars, et qu'on immole aux dieux ce qu'on sait leur être plus agréable? Le cheval vainqueur est immolé de préférence, parce que c'est à Mars qu'on attribue là victoire, ou plutôt, comme c'est ce dieu qui inspire le courage de tenir ferme dans son poste, et que les soldats qui gardent leur rang sont sûrs de vaincre ceux qui lâchent le pied, veulent-ils punir la légèreté, compagne ordinaire de la fuite, et montrer, par cette action symbolique, qu'il n'y a point de salut pour les fuyards ? 98. Pourquoi les censeurs, dès qu'ils sont entrés en charge, s'occupent-ils avant tout de donner à bail la nourriture des oies sacrées, et d'orner les statues des dieux ? Est-ce pour commencer par les objets qui exigent moins de dépense et de soins ? Est-ce par une ancienne reconnaissance pour ces animaux qui, lorsque Rome était au pouvoir des Gaulois, et qu'une nuit ces barbares étaient près d'escalader les murs du Capitole, sans que les chiens en fussent éveillés, entendirent le bruit des ennemis, et par leurs cris réveillèrent les gardes ? Ou les censeurs qui ont l'intendance des choses les plus importantes, et l'inspection de tout ce qui intéresse la religion, la police, les mœurs et la conduite des citoyens, donnent-ils leurs premiers soins à l'animal le plus vigilant, pour avertir qu'on doit veiller avec le plus grand soin au culte des dieux ? L'ornement des statues était un soin nécessaire, parce que le vermillon, dont on les avait anciennement peintes, s'effaçait bientôt. 99. Pourquoi les prêtres condamnés à l'exil sont-ils privés de leur dignité et remplacés par d'autres, et que l'augure seul n'est jamais dépouillé du pontificat, de quelques crimes qu'il ait été convaincu? Veulent-ils que les secrets qui intéressent la religion ne soient pas connus par d'autres que par les prêtres? et l'augure ayant juré de ne révéler à personne la science augurale, ils ne veulent pas, en lui ôtant sa dignité, le dégager de son serment. Est-ce que la qualité d'augure n'est pas un nom de magistrature ou de dignité, mais de science et d'art, et que défendre à un devin de prédire l'avenir, c'est vouloir qu'un médecin ou un musicien cessent de l'être ? On peut bien leur ôter leur dénomination, mais non pas leur science. S'ils n'en créent pas une autre, c'est sans doute afin de ne pas augmenter le nombre des augures établis dans l'origine.


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Dernière mise à jour : 22/11/2007