HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Questions romaines

Paragraphes 70-74

  Paragraphes 70-74

[70] Διὰ τί τοὺς ἀπεγνωσμένους ἐπὶ κλοπαῖς δουλικοῖς τισιν ἄλλοις ἁμαρτήμασι « φουρκίφερας » καλοῦσιν; καὶ τοῦτο τῆς τῶν παλαιῶν ἐπιμελείας τεκμήριόν ἐστιν; γὰρ οἰκότριβος ἰδίου καταγνούς τινα μοχθηρίαν ἐκέλευε διπλοῦν ξύλον, ταῖς ἁμάξαις ὑφιστᾶσιν, ἀράμενον : διὰ τῆς συνοικίας τῆς γειτνιάσεως διεξελθεῖν ὑπὸ πάντων ὁρώμενον, ὅπως ἀπιστοῖεν αὐτῷ καὶ φυλάττοιντο πρὸς τὸ λοιπόν· τὸ δὲ ξύλον ἡμεῖς μὲν στήριγμα, Ῥωμαῖοι δέ « φοῦρκαν » ὀνομάζουσι· διὸ καί « φουρκίφερ » τοῦτο περιενεγκὼν καλεῖται. 71. Διὰ τί τῶν κυριττόντων βοῶν ὑπὲρ τοῦ φυλάττεσθαι τὸν ἐντυγχάνοντα χόρτον τῷ κέρατι προσδέουσιν; διὰ κόρον καὶ πλησμονὴν ἐξυβρίζουσι καὶ βόες καὶ ἵπποι καὶ ὄνοι καὶ ἄνθρωποι; Ὣς που καὶ Σοφοκλῆς πεποίηκε « Σὺ δὲ σφαδᾴζεις πῶλος ὣς εὐφορβίᾳ, γαστήρ τε γάρ σου καὶ γνάθος πλήρης. » Διὸ καὶ Μᾶρκον Κράσσον οἱ Ῥωμαῖοι χόρτον ἔχειν ἔφασαν· ἐφυλάττοντο γὰρ αὐτὸν οἱ τοὺς ἄλλους ἐν τῇ πολιτείᾳ σπαράττοντες ὡς ἀμυντικὸν καὶ δυσεπιχείρητον. Οὐ μὴν ἀλλ´ ὕστερον ἐλέχθη πάλιν, ὅτι Κράσσου Καῖσαρ ἀφῃρήκει τὸν χόρτον· ἀντέστη γὰρ αὐτῷ πρῶτος ἐν τῇ πολιτείᾳ καὶ κατεφρόνησε. 72. Διὰ τί τῶν ἐπ´ οἰωνοῖς ἱερέων, οὓς Αὔσπικας πρότερον Αὔγουρας δὲ νῦν καλοῦσιν, ᾤοντο δεῖν ἀεὶ τοὺς λαμπτῆρας ἀνεῳγμένους εἶναι καὶ τὸ πῶμα μὴ ἐπικεῖσθαι; καθάπερ οἱ Πυθαγορικοὶ μικρὰ μεγάλων ἐποιοῦντο σύμβολα κωλύοντες « ἐπὶ χοίνικος καθῆσθαι » καί « πῦρ μαχαίρᾳ σκαλεύειν », οὕτως οἱ παλαιοὶ πολλοῖς αἰνίγμασιν ἐχρῶντο καὶ μάλιστα πρὸς τοὺς ἱερεῖς, οἷόν ἐστι καὶ τὸ τοῦ λαμπτῆρος; Ἔοικε γὰρ λαμπτὴρ τῷ περιέχοντι τὴν ψυχὴν σώματι. Φῶς γάρ ἐστιν ἐντὸς ψυχὴ καὶ δεῖ τὸ συνετὸν καὶ φρόνιμον ἀεὶ ἀναπεπταμένον αὐτῆς εἶναι καὶ δεδορκὸς καὶ μηδέποτε συγκεκλεῖσθαι μηδ´ ἀπο*** πνεόμενον πνευμάτων δ´ ὄντων οὐκ εὐσταθοῦσιν οἱ ὄρνιθες οὐδὲ βέβαια σημεῖα παρέχουσι διὰ τὴν πλάνην καὶ τὴν ἀνωμαλίαν. Διδάσκουσιν οὖν τῷ ἔθει μὴ πνευμάτων ὄντων ἀλλὰ νηνεμίας καὶ καταστάσεως ἐπὶ : ταῦτα προϊέναι τοὺς οἰωνοπόλους, ὅτε δύνανται τοῖς λαμπτῆρσιν ἀνεῳγμένοις χρῆσθαι. 73. Διὰ τί δ´ ἀπείρητο τοῖς ἕλκος ἔχουσιν ἱερεῦσιν ἐπ´ οἰωνῶν καθέζεσθαι; Πότερον καὶ τοῦτο σύμβολόν ἐστι τοῦ μηδὲν δακνομένους μηδ´ οἷον ἕλκος ἴδιον καὶ πάθος ἔχοντας ἐν τῇ ψυχῇ τὰ θεῖα χρηματίζειν, ἀλλ´ ἀλύπους καὶ ἀκεραίους καὶ ἀπερισπάστους ὄντας; κατὰ λόγον ἐστίν, εἰ μήθ´ ἱερείῳ χρήσαιτ´ ἄν τις ἕλκος ἔχοντι πρὸς θυσίαν μήτ´ ὄρνισι πρὸς οἰωνισμόν, ἔτι μᾶλλον ἐφ´ ἑαυτῶν φυλάττεσθαι τὰ τοιαῦτα, καὶ καθαροὺς γενομένους καὶ ἀσινεῖς καὶ ὁλοκλήρους ἐπὶ τὰ παρὰ τῶν θεῶν : σημαινόμενα βαδίζειν; Τὸ γὰρ ἕλκος ἔοικε πήρωσίς τις εἶναι καὶ μιασμὸς τοῦ σώματος. 74. Διὰ τί μικρᾶς Τύχης ἱερὸν ἱδρύσατο Σερούιος Τούλλιος βασιλεὺς ἣν «βρέβεμ » καλοῦσι; Πότερον ὅτι μικρὸς ὢν ἐν ἀρχῇ καὶ ταπεινὰ πράττων καὶ γεγονὼς ἐκ μητρὸς αἰχμαλώτου διὰ τὴν τύχην ἐβασίλευσε τῆς Ῥώμης· αὕτη μὲν μεταβολὴ μέγεθος ἐμφαίνει τύχης μᾶλλον μικρότητα, πάντων δὲ μάλιστα Σερούιος ἔοικε τὴν τῆς τύχης ἐκθειάσας δύναμιν ἐπιφημίσαι πράξεσιν ἁπάσαις; Οὐ γὰρ μόνον Τύχης εὐέλπιδος καὶ ἀποτροπαίου καὶ μειλιχίας καὶ πρωτογενείας καὶ ἄρρενος ἱερὰ κατεσκεύασεν, ἀλλ´ ἔστιν ἰδίας Τύχης ἱερόν, ἕτερον δ´ ἐπιστρεφομένης, ἄλλο {δὲ εὐέλπιδος ἄλλο} παρθένου· καὶ τί ἄν τις ἐπεξίοι τὰς ἄλλας ἐπωνυμίας, ὅπου Τύχης ἰξευτηρίας ἱερόν ἐστιν, ἣν βισκᾶταν ὀνομάζουσιν, ὡς πόρρωθεν ἡμῶν ἁλισκομένων ὑπ´ αὐτῆς καὶ προσισχομένων τοῖς πράγμασιν; Ὅρα δὴ μὴ καταμαθὼν τὸ παρὰ μικρὸν ἀεὶ τῆς τύχης μέγα δυνάμενον, καὶ ὅτι τῷ γενέσθαι τι μικρὸν μὴ γενέσθαι τι πολλάκις ὑπῆρξεν ἐνίοις τυχεῖν διαμαρτεῖν τῶν μεγίστων, μικρᾶς Τύχης ἱερὸν ἱδρύσατο, προσέχειν διδάσκων τοῖς πράγμασι καὶ μὴ καταφρονεῖν διὰ μικρότητα τῶν ἐντυγχανόντων. [70] Pourquoi appelaient-ils "furcifer" un esclave qui avait été condamné pour cause de vol ou pour d'autres crimes de cette nature ? Ce genre de punition est-il une suite de l'exactitude des anciens Romains, chez qui tout père de famille qui avait convaincu de crime un de ses esclaves lui mettait au cou une de ces fourches qu'on place sous le timon des chars, et l'obligeait de se promener ainsi dans tout le voisinage, afin qu'on se méfiât de lui? De là vient le nom de "furcifer", ou porte-fourche. Car ce que les Grecs appellent soutien, les Latins le nomment fourche. 71. Pourquoi attachent-ils du foin aux cornes des bœufs qui sont sujets à frapper, pour avertir les passants de s'en garantir? L'abondance rend les chevaux, les bœufs, les ânes et les hommes eux-mêmes pétulants et dangereux ; ce qui fait dire à Sophocle : "Tel qu'un coursier trop bien nourri, Tu deviens insolent, au sein de l'abondance". Aussi les Romains disaient-ils que Crassus avait du foin à la corne, et ceux qui, dans les discussions politiques, blâmaient les autres sénateurs, n'osaient s'attaquer à lui, parce qu'il était vindicatif et dangereux à irriter. Dans la suite, lorsque César, devenu le maître, eut rabaissé sa fierté, on disait que César lui avait ôté le foin de la corne. 72. Pourquoi les augures, anciennement les auspices, ne doivent-ils jamais avoir leurs lampes couvertes ? Veulent-ils, à l'exemple des pythagoriciens, que de petites choses servent de symboles aux grandes ? et comme ces philosophes défendaient qu'on s'assît sur le boisseau ou qu'on remuât le feu avec l'épée, de même les anciens Romains employaient-ils souvent des allégories obscures, et surtout dans les choses sacrées? De ce nombre était l'usage relatif aux lampes des augures. La lampe est l'image du corps, qui environne l'âme, et celle-ci est la lumière intérieure, cette intelligence, cette sagesse qui ne doit jamais être couverte ni s'éteindre, mais toujours luire et éclairer. D'ailleurs, quand les vents soufflent, les oiseaux ont un vol inégal, et leur grande mobilité empêche qu'on ne puisse prendre les augures d'une manière assurée. Cet usage est donc un avertissement aux prêtres de prendre leurs augures quand il ne fait pas de vent et que le temps est assez calme pour pouvoir porter leurs lampes découvertes. 73. Pourquoi tout augure qui avait un ulcère sur le corps ne pouvait-il pas observer le vol des oiseaux ? Était-ce encore un symbole de lu pureté qu'exigent les fonctions sacrées, de l'éloignement où ils doivent être de ces passions vives qui, telles que des ulcères rongeurs, troublent la tranquillité de l'âme? Ou plutôt, puisqu'on n'emploie pour les sacrifices et pour les augures aucune victime ni aucun oiseau qui soit vicié, n'est-il pas encore plus convenable que les prêtres qui s'approchent des autels pour connaître la volonté des dieux y apportent une pureté parfaite et qu'ils n'aient rien de défectueux? Or, un ulcère est une souillure et comme une mutilation du corps. 74. Pourquoi Servius Tellius consacra-t-il un temple à la fortune petite, que dans leur langue ils appellent "brevem" ? Ce prince, qui, né d'une mère captive, était passé d'un rang obscur au trône de Rome, a-t-il voulu reconnaître ce bienfait de la fortune ? Mais alors cette révolution ne marquerait-elle pas la grandeur de la fortune plutôt que sa petitesse ? Au reste, de tous les rois de Rome, nul ne releva autant que Servius la puissance de la fortune, qu'il déifia sous une multitude de titres différents. Il bâtit des temples non seulement à la fortune secourable, préservatrice, douce, premier-née, mâle, mais encore à la fortune propre, revenue, de bonne espérance, et à la fortune vierge. Et qui pourrait compter toutes ses autres dénominations? Il avait même élevé un temple à la fortune visqueuse, c'est-à-dire celle qui nous saisit de loin et nous colle aux affaires. Avait-il observé que la fortune profite des moindres occasions pour étendre son pouvoir ; que souvent les succès les plus éclatants, comme les plus grands revers, tiennent aux plus petits événements ? et en bâtissant un temple à la fortune petite, voulut-il montrer qu'il faut saisir les occasions et ne pas négliger les plus faibles avantages ?


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Dernière mise à jour : 22/11/2007