HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Questions romaines

Paragraphes 50-54

  Paragraphes 50-54

[50] Διὰ τί ἱερεὺς τοῦ Διὸς ἀποθανούσης αὐτῷ τῆς γυναικὸς ἀπετίθετο τὴν ἀρχήν, ὡς Ἀτήιος ἱστόρηκε; Πότερον ὅτι τοῦ μὴ λαβόντος λαβὼν εἶτ´ ἀποβαλὼν γυναῖκα γαμετὴν ἀτυχέστερος; μὲν γὰρ τοῦ γεγαμηκότος οἶκος τέλειος, δὲ τοῦ γήμαντος εἶτ´ ἀποβαλόντος οὐκ ἀτελὴς μόνον ἀλλὰ καὶ πεπηρωμένος· συνιερᾶται μὲν γυνὴ τῷ ἀνδρί (ὡς καὶ πολλὰ τῶν ἱερῶν οὐκ ἔστι δρᾶσαι μὴ γαμετῆς συμπαρούσης), τὸ δὲ γαμεῖν εὐθὺς ἑτέραν ἀποβαλόντα τὴν προτέραν οὔτ´ ἴσως δυνατὸν οὔτ´ ἄλλως ἐπιεικές; Ὅθεν οὐδ´ ἀποπέμψασθαι πρότερον ἐξῆν, οὐδὲ νῦν ὡς ἔοικεν ἔξεστιν, ἀλλ´ ἐφ´ ἡμῶν ἐπέτρεψεν ἐντευχθεὶς Δομετιανός· οἱ δ´ ἱερεῖς παρεγένοντο τῇ τοῦ γάμου διαλύσει, πολλὰ φρικώδη καὶ ἀλλόκοτα καὶ σκυθρωπὰ δρῶντες. Ἧττον δ´ ἄν τις τοῦτο θαυμάσειε προσιστορήσας, ὅτι καὶ τῶν τιμητῶν θατέρου τελευτήσαντος ἔδει καὶ τὸν ἕτερον πεπαῦσθαι τῆς ἀρχῆς· ἀποθανόντος δὲ τιμητοῦ Λιβίου Δρούσου, Σκαῦρος Αἰμίλιος συνάρχων οὐκ ἐβούλετο τὴν ἀρχὴν ἀπείπασθαι, μέχρι οὗ τῶν δημάρχων τινὲς αὐτὸν ἐκέλευον εἰς τὸ δεσμωτήριον ἀπάγεσθαι. 51. Διὰ τί τῶν Λαρητῶν, οὓς ἰδίως « πραιστίτεις» καλοῦσι, τούτοις κύων παρέστηκεν, αὐτοὶ δὲ κυνῶν διφθέραις ἀμπέχονται; πραιστίτεις μὲν οἱ προεστῶτές εἰσι, τοὺς δὲ προεστῶτας οἴκου φυλακτικοὺς εἶναι προσήκει, καὶ φοβεροὺς μὲν τοῖς ἀλλοτρίοις, ὥσπερ κύων ἐστίν, ἠπίους δὲ καὶ πράους τοῖς συνοικοῦσιν; μᾶλλον, λέγουσιν ἔνιοι Ῥωμαίων, ἀληθές ἐστι καί, καθάπερ οἱ περὶ Χρύσιππον οἴονται φιλόσοφοι φαῦλα δαιμόνια περινοστεῖν, οἷς οἱ θεοὶ δημίοις χρῶνται καὶ κολασταῖς ἐπὶ τοὺς ἀνοσίους καὶ ἀδίκους ἀνθρώπους, οὕτως οἱ Λάρητες ἐριννυώδεις τινές εἰσι καὶ ποίνιμοι δαίμονες, ἐπίσκοποι βίων καὶ οἴκων· διὸ καὶ κυνῶν δέρμασιν ἀμπέχονται, καὶ κύων πάρεδρός ἐστιν, ὡς δεινοῖς οὖσιν ἐξιχνεῦσαι καὶ μετελθεῖν τοὺς πονηρούς; 52. Διὰ τί τῇ καλουμένῃ Γενείτῃ Μάνῃ κύνα θύουσι καὶ κατεύχονται μηδένα χρηστὸν ἀποβῆναι τῶν οἰκογενῶν; ὅτι δαίμων ἐστὶν Γενείτα περὶ τὰς γενέσεις καὶ τὰς λοχείας τῶν φθαρτῶν; Ῥύσιν γάρ τινα σημαίνει τοὔνομα καὶ γένεσιν ῥέουσαν γένεσιν. Ὥσπερ οὖν οἱ Ἕλληνες τῇ Ἑκάτῃ, καὶ τῇ Γενείτῃ κύνα Ῥωμαῖοι θύουσιν ὑπὲρ τῶν οἰκογενῶν. Ἀργείους δὲ Σωκράτης φησὶ τῇ Εἰλιονείᾳ κύνα θύειν διὰ τὴν ῥᾳστώνην τῆς λοχείας. Τὸ δὲ τῆς εὐχῆς πότερον οὐκ ἐπ´ ἀνθρώπων ἐστὶν οἰκογενῶν, μηδένα χρηστὸν γενέσθαι {ἀλλὰ κυνῶνχαλεποὺς γὰρ εἶναι δεῖ καὶ φοβεροὺς τοὺς κύνας· διὰ τὸ χρηστοὺς κομψῶς λέγεσθαι τοὺς τελευτῶντας αἰνιττόμενοι διὰ τῆς εὐχῆς αἰτοῦνται μηδένα τῶν συνοίκων ἀποθανεῖν; Οὐ δεῖ δὲ τοῦτο θαυμάζειν· καὶ γὰρ Ἀριστοτέλης ἐν ταῖς Ἀρκάδων πρὸς Λακεδαιμονίους συνθήκαις γεγράφθαι φησὶ μηδένα χρηστὸν ποιεῖν βοηθείας χάριν τοῖς λακωνίζουσι τῶν Τεγεατῶν, ὅπερ εἶναι μηδένα ἀποκτιννύναι. 53. Διὰ τί τοῖς Καπιτωλίοις θέας ἄγοντες ἔτι νῦν κηρύττουσι Σαρδιανοὺς ὠνίους, καὶ γέρων τις ἐπὶ χλευασμῷ προάγεται παιδικὸν ἐναψάμενος περιδέραιον, καλοῦσι βοῦλλαν; ὅτι Ῥωμύλῳ πολὺν χρόνον ἐπολέμησαν οἱ λεγόμενοι Οὐήιοι Τυρρηνῶν, καὶ ταύτην τὴν πόλιν ἐσχάτην εἷλε, καὶ πολλοὺς αἰχμαλώτους ἀπεκήρυξε μετὰ τοῦ βασιλέως ἐπισκώπτων αὐτοῦ τὴν ἠλιθιότητα καὶ τὴν ἀβελτερίαν; Ἐπεὶ δὲ Λυδοὶ μὲν ἦσαν οἱ Τυρρηνοὶ ἐξ ἀρχῆς Λυδῶν δὲ μητρόπολις αἱ Σάρδεις, οὕτω τοὺς Οὐηίους ἀπεκήρυττον· καὶ μέχρι νῦν ἐν παιδιᾷ τὸ ἔθος διαφυλάττουσι. 54. Διὰ τί τὰ κρεωπώλια « μάκελλα» καί « μακέλλους » καλοῦσι; Πότερον ἀπὸ τῶν μαγείρων τοὔνομα διαφθαρέν, ὥσπερ ἄλλα πολλά, τῇ συνηθείᾳ κεκράτηκε (καὶ γὰρ τὸ κάππα πρὸς τὸ γάμμα συγγένειαν ἔχει παρ´ αὐτοῖς· ὀψὲ γὰρ ἐχρήσαντο τῷ γάμμα Καρβιλίου Σπορίου προσεξευρόντος· καὶ τὸ λάμβδα πάλιν τοῖς ἀπολισθαίνουσι τοῦ ρ δι´ ἀμβλύτητα τῆς γλώττης ὑπόκειται τραυλιζόμενον καὶ τοῦτο λυτέον τῇ ἱστορίᾳ; Λέγεται γὰρ ἐν Ῥώμῃ βίαιον ἄνδρα καὶ λῃστρικὸν γενόμενον καὶ περικόψαντα πολλοὺς μόγις ἁλῶναι καὶ κολασθῆναι, τοὔνομα Μάκελλον· ἐκ δὲ τῶν χρημάτων αὐτοῦ δημόσιον οἰκοδομηθῆναι κρεωπώλιον ἀπ´ ἐκείνου κτησάμενον τὴν προσηγορίαν. [50] Pourquoi le flamine de Jupiter, selon le rapport d'Atéius, perdait-il sa dignité quand sa femme venait à mourir? Pensait-on que celui qui a perdu sa femme est plus malheureux que celui qui est resté célibataire ? En effet, la famille d'un homme marié est complète ; celle d'un homme veuf est imparfaite et, pour ainsi dire, mutilée. Est-ce parce que la femme du flamine partage son sacerdoce, et qu'il est plusieurs sacrifices qu'il ne peut faire sans elle? Il n'est pas toujours facile ni même convenable d'en épouser une autre aussitôt après la mort de la première ; aussi ne lui a-t-il jamais été permis de la répudier. De nos jours seulement, Domitien l'a permis une fois. Encore les prêtres assistèrent-ils à la dissolution du mariage, qu'ils accompagnèrent des cérémonies les plus tristes et les plus extraordinaires. Au reste, on sera moins surpris de cet usage lorsqu'on saura que si un des censeurs venait à mourir, son collègue était obligé d'abdiquer. Le censeur Livius Drusus étant mort, Scaurus Émilius, son collègue, ne voulait pas quitter sa charge. Les tribuns du peuple, pour l'y forcer, le firent mettre en prison. 51. Pourquoi placent-ils un chien auprès des dieux lares, qu'ils appellent "prestites", et qu'ils les vêtissent de peaux de chien ? Est-ce parce qu'ils président à la maison, et qu'à ce titre, ils doivent veiller à sa défense et, à l'exemple des chiens, se montrer redoutables aux étrangers et doux aux gens de la maison ? Faut-il adopter l'opinion de quelques Romains qui pensent avec les sectateurs de Chrysippe qu'il erre dans l'univers de mauvais génies, dont les dieux se servent, comme de bourreaux, pour châtier les méchants et les impies? De même à Rome, regarde-t-on les lares comme des génies redoutables, destinés au châtiment des humains et chargés de veiller sur ce qui se passe dans l'intérieur des maisons. Ils sont donc vêtus de peaux de chien et ont un de ces animaux auprès d'eux pour signifier qu'ils sont habiles à éventer les méchants et à les punir. 52. Pourquoi immolent-ils un chien à la déesse Mana-Geneta, et qu'ils lui demandent qu'aucun de ceux qui sont dans la maison ne devienne bon? Geneta préside aux enfantements et à la production des choses périssables. Ses noms eux-mêmes désignent une génération qui s'écoule. Ainsi, les Romains lui immolent un chien pour ceux qui naissent dans leurs maisons, comme les Grecs font à Hécate. Socrate dit que les Argiens sacrifient aussi un chien à Lucine, pour en obtenir un heureux enfantement. Mais la prière que les Romains font à la déesse Geneta ne regarde-t-elle pas les chiens qui naissent dans leurs maisons, plutôt que les hommes? Ils demandent qu'ils soient méchants et qu'ils se fassent craindre aux étrangers. Serait-ce que, comme on donne le nom de bons à ceux qui sont morts, ils la prient indirectement par cette formule que personne de la famille ne meure? Il ne faut pas au reste s'étonner de cette expression. Aristote rapporte que dans le traité fait entre les Spartiates et les Arcadiens, il fut convenu qu'on ne rendrait bon, c'est-à-dire qu'on ne ferait mourir aucun des Tégéates qui se seraient déclarés pour les Lacédémoniens. 53. Pourquoi, dans les jeux capitolins, fait-on encore aujourd'hui proclamer par un héraut : "Sardiens à vendre", et qu'on produit, par raillerie, un vieillard qui, comme les enfants, porte une bulle pendue au cou ? Les Véïens d'Étrurie avaient résisté longtemps à Romulus. Il se rendit enfin maître de leur ville et fit vendre publiquement un grand nombre de prisonniers avec leur roi, en leur reprochant leur faiblesse et leur folie. Or, les Étrusques tiraient leur origine des Lydiens, dont Sardes était la capitale. C'est pour cela qu'on les proclamait sous ce nom, et l'usage s'en est conservé par plaisanterie. 54. Pourquoi donnent-ils le nom de "macellum" à la boucherie? Est-ce, comme dans bien d'autres mots de leur langue, par corruption du mot "mageiros", qui en grec signifie cuisinier? Le C. des Latins et le gamma des Grecs ont entre eux une grande affinité. Ils n'ont adopté que tard le G, dont Sp. Carbilius fut l'inventeur, et parmi eux les bègues, par une suite de leur difficulté de langue, prononcent la lettre R comme L. Ou faut-il résoudre la question par l'histoire ? On dit qu'un brigand nommé Macellus, qui commettait à Rome les plus grands excès, et qu'on eut bien de la peine à arrêter, fut enfin pris et puni du dernier supplice. On confisqua ses biens et on les employa à bâtir les boucheries, qui prirent son nom.


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Dernière mise à jour : 22/11/2007