[45] Διὰ τί τῶν Οὐενεραλίων τῇ ἑορτῇ πολὺν οἶνον ἐκχέουσιν ἐκ τοῦ ἱεροῦ τῆς
Ἀφροδίτης;
Πότερον, ὡς οἱ πλεῖστοι λέγουσι, Μεζέντιος ὁ Τυρρηνῶν στρατηγὸς ἔπεμψε
πρὸς Αἰνείαν σπενδόμενος ἐπὶ τῷ λαβεῖν τὸν ἐπέτειον οἶνον· ἀρνησαμένου δ´
ἐκείνου τοῖς Τυρρηνοῖς ὑπέσχετο κρατήσας μάχῃ δώσειν τὸν οἶνον· Αἰνείας δὲ
τὴν ὑπόσχεσιν αὐτοῦ πυθόμενος τοῖς θεοῖς τὸν οἶνον καθιέρωσε, καὶ μετὰ τὸ
νικῆσαι συναγαγὼν τὸ καρπευθὲν ἐξέχεε πρὸ τοῦ ἱεροῦ τῆς Ἀφροδίτης· ἢ καὶ
τοῦτο σύμβολόν ἐστι τοῦ χρῆναι νήφοντας ἑορτάζειν ἀλλὰ μὴ μεθύοντας, ὡς
τῶν θεῶν μᾶλλον τοῖς ἐκχέουσι χαιρόντων τὸν πολὺν ἄκρατον ἢ τοῖς πίνουσι;
46. Διὰ τί τὸν τῆς Ὅρτας ναὸν ἀνεῳγμένον εἶχον οἱ παλαιοὶ διὰ παντός;
Πότερον, ὡς Ἀντίστιος Λαβεὼν ἱστόρηκε, τοῦ παρορμᾶν « ὁρτάρι » λεγομένου,
τὴν οἷον ἐγκελευομένην πρὸς τὰ καλὰ καὶ παρορμῶσαν θεὸν Ὅρταν λεγομένην
ᾤοντο δεῖν ὡς ἐνεργὸν ἀεὶ μηδέποτε μέλλειν μηδ´ ἀποκεκλεῖσθαι μηδ´
ἐλιννύειν· ἢ μᾶλλον ὡς νῦν ὀνομάζουσιν αὐτὴν Ὥραν μηκυνομένης τῆς προτέρας
συλλαβῆς, ἐπιστρεφῆ τινα καὶ πολυωρητικὴν θεόν, ἣν διαφυλακτικὴν καὶ
φροντιστικὴν οὖσαν οὐδέποτε ῥάθυμον οὐδ´ ὀλίγωρον εἶναι τῶν ἀνθρωπίνων
ἐνόμιζον; Ἤ, καθάπερ ἄλλα πολλά, καὶ τοῦτο τῶν Ἑλληνικῶν ὀνομάτων ἐστὶ καὶ
δηλοῖ θεὸν ἐπισκοποῦσαν καὶ ἐφορῶσαν; Ὅθεν ὡς ἀκοιμήτου καὶ ἀύπνου διὰ
παντὸς ἀνεῳγμένον ἦν τὸ ἱερὸν αὐτῆς. Εἰ μέντοι τὴν ὥραν ὀρθῶς ὁ Λαβεὼν ἀπὸ
τοῦ παρορμᾶν ὠνομάσθαι δέδεκται, σκόπει μὴ τὸν « ὠράτορα » προτρεπτικόν
τινα καὶ παρορμητικὸν ὄντα σύμβουλον ἢ δημαγωγὸν οὕτως : ὠνομάσθαι φατέον,
οὐκ ἀπὸ τῆς ἀρᾶς καὶ εὐχῆς ὡς ἔνιοι λέγουσι.
47. Διὰ τί τὸ τοῦ Ἡφαίστου ἱερὸν ἔξω πόλεως ὁ Ῥωμύλος ἱδρύσατο;
Πότερον διὰ τὴν μυθολογουμένην πρὸς Ἄρη ζηλοτυπίαν τοῦ Ἡφαίστου δι´
Ἀφροδίτην υἱὸς εἶναι δοκῶν Ἄρεος οὐκ ἐποιήσατο σύνοικον οὐδ´ ὁμόπολιν
αὐτόν; Ἢ τοῦτο μὲν ἀβέλτερον, ᾠκοδομήθη δ´ ὁ ναὸς ἐξ ἀρχῆς συνέδριον καὶ
βουλευτήριον ἀπόρρητον αὐτῷ μετὰ Τατίου τοῦ συμβασιλεύσαντος, ὅπως
συνιόντες ἐνταῦθα μετὰ τῶν γερόντων ἄνευ τοῦ παρενοχλεῖσθαι καθ´ ἡσυχίαν
βουλεύοιντο περὶ τῶν πραγμάτων; Ἢ πρὸς ἐμπρησμὸν ἄνωθεν ἐπισφαλῶς τῆς
Ῥώμης ἐχούσης ἔδοξε τιμᾶν μὲν ἐξοικίσαι δὲ τῆς πόλεως τὸν θεόν;
48. Διὰ τί τῇ τῶν Κωνσυαλίων ἑορτῇ καὶ τοὺς ἵππους καὶ τοὺς ὄνους
στεφανοῦσι καὶ σχολάζειν ἐῶσι;
Πότερον ὅτι Ποσειδῶνι μὲν ἄγουσιν Ἱππείῳ τὴν ἑορτὴν ὁ δ´ ὄνος τῷ ἵππῳ
συναπολαύει καὶ συμμετέχει τῆς ἀδείας; Ἢ ὅτι ναυτιλίας φανείσης καὶ
κομιδῆς κατὰ θάλατταν ὑπῆρξέ τις ἀμωσγέπως ῥᾳστώνη καὶ ἀνάπαυσις τοῖς
ὑποζυγίοις;
49. Διὰ τί τοὺς παραγγέλλοντας ἀρχὴν ἔθος ἦν ἐν ἱματίῳ τοῦτο ποιεῖν
ἀχίτωνας, ὡς Κάτων ἱστόρηκε;
Πότερον ἵνα μὴ δεκάζωσιν ἀργύριον ἐν τῷ κόλπῳ κομίζοντες; Ἢ μᾶλλον ὅτι
τοὺς ἀξίους ἄρχειν οὐ γένεσιν οὐδὲ χρήμασιν οὐδὲ δόξαις ἀλλὰ τραύμασι καὶ
ὠτειλαῖς ἔκρινον; Ὅπως οὖν ταῦτα καθορῷτο τοῖς ἐντυγχάνουσιν, ἀχίτωνες ἐπὶ
τὰς παραγγελίας κατῄεσαν; Ἢ καθάπερ τῷ δεξιοῦσθαι καὶ παρακαλεῖν καὶ
ὑποπίπτειν, οὕτω τῇ γυμνότητι ταπεινοῦντες ἑαυτοὺς ἐδημαγώγουν;
| [45] Pourquoi, dans la fête des Vinales, verse-t-on du temple de Vénus
une grande quantité de vin?
Est-ce, comme on croit assez généralement, parce que Mézence, roi des
Étrusques, fit offrir la paix à Énée, à condition de lui donner tout le
vin qu'il recueillerait cette année? Sur le refus de son ennemi, il promit
à ses soldats de leur abandonner ce vin s'il était vainqueur. Énée,
informé de cette promesse, consacra le vin aux dieux ; il vainquit Mézence
et répandit devant le temple de Vénus tout le vin qu'il recueillit.
Peut-être est-ce un avertissement symbolique qu'on donne au peuple de
passer les jours de fête dans la sobriété et d'éviter l'intempérance,
parce que les dieux préfèrent une abondante effusion de vin à l'usage
excessif de cette liqueur.
46. Pourquoi les anciens Romains laissaient-ils le temple de la déesse
Horta toujours ouvert?
Croyaient-ils, comme le dit Antistius Labéon, que cette déesse, dont
la fonction, suivant que son nom l'indique, est d'exhorter, d'animer au
bien, devait être toujours en activité, toujours libre et en mouvement,
sans jamais être renfermée ni retenue? Ou plutôt ont-ils voulu marquer que
cette déesse, qu'ils appellent aujourd'hui Ora, en faisant la première syllabe longue,
est toujours en action, toujours occupée, observe avec soin tout ce qui se
passe et veille sans distraction sur les actions humaines? Ou ce mot,
comme bien d'autres de leur langue, est-il emprunté du grec et
exprime-t-il que cette déesse voit tout, et que, comme elle ne se repose
jamais, son temple doit rester continuellement ouvert ? Que si la
conjecture de Labéon, qui tire le nom de cette déesse du mot exhorter, est
fondée, ne pourra-t-on pas donner la même origine au nom d'orateur,
puisque le but d'un orateur est d'exhorter, de persuader le peuple, au
lieu de le dériver, comme d'autres, des vœux et des prières?
47. Pourquoi Romulus fit-il construire hors de la ville le temple de Vulcain ?
Comme il passait pour fils de Mars, et que peut-être il ajoutait foi à
cette jalousie que la Fable raconte de Vulcain contre ce Dieu, à cause de
ses amours avec Vénus, il n'aura pas voulu que Vulcain et Mars eussent
dans la même ville un domicile commun. Mais sans adopter cette tradition
ridicule, ne faut-il pas croire plutôt que ce temple fut bâti par ce
prince, au commencement de son règne, pour s'y assembler avec Tatius, son
collègue au trône, et y délibérer en secret avec lès sénateurs sur les
affaires publiques, sans qu'on vînt les interrompre? Ou est-ce parce que
Rome ayant été, dans les premiers temps, sujette à de fréquents incendies,
il voulut bien honorer le dieu du feu, mais il plaça son temple hors de la ville?
48. Pourquoi, aux fêtes de Consus, couronne-t-on les chevaux et les
ânes, et les dispense-t-on de tout travail ?
Est-ce parce que ces fêtes sont consacrées à Neptune équestre, et que
l'âne, qui est l'associé du cheval dans le travail, partage aussi son
repos ? Est-ce que, dans cette saison, la navigation, qui devient
favorable, permet qu'on laisse reposer quelques jours les bêtes de somme ?
49. Pourquoi ceux qui briguaient les charges étaient-ils obligés, au
rapport de Caton, de quitter la toge et de n'avoir qu'une simple tunique?
Craignait-on qu'ils ne cachassent de l'argent sous leur toge pour acheter
les suffrages? Ou les candidats, qui savaient que le peuple jugeait dignes
des magistratures non les citoyens les plus distingués par leur naissance,
leurs richesses ou leur crédit, mais ceux qui avaient reçu plus de
blessures à l'armée, venaient-ils au Champ-de-Mars sans toge, afin qu'on
pût voir les cicatrices dont ils étaient couverts ? Était-ce une manière
plus humble de gagner la faveur du peuple, comme ils employaient aussi
pour cela les prières et les autres marques de soumission?
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